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La question aujourd'hui
1. Les étapes du dialogue
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-------- la problématique marxiste. ----------l'histoire n'est salut que comme espérance, l'histoire déjà réalisée est récusée comme forme de l'existence, --------
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-------- affirmer une nature de l'homme est considéré déjà comme le germe de l'aliénation ; -------il n'y a pas d'essence humaine comme mesure de toutes les réalisations humaines possibles. L'homme est ce que l'homme fait de lui, -----------
2. L'histoire comme antithèse de l'ontologie
--------- y a‑t‑il une continuité de l'être humain, doit‑il y en avoir ‑ où se trouve le point où se réalise la médiation de l'histoire? ---------: la Bible, à l'exception de quelques éléments, ne connaît pas de pensée ontologique et représente même exactement le contraire de la manière ontologique de penser des Grecs.
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-------- la Bible présente Jésus comme l'Adam eschatologique qui est lui‑même image de Dieu, c'est‑à‑dire Dieu traduit en humanité et traduction de l'homme en Dieu: en cela elle établit une mesure permanente de l'essence de l'homme qui met bien l'homme en tension vers le futur, mais vers un futur qui sera accomplissement parce qu'il concentrera l'homme en ce qui lui est essentiel. --------- La Bible connaît certes la différence entre le premier et le second Adam, et cela veut dire qu'elle considère l'homme dans son existence historique comme l'homme aliéné de lui‑même précisément par sa propre histoire. La doctrine du péché originel ne dit au fond pas autre chose: l'histoire de l'homme est l'histoire de son aliénation, en opposition à son essence, en sorte qu'il ne peut arriver à être lui‑même que par la foi qui l'introduit dans la différence des «paroikoi» de l'histoire en son déroulement, et ne peut atteindre cet essentiel de son moi que dans la tension entre l'existence politique et l'existence que ces phases définissent.
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HISTOIRE DU SALUT.
MÉTAPHYSIQUE ET ESCHATOLOGIE
-------- le concept d'histoire du salut, -----soulève aussi la question des frontières de la théologie dans son ensemble. ------------------ le 2e concile du Vatican, parlant de l'histoire du salut, au lieu de s'attacher au terme patristique existant de dispositio (ou dispensatio), a créé l'expression Historia Salutis comme retraduction du texte allemand. --------
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II existe un noyau préalable à toute confession chrétienne, une racine à la naissance du dogme inaugurée par l'établissement d'une regula fidei. C'est cette confession primitive qui s'offre à nous dans le Nouveau Testament comme condensée dans le Nom de Jésus‑Christ: “Jésus est le Christ», ou bien traduit en grec : “Jésus est le Kyrios” le Seigneur ; ----------- Avec “Jésus est le Christ » nous nous trouvons à nouveau devant une expression comportant le “il est», qui assurément contient en elle encore plus clairement que la formule de Chalcédoine la référence à un événement: l'établissement du Christ dans sa fonction de Roi, l' “onction » qui fait de ce Jésus l' “oint », le Christ de Dieu.
-------- il nous faut poser la question: quand et où s'est réalisée l' “onction” de Jésus, son établissement dans la fonction royale, selon la foi du Nouveau Testament ? Quand il s'agit de l'onction, la théologie des Pères de l'Église se réfère le plus souvent à l'incarnation -------- La Gnose insiste par contre sur le Baptême de Jésus comme événement décisif et fonde à partir de là une christologie docétiste ‑ ou, comme nous pouvons l'exprimer en termes modernes, une christologie purement phénoménologique 237. -----la réponse des premiers témoins de la foi. ---- est clairement exprimée dans le type primitif de la prédication chrétienne tel que Luc l'a conservée dans le discours de Pierre à la Pentecôte. Dans sa partie centrale ce discours est l'annonce du réveil du crucifié et tire du fait de la résurrection la conclusion suivante : “Que toute la maison d'Israël reconnaisse en toute certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié “ (Act. 2,36). ----- la formule de confession qui nous a été conservée dans Rom. 1,4 258. ---- dit de Jésus
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qu'il est “né de la race de David quant à la chair, établi Fils de Dieu avec puissance selon l'Esprit de Sainteté depuis sa résurrection d'entre les morts ». Le réveil de Jésus apparaît comme son élévation au‑dessus de toutes les puissances de ce monde, y compris la puissance jusqu'à présent invincible de la mort, et comme son établissement dans la royauté eschatologique de Dieu à la rencontre duquel était orientée l'espérance de l'Ancien Testament. La phrase “Jésus est ressuscité” exprime ainsi l'expérience originelle sur laquelle repose la foi chrétienne tout entière; ---------
“Jésus est ressuscité” ‑ cette phrase est donc d'abord et avant tout le véritable articulus stantis et cadentis ecclesiae par lequel doit principalement être déterminée la structure de la foi et de la théologie259.
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