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La structure des grandes voies religieuses
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---------- Il s'agit du caractère historique des croyances qui se fondent sur la révolution prophétique et du caractère non‑historique de la voie mystique. -----------
l'appel divin par lequel le prophète se sait touché peut être daté; il s'est passé dans un hic et nunc; avec lui, une histoire commence: une relation a démarré ‑ et les relations entre les personnes ont un caractère historique, elles sont ce que nous appelons l'histoire.
Jean Daniélou l'a mis en lumière en insistant toujours sur le fait que le christianisme « est
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essentiellement la foi à un événement », tandis que « les grandes religions non‑chrétiennes affirment l'existence d'un monde éternel qui s'oppose au monde du temps. Elles ignorent l'irruption de l'éternel dans le temps, lui donnant à celui‑ci consistance et le transformant en histoire”25.
D'ailleurs, la mystique a ce trait de l'atemporalité en commun avec le mythe et les religions primitives qui, d'après Mircea Eliade, se caractérisent par « leur révolte contre le temps concret, historique, leur nostalgie d'un retour périodique au temps mythique des origines, au Grand Temps »26. -------
2. ----------Avec toutes leurs ruses, leur tempérament et leur inclination à la violence, Abraham, Isaac, Jacob et Moïse
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font piètre figure à côté de Bouddha, de Confucius ou de Lao‑Tseu28, -------------- face à la beauté de la pensée mythique, les acteurs de l'histoire sainte paraissent presque vulgaires29.
Du point de vue de l'histoire des religions,
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Abraham, Isaac et Jacob ne sont vraiment pas « de grandes personnalités religieuses”30. ------------- dans la Bible, Dieu n'est pas contemplé comme chez les grands mystiques, mais il est expérimenté comme celui qui agit et demeure, à l'extérieur comme à l'intérieur, dans l'obscurité. ---------
Dieu cherche l'homme au milieu de ses occupations profanes et terrestres; Dieu, que personne ‑ même pas le plus pur- ne saurait découvrir par lui‑même, prend l'initiative de rechercher l'homme et d'entrer en relation avec lui.
On pourrait dire que la «mystique” biblique n'est pas une mystique de l'image, mais une mystique de la parole; sa révélation ne consiste pas en une vision de l'homme, mais dans la parole et l'action de Dieu. Elle ne réside pas d'abord dans le fait de trouver une vérité, mais dans l'action de Dieu lui‑même, action qui crée l'histoire.
Celui qui reçoit la révélation devient l'instrument de l'histoire divine. En effet, contrairement à la mystique, c'est Dieu qui est l'acteur et c'est lui qui procure le salut à l'homme. ------------ Pour le christianisme --------Un petit enfant, un ouvrier accablé de travail, s'ils croient, sont supérieurs aux plus grands ascètes. "Nous ne sommes pas de grandes personnalités religieuses", a dit admirablement Guardini, "nous sommes des serviteurs de la parole". ----------------
Il est possible qu'il y ait dans le monde de grandes personnalités religieuses en dehors du christianisme, il est même très possible que les plus grandes personnalités religieuses se trouvent en dehors du christianisme, ceci n'a aucune importance; ce qui importe, c'est d'obéir à la parole de Jésus‑Christ »31.
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p44 FOI, VÉRITÉ, TOLÉRANCE
------- Il faut opposer à l'unité obtenue par fusion, avec ses tendances à la dissolution, l'expérience de la personne: l'union dans l'amour est plus élevée que l'identité sans forme.
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p45 L'UNITÉ ET LA DIVERSITÉ DES RELIGIONS
---------- Les réformes de l'hindouisme des temps modernes partent logiquement de la question de la dignité de l'homme. Elles adoptent la compréhension chrétienne de la personne dans le contexte global hindou, mais sans son fondement dans la compréhension de Dieu... »35 -------------
