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Au milieu d’une crise qui atteint le Christianisme dans de grandes parties du monde, la figure de Jésus de Nazareth demeure étonnamment présente. Même en dehors du Christianisme, il va à la rencontre des hommes : l’Islam le professe comme prophète ; en Inde, nombre de personnes ont accueilli l’image de Jésus dans leur maison. Le Christ du sermon sur la Montagne, qui a si profondément touché Gandhi, est devenu le messager de la bonté de Dieu pour beaucoup de non-chrétiens. En lui, la lumière de l’Éternel luit dans le monde. -------
------ Au début, on a d’abord voulu, en redécouvrant l’homme Jésus derrière le poids du dogme, revenir à la simplicité des Évangiles ; mais on s’est très vite rendu compte que la figure de Jésus dans les Évangiles ne se laisse pas réduire à celle d’un doux philanthrope: le Jésus des
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Évangiles déborde le cadre purement humain et nous place devant des questions et des décisions qui interpellent l’homme au plus profond de lui-même. --------. Aujourd’hui, même parmi les croyants, s’est très largement imposée l’image d’un Jésus qui n’exige rien, qui ne fait jamais de reproches, qui accepte tout et tous et ne nous donne que des confirmations en toute chose: c’est tout à fait l’opposé de l’Église qui ose encore exiger et ordonner des choses. --------- changement d’accentuation qui consiste à éliminer les titres de souveraineté quand on s’adresse au Christ, et à insister sur sa solidarité avec les hommes.»[1] On peut ajouter aussi que la figure même de Jésus diminue, par égard pour les contemporains non-chrétiens qui nous entourent; cette figure du « Seigneur » (un mot que l’on évite) se transforme en celle d’un homme qui n’est rien d’autre que l’avocat de tous les hommes. Pourtant, le Jésus des Évangiles est tout autre : il est exigeant et hardi. Le Jésus toujours d’accord avec tout et tous est un fantôme, un rêve, non une figure réelle. Le Jésus des Évangiles n’est certes pas commode pour nous, mais c’est précisément ainsi qu’il répond à la question la plus profonde de notre
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existence qui - que nous le voulions ou non - est en quête de Dieu, d’assouvissement sans limites, de l’Infini.
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I.
EN CHEMIN VERS JÉSUS
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(Jn 14,9)
La face du Christ dans l’Ecriture Sainte
La vision de Jésus dans l’Évangile de Jean
Le discours d’adieu de Jésus comme nous le présente l’Évangile de Jean, est étrangement situé entre le temps et l’éternité, entre le présent de la Passion et l’arrivée de la nouvelle présence de Jésus, puisque la Passion est elle-même déjà en même temps « élévation ». D’une part, les ténèbres de la trahison, du reniement, de l’extradition de Jésus pèsent sur ce discours, d’autre part, en lui tout cela semble déjà avoir été dépassé et pris dans la gloire à venir. -------
[1] F. ScHULZ, « Entchristologisierung der gottesdienstlichen Gebete? Beobachtungen an neuen evangelischen Gottesdienstbüchern », dans : LJ 50 (2000), pp. 195-204.