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---- « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père que par moi. » ------- «Qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14,2-9). Dans l’Ancien Testament, le désir originel de l’homme de voir Dieu avait pris la forme de la « recherche de la face de Dieu». Les disciples de Jésus sont des hommes qui cherchent le visage de Dieu. C’est pourquoi ils sont venus à Jésus et l’ont suivi. --------: oui, on peut voir Dieu. Qui voit le Christ, voit Dieu.
------- la question suivante, en tout cas celle de tout le Christianisme post-apostolique, est de savoir comment on peut voir le Christ, et le voir de manière à voir en même temps le Père. --------- le jour des Rameaux. Là, on relate que des Grecs, venus en pèlerinage à Jérusalem pour adorer,
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s’adressent à Philippe - le disciple originaire de Bethsaïde en Galilée, une partie fortement hellénisée de la Terre Sainte qui exprimera la demande de la vision du Père au Cénacle - « Seigneur, nous voulons voir Jésus » (Jn 12, 20s.). C’est la demande du monde païen, mais aussi la demande des hommes de tous les temps qui croient au Christ, notre demande: nous voulons voir Jésus. ------- « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12,24). ------- les Grecs me verront, et non seulement ceux qui sont venus vers Philippe, mais le monde des Grecs en tant que tel. Ils me verront, oui, mais non dans mon existence terrestre et historique, « selon la chair » (cf. 2 Co 5, 16); ils me verront à travers la Passion. A travers elle, je viendrai et je ne viendrai pas seulement en un seul lieu géographique, mais, dépassant toutes les frontières, je viendrai dans le monde lointain qui veut voir le Père. Jésus annonce sa venue à partir de la Résurrection, dans la force de l’Esprit Saint.
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Ainsi, il annonce une nouvelle manière de voir qui se fera dans la
foi. Cela ne veut pas dire qu’il laisse la Passion derrière lui, comme quelque
chose qui appartient au passé. Elle est plutôt le lieu qui seul permet de le
voir. Jésus élargit la parabole du grain de blé qui meurt et ne devient fécond
qu’en mourant, en la présentant comme forme fondamentale de l’existence humaine
juste, de l’existence dans la foi : «Qui aime sa vie la perd ; et qui hait sa
vie en ce monde la conservera en vie éternelle. Si quelqu’un me sert, qu’il me
suive, et où je suis, là aussi sera mon serviteur » (12, 25s.). La nouvelle
manière de voir se fait en suivant le Christ. La suite est une vie sur le lieu
où Jésus se trouve, et ce lieu c’est la Passion. En elle, et nulle part
ailleurs, sa gloire est présente.
--------- la sequela du Christ. On voit, en entrant dans la Passion de Jésus. Là, en lui, on verra aussi le Père. -------- « Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé » (Jn 19,37; cf. Za 12, 10).3 -------
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La recherche de la face de Dieu dans l’Ancien Testament
Le mot pênîm - face - apparaît environ quatre cents fois dans l’Ancien Testament; --------- Plus d’un quart des textes, donc une centaine des références, se rapporte à Dieu lui-même.[1]--------
[1] Cf. H. Simian-Yofre, « Pênîm », dans: H. J. Fabry/H. Ringgren (éd.), Theologisches Wôrterbuch zum Alten Testament V (Stuttgart 1989), pp. 629-659, spéc. pp. 633s