p235 La croix
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Les Evangiles nous transmettent sept paroles du Christ en croix. La dernière parole citée constitue une parole clé. C'est le début du psaume 21, le grand psaume des tribulations d'Israël, sans cesse écrasé et impuissant qui s'écrie: « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as‑tu abandonné ? » En commençant à prier avec le psaume 21, il s'identifie avec Israel souffrant et a pris sur lui le destin de ce peuple.
Mais n'oublions pas qu'il s'agit d'une prière. Par elle, Jésus reconnaît Dieu, dans un cri désespéré. Jésus meurt en priant, en illustrant le premier commandement: adorer Dieu et lui seul. Le psaume s'achève par une grande profession de foi et de confiance et une prophétie de l'Eucharistie, se terminant par ces mots « Les humbles mangent à satiété. » A partir de la Croix, les pauvres sont rassasiés d'une nouvelle manne.
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p237 La croix
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Les représentations primitives de la Croix montrent le Crucifié en même temps comme le Ressuscité, comme roi. Il a les yeux ouverts pour montrer que Dieu ne meurt pas, qu'il reste vivant et qu'il donne la vie. De marque d'infamie du supplice romain, elle devint signe du triomphe du Fils de l'homme qui non seulement nous apparaîtra à la fin des temps mais nous apparaît déjà maintenant en ce que le Christ vainqueur vient à notre rencontre pour nous prendre avec lui. Avec lui nous nous mettons en route vers Dieu ; en lui, le souffrant, la consolation de l'amour de Dieu plus fort que tout devient visible