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37. Bismarck complétait ses lois de Mai, il en pressait l'application. L'archevêque de Gnesen et Posen, fut d'abord mis en prison à Ostrow. Un mois après, la même peine atteignait l'évoêque de Trêves; puis vint le tour de l'archevêque de Cologne, Melchers, de l'evêque de Paderborn, docteur Conrad Martin et de Brinckman, évêque de Munster; à la fin, tous avaient été atteints dans leurs biens ou dans leur personne, sauf l'évêque de Breslau, parce qu'il résidait sur territoire autrichien. Quand les évêques eurent été frappés, Bismarck, en chevalier de l'athéisme, tomba sur les curés; déjà il avait proscrit les religieux; maintenant il incarcérait les prêtres desservant les paroisses. Après avoir sévi contre le clergé, il tourna sa fureur contre tous ceux qu'il croyait lui résister ou le critiquer; il eut un procès avec un tailleur, un autre avec une couturière : homme de fer, parfois enduit de carton déteint. Nous n'entrerons pas dans le détail de ce martyrologe; nous ne dirons pas les angoisses de la prison et de l'exil, estimant qu'on doit se réjouir d'être réputé digne de souffrir la persécution pour Jésus-Christ. Nous parlerons cependant au moins d'une des victimes, afin de faire juger, par son exemple, de l'éclat des lauriers cueillis par les fidèles soldats du Christ.
Miécislas-Jean de la Croix Halka, comte Lédochowski était né, vers 1826, au palatinat de Sandomir, dans une terre de sa famille. Après une enfance pieuse, il commença ses études en Pologne et les acheva dans la capitale du monde chrétien. Successivement attaché aux nonciatures de Madrid et de Lisbonne, délégué apostolique à la Nouvelle-Grenade où il vit la persécu-
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tion se déchaîner, nonce à Bruxelles où le libéralisme constitutionnel lui mit sous les yeux un peuple en train de mourir, le comte Lédochowski fut, en 1805, sur la proposition de Pie IX, élu par les deux chapitres, archevêque de Posen et Gnésen, primat de Pologne. Sur le siège de primat, le nonce devenu évêque se montra un pieux et zélé pasteur, plein de sollicitude pour la vie spirituelle de son peuple, très appliqué à la perfection de son clergé et des ordres religieux, animé d'une grande piété envers le Saint-Siège, d'ailleurs bien vu à la cour. En 1870, il se rendit de Posen à Versailles pour entretenir Guillaume des horizons qu'ouvrait à sa politique l'invasion de Rome par les Vandales libéraux du Piémont ; ignorant sans doute que cette invasion avait été surtout provoquée par Bismarck, homme étranger, par ses idées, à tous les éléments de conservation sociale; en tout cas, il n'obtint que de l'eau bénite de cour. A peine était-il remonté sur son siège, qu'il voyait souffler le vent des tempêtes ; pour conjurer le cyclone, il consacra ses diocèses au Sacré Cœur de Jésus. En présence des lois de Mai, il n'oublia pas qu'il était évêque. Blessé au cœur par la proscription des religieux, il sut maintenir son droit sur l'enseignement, et ne laissa pas d'exercer son droit canonique de nomination. Chaque acte de son ministère lui valut une citation à la barre des tribunaux et une condamnation ; ses amendes montèrent à 30,000 thalers. Alors Bismarck et Guillaume firent saisir ses biens; on vendit à l'encan, sur la place publique, au nom de l'empereur et de son tout puissant ministre, d'abord les meubles, puis la voiture et les chevaux de l'archevêque. Le prélat étant tombé malade, le gouvernement prussien dut suspendre ses coups ; mais dès que la convalescence fut établie, le 3 février 1874, à 4 heures du matin, le primat de Pologne fut enlevé de son palais et conduit à la forteresse d'Ostrowo. Le monde entier applaudit à son courage ; mais personne ne sut l'honorer aussi magnifiquement que Pie IX. Le magnanime Pontife se souvint de Paul III élevant Fisher emprisonné à la dignité de cardinal ; il agrégea, au Sacré-Collège, l'archevêque de Posen.
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p624 POXTIPICVT DE l'IE IX (1810-1878)
Rismarck et Guillaume avaient, en internant le prélat, montré leur faiblesse; le jour où leur prisonnier fut revêtu de la pourpre, ils furent fouettés par le pape, comme il convenait, avec une branche de laurier (1).
38. Un aurait pu croire que les moyens coërcitifs employés contre les catholiques ne s'agraveraient pas de nouvelles rigueurs. L'année 1875 devait apporter de nouvelles haines, c'est-à-dire de nouvelles lois, savoir : 1° celle de l'administration des deniers de l'Eglise ; 2° celle qui devait supprimer toutes les dotations de l'Etat envers les évêques; 3' celle qui donnait aux associations des « vieux catholiques» droit aux revenus de l'Eglise; 4° celle contre les couvents et les congrégations religieuses ; 5° celle enfin qui devait supprimer les paragraphes 15, 16 et 18 de la Constitution.
