La communion de la foi 26

p169 LA RELIGION CHRÉTIENNE AU SECOURS DE LA DÉMOCRATIE

 

Pourquoi l'État?

 

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------ II appartient donc à l'État ---------que ce gouvernement --- soit --------- la protection du droit de chaque individu comme du bien‑être de tous. Cependant, il n'est pas du rôle de l'État de réaliser le bonheur de l'humanité; il n'est donc pas non plus chargé de créer des hommes nouveaux. Il n'est pas davantage de son rôle de transformer le monde en paradis, et il en est du reste incapable. S'il s'y essaie malgré tout, il se pose comme absolu et dépasse ses limites. Il se comporte alors comme s'il était Dieu et devient ainsi, comme le montre l'Apocalypse, le monstre des abîmes, le pouvoir de l'Antéchrist. --------- La lettre aux Romains décrit l'État sous sa forme ordonnée, l'État qui se tient à l'intérieur de ses limites et ne prétend pas être la source de la vérité et du droit. Paul a sous les yeux un État garant de l'ordre, qui rend possible à l'homme et sa vie privée et sa vie sociale. A un tel État, il sied d'obéir. -----------L'Apocalypse au contraire montre l'État qui se proclame Dieu et qui définit de son propre fonds ce qui doit être tenu pour juste et vrai. Un tel État détruit l'homme. Il nie son être véritable et ne peut donc plus revendiquer aucune obéissance8. -------------

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Des réponses contradictoires sur les fondements de la démocratie

 

La théorie relativiste

 

---- Hans Kelsen. -----------Pour lui, religion signifie hétéronomie de la personne, tandis que la démocratie comprend au contraire son autonomie. Cela signifie aussi que le noyau central de la démocratie est la liberté et non pas le bien, qui semble à nouveau mettre en péril la liberté9. --------- Pour Rorty, le seul et unique critère qui puisse permettre d'élaborer le droit, c'est la conviction majoritairement répandue parmi les citoyens. ----------

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  La thèse métaphysique et la thèse chrétienne

 

   Il existe donc une position rigoureusement opposée au relativisme sceptique sur lequel nous nous sommes jusqu'ici penché. Le père de cette vision différente du politique est Platon, qui part du fait que seul celui qui connaît le bien et qui en a fait l'expérience est apte à bien gouverner. -----

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---------- L'aveuglement de la politique courante se repère selon Platon à ce que ses représentants se battent pour le pouvoir «comme s'il était un grand bien11 ». Par ces réflexions, platon rejoint l'idée biblique fondamentale selon laquelle la vérité n'est pas le fruit de la politique. ---------

 

--------- Dans le domaine anglo-saxon, la démocratie a été pensée et mise en oeuvre, en partie du moins, sur la base des traditions du droit naturel et sur un consensus chrétien fondamental, conçu de façon très pragmatique12. Mais chez Rousseau, elle se retourne contre la tradition chrétienne. À partir de lui se forme le courant d'une conception démocratique opposée au christianisme13. Maritain a entrepris de dissocier de Rousseau le concept de démocratie, de la libérer, comme il dit, des dogmes franc‑maçons du nécessaire progrès, de l'optimisme anthropologique, de la divinisation de l'individu et de l'oubli de la personne14. D'après lui, le droit originel qu'a le peuple de s'autogouverner ne saurait se transformer en droit de décider de tout: «pouvoir du peuple » et « pouvoir pour le peuple » sont liés; il en va de l'équilibre entre la volonté populaire et les valeurs finalisant l'agir politique.

 

© Robert Hivon 2014     twitter: @hivonphilo     skype: robert.hivon  Facebook et Google+: Robert Hivon