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NATURE DU SACERDOCE
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------ Le catholicisme apparaissait à Luther comme la restauration sacrilège du culte, du sacrifice, du sacerdoce, de la loi, donc comme la négation de la grâce, comme l'éloignement de l'Évangile, comme une régres-
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sion du Christ à Moïse.
Ce choix herméneutique de Luther a marqué radicalement l'exégèse critique moderne; l'antithèse entre culte et annonce de l'Évangile, entre sacerdoce et prophétie, définit en tout et pour tout ses jugements et ses interprétations. ---------
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LA FONDATION DU MINISTRE NOTESTAMENTAIRE: L'APOSTOLAT COMME PARTICIPATION À LA MISSION DU CHRIST
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----- Si nous nous interrogeons sur ce qu'est le noyau central du Nouveau Testament, nous trouvons le Christ lui‑même. ------La nouveauté, c'est une personne. Dieu qui se fait homme et qui attire l'homme à lui. --------
L'époque libérale, cela n'a rien d'étonnant, a interprété la figure du Christ entièrement à partir des schèmes qui lui sont propres et qui reflètent, selon la tendance du XIXe siècle, les catégories que nous venons de décrire.
Jésus, disait‑on, face à la religion déformée par le ritualisme a érigé l'ethos à l'état pur, opposant l'individu au collectif. Il apparaît comme le maître suprême de la moralité qui libère l'homme des obligations cultuelles et rituelles et le place, avec sa conscience personnelle directement devant Dieu70.
Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, des idées d'origine marxiste ont nourri ce courant de pensée. Le Christ apparaît alors comme le révolutionnaire de l'amour face au pouvoir asservissant des institutions, un revolution-70
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naire qui meurt dans la lutte contre les institutions elles-mêmes (en particulier contre le sacerdoce).
Il devient un pionnier dans la lutte de libération des pauvres pour l'édification du «royaume », c'est‑à‑dire de la nouvelle société faite d'hommes libres et égaux71.
Mais la figure du Christ que nous rencontrons dans la Bible est absolument différente. -------- Jésus affirme avoir reçu une mission directement de Dieu, et représenter par conséquent en sa personne l'autorité même de Dieu.
Dans tous les Évangiles, il apparaît comme porteur d'un mandat provenant de Dieu (Mt 7,29; 21,23; Mc 1,27; 11,28; Lc 20,2 ; 24,19 et al.). Jésus annonce un message qu'il n'a pas élaboré lui‑même. Il est «envoyé» avec une mission qui lui vient du Père. ------
Le paradoxe de la mission de Jésus trouve probablement son expression la plus claire dans la formule johannique qu'Augustin interprète de façon si profonde: « Mea doctrina non est mea...(7,16).
-------Mais c'est justement
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parce qu'il s'est dépossédé de lui‑même qu'il est totalement une seule chose avec le Père. ---------- Jésus a créé la nouvelle figure des Douze qui par la suite, après la résurrection, débouche sur le ministère des apôtres, c'est‑à‑dire des envoyés.
Jésus donne aux apôtres son pouvoir, et pose ainsi leur ministère en parallèle étroit avec sa propre mission. « Qui vous accueille m'accueille », dit‑il aux Douze (Mt 10,40; cf. Lc 10,16; Jn 13,20). ------- « Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie » (13,20; 17,18: 20,2 172).
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