La loi sur l'administration de l'Eglise statue que désormais deux corporations, exclusivement composées de laïcs, auront seules à s'occuper des biens de l'Eglise ou de la paroisse ; le curé est exclu ; l'évêque garde la direction nominale, mais il doit, pour toutes choses, en référer au préfet de la province qui casse sa décision, s'il lui plaît, et cela sans appel.
Il faut noter ici que l'Empereur, en sa qualité de chef de l'Eglise protestante, avait, en 1873, proposé des règlements analogues pour les communes et synodes protestants : mais remarquez la différence : chez les protestants, il avait préalablement consulté les parties intéressées, et n'avait rien fait que de leur consentement. Rien de pareil pour les catholiques ; avec eux, on agissait d'autorité, et de plus, détail caractéristique et qui montre bien de quel genre de sollicitude est animé l'Empereur, quand de son chef il se déclare aussi le pontife souverain des catholiques: pour les protestants, le paroissien n'est électeur qu'à vingt-quatre ans, pour les catholiques, il l'est dès l'âge de vingl-et-un ans. Le paragraphe 34 prescrit de rayer (toujours pour les protestants) de la liste des électeurs, tous ceux qui, par une vie déréglée ou le refus de remplir les de-
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(1) Cf. M-jr lliécislas Ilalka, comte Ledochowski, in-S*, 1S75.
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voirs de la religion, ont causé du scandale dans la paroisse. Toutes ces preuves de sollicitude pour le bien de l'Eglise sont soigneusement éliminées dans les lois applicables aux catholiques, afin de laisser une porte ouverte à tous les plus mauvais éléments. On ne pouvait dire plus clairement qu'on n'a pas la crainte, mais bien l'espérance de semer la zizanie entre le clergé et les fidèles.
La loi sur la suppression des dotations faites par l'Etat à l'Eglise porte en elle-même un caractère d'injustice tellement repoussant que Guillaume se refusa longtemps, dit-on, à la signer. Il ne le fit que sur des menaces de démission du chancelier. Cette loi consistait à supprimer les dotations obligatoires que le gouvernement s'était engagé, par devant notaire, à payer aux évêchés et corporations catholiques et au clergé en général. Pour comprendre l'iniquité de cette mesure, il faut savoir qu'en Prusse aussi bien qu'en France, le budjet des cultes n'est nullement une concession mais une dette. Cette dette a d'abord pour fondement l'équité naturelle, puisque les sommes payées à l'Eglise ne sont qu'une compensation minime des millions enlevés au clergé en d'autres temps pour remplir les caisses de l'Etat; mais, d'autre part, elle résulte, comme chez nous, d'un engagement solennel, d'un concordat passé entre le Saint-Siège et le roi Frédéric Guillaume III, père de l'empereur actuel. La loi proposée, en renversant l'ancien ordre de choses, « faisait matériellement une grande brèche aux fonds ecclésiastiques, mais elle faisait une brèche morale bien autrement grave à l'honneur de l'Etat et à la loyauté de la dynastie. »
Mais ce qui donnait à cette loi un caractère particulièrement cynique, c'est qu'elle rendait ses appointements à tout ecclésiastique, évêque ou autre, qui s'engageaient « par écrit » à se soumettre à toutes les lois de l'Etat, serment, entre parenthèse, qu'on avait exigé du pseudo-évêque Reinkens et qu'on se proposait désormais d'imposer à tout évêque entrant en fonctions. Ainsi à bout de ressource, on en était venu à prendre le clergé par la famine, et c'est un monument législatif qui l'établit. En
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p626 G i-o.NTinCAT de pie ix (184G-1878)
Prusse, l'État ne reconnaît de droits et ne réserve toutes les faveurs qu'au prêtre qui a vendu, sans conditions, sa conscience et son honneur pour un morceau de pain !
En même temps qu'on réduisait à la misère tout le clergé fidèle (car le petit nombre d'apostats ne compte pas), on s'efforçait par une autre loi d'enrichir les vieux catholiques. A eux, statue la loi du 4 juillet, là où ils sont établis, ne fussent-ils qu'une poignée, tous les biens ecclésiastiques de la paroisse; de plus, la jouissance des églises catholiques, des cimetières, des ornements et vases sacrés, etc. Dans les paroisses où se trouvent deux églises, le président de la province (car c'est lui qui tranche les questions litigieuses) en laisse une au curé et offre l'autre aux « vieux catholiques ». C'est lui également qui fait le partage des ornements d'église ! S'il n'y a qu'une église, il désigne les heures où le prêtre «vieux catholique » dira l'office. Si le curé de la paroisse passe à la secte, il garde sa place avec tous les avantages. Dans le cas où il y aurait un « grand nombre de vieux catholiques » parmi les paroissiens, la paroisse passe entre leurs mains; mais quel est le nombre requis pour en arriver à cette mesure ? C'est encore le président qui décide la chose selon son bon plaisir. Il peut recourir à la police pour lui venir en aide.
Le clergé séculier complètement dépouillé au profit de l'Etat et des vieux catholiques, pourquoi respecter ce qui reste des couvents? Ce serait une anomalie; aussi une loi brève et tranchante comme le sabre décrète : « Que tous les couvents catholiques et congrégations religieuses sont prohibées dans le domaine de la monarchie prussienne. » A partir de la promulgation de la présente loi, on laisse six mois aux membres des congrégations pour se disperser. Le ministre a le droit de prolonger de quatre ans encore l'existence des ordres enseignants, pour qu'on ait le temps de pourvoir à leur remplacement. Les couvents où l'on soigne les malades sont exceptés de cette proscription. Mais toutefois ils peuvent toujours être supprimés sur un simple décret royal, et ils sont dorénavant placés sous la
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stricte surveillance de la police, absolument comme les maisons de débauche. On peut penser, avec ce régime, ce qui restera bientôt des communautés religieuses que la loi prétend favoriser en leur laissant la vie, et s'il y en aura beaucoup qui ne préféreront pas l'exil à une pareille faveur.
Le couronnement de l'édifice, c'est la loi qui supprime les articles 15, 16 et 18 de la Constitution. On a vu plus haut que deux de ces articles avaient déjà été modifiés dans un sens absolument contradictoire: en supprimant la liberté que garantissaient ces articles, on avait, par pudeur, laissé subsister des mots qui en supposaient encore l'existence. Contre les réclamations du centre, affirmant que l'indépendance prétendue qu'ils laisseront à l'Église n'était qu'illusoire, le gouvernement avait crié hautement à la calomnie. Les articles, même modifiés comme nous l'avons vu, étaient selon lui le palladium de la vraie liberté religieuse, et le professeur Gneist, un des grands représentants de la science allemande, un des plus fanatiques admirateurs du chancelier, avait été jusqu'à dire, que dorénavant « ces nouveaux articles de la Constitution devraient être considérés comme le décalogue des Prussiens »! Heureuse conscience que celle de M. le professeur Gneist! Car n'est-ce pas un bonheur que de voter en tout comme le chancelier. Elastique conscience que celle de la science allemande ! Deux ans après, le même professeur Gneist votait pour l'abolition pure et simple de ces mêmes articles qu'il avait portés aux nues « comme pour prouver au monde, dit sévèrement mais justement notre historien, de quels éléments infimes se compose le corps législatif en Prusse. » Au reste, en votant ainsi, le professeur Gneist était cette fois dans le vrai. Après ce que le chancelier avait obtenu de sa majorité, en fait de législation religieuse, il était par trop criant de laisser subsister même le nom d'une autonomie religieuse quelconque, dans une constitution qui n'avait pas été assez puissante pour empêcher l'éclosion de telles lois (1).
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(1) LEScœun, M. de Bismarck et la persécution religieuse en Allemagne, p. 76.
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39. C'est l'éternel honneur de l'Eglise et l'éternel désespoir de ses ennemis qu'aucune persécution n'atteint le but des persécuteurs. On peut porter à l'Eglise des coups sensibles, on peut lui causer des dommages durables ; on ne réussit jamais à la détruire, ni même à la déshonorer. Une caricature du temps représente Bismarck en démolisseur, suant sang et eau, contre un édifice surmonté d'une croix qu'il veut abattre. Survient le diable : Que fais-tu, dit-il à Bismarck? — Je voudrais renverser cette église. — Tu serais bien heureux. Moi, il y a dix-huit cents ans que je m'y applique et je n'ai pas encore pu y parvenir. » Le premier effet des manœuvres de Bismarck fut de susciter des défenseurs à l'Église. Mallinkrodt, Beichensperger, Windhorst à la tribune ; Emmanuel de Ketteler dans la presse ; Janizewski avec la plume de l'histoire, percèrent à jour tous les projets de loi. Avec sa majorité complaisante de protestants et de libéraux, qui donnèrent là une belle idée de leur probité politique, Bismarck était sûr d'obtenir toutes les lois qu'il voudrait; licols législatifs, nœuds coulants administratifs, guillotines sèches, on devait lui en fournir une collection complète. Mais chaque discussion préalable, était, au parlement, pour le chancelier, une vraie déroute et comme un Sedan retourné. Le tout puissant et le moins consciencieux politique était là, haletant sur l'arène ; les adversaires le criblaient de flèches, comme il se pratique dans les combats de taureaux; l'irascible chancelier hurlait ses réponses, menaçant de l'œil et du geste ; puis se ruait sur les catholiques avec une passion d'autant plus âpre qu'il venait d'être plus irrité par ce contraste de sa déraison et de son triomphe. D'abord il se prit aux grands séminaires et voulut les empoisonner ou les tarir ; il ne réussit qu'à les fermer. Les petits séminaires eurent le même sort que les grands. On vit successivement fermer les petits séminaires de Gaesdork dans le diocèse de Munster, de Péplin dans le diocèse de Culm, les pensionnats catholiques de Paderborn, de Trêves, de Munster, de Breslau, de Bonn, de Posen. Les maisons tenues par des religieuses ne furent pas mieux traitées ; ce vaillant voulut aussi se colleter avec des
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femmes et fit visiter par sa police même les cloîtres, pour demander aux religieuses si elles n'étaient pas retenues par la force. Le bon apôtre pénétra aussi dans les maisons de correction, pour en ouvrir les portes aux prêtres punis et se les attacher, précieuses recrues pour une telle entreprise. Toutefois son instrument le plus habituel de vexation fut le droit qu'il s'était donné de gouverner l'Église à la place du Pape et des évêques. Faire ou recevoir l'ordination, nommer ou être nommé à un office ecclésiastique, dire la messe, prêcher, administrer les malades, expliquer le catéchisme aux enfants, entendre les confessions étaient autant de délits qui entraînaient l'amende d'abord, puis la prison, à la fin le bannissement ; le bannissement bien entendu ne venait qu'après l'amende, euphémisme de la ruine totale.
40. Après l'évêque de Posen, ce fut le tour de son coadiuteur, Mgr Janiszewski, écrasé d'amendes, littéralement dépouillé de tout, mis en prison et destitué. Cinquante prêtres du diocèse subirent le sort des deux prélats. Dans le grand duché de Posen, on poursuivit jusqu'aux enfants de sept ans ; à Munster, on se prit aux dames qui avaient rédigé une adresse à leur évêque. Tous les chapitres se refusèrent à donner un successeur à l'évêque destitué. Le chef du diocèse en prison ne pouvait administrer par lui-même; l'administration ne cessait pas pour cela; elle était confiée à un prêtre connu de ceux qui devaient lui obéir, inconnu du gouvernement. Le gouvernement, pour le découvrir, multipliait les incarcérations : c'est ainsi que sur 40 doyens du diocèse de Posen, 36 furent mis en prison et l'administrateur apostolique ne fut pas découvert. Sur 800 prêtres du même diocèse, Bismarck ne fit que deux apostats; sur 1200 en Silésie, il ne s'en trouva que cinq. En revanche, le clergé, dépouillé de tout, devait payer 170,000 francs d'amendes. Ce qui acheva la déroute morale des persécuteurs, ce fut l'attitude du peuple catholique. On n'avait rien épargné pour le séparer de ses pasteurs et l'ameuter contre eux. On ne réussit qu'à faire éclater d'une manière touchante sa fidélité. Quand on fit vendre à l'encan les meubles de l'évêque de Munster, les catholiques
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p630 PONTIFICAT DE PIE IX (1816-1878)
achetèrent le tout, et, dès le soir même, tout était réinstallé triomphalement à l'archevêché. Un vicaire ayant élé nommé, contrairement aux lois nouvelles, dans la petite ville de Buck, il fut aussitôt sommé par l'autorité civile de donner sa démission et de s'éloigner. Le vicaire reste à son poste, gardé nuit et jour par les habitants. Enfin, un gendarme se présente de grand matin et intime au prêtre l'ordre de le suivre. Le vicaire cède à la violence. Mais, pour sortir du village, il fallait un véhicule quelconque. La police ne trouva personne qui voulût louer ses chevaux et sa voiture, et il fallut requérir de force l'attelage d'un juif! Dans quelques paroisses, par exemple, à Kasten, le gouvernement parvint à installer des curés de son choix. Mais ces malheureux restèrent seuls dans leur église ; on ne voulut ni entendre leur messe, ni être baptisé, marié ou enterré par eux, et l'on vit se reproduire littéralement ce qui se passa en France lors de la constitution civile du clergé : les prêtres assermentés avaient les églises et les faveurs du gouvernement, mais ils n'avaient plus de fidèles; les prêtres insermentés étaient traqués comme des bêtes fauves, mais le peuple fidèle allait entendre leur messe dans les caves, dans les lieux déserts, et jusque dans les forêts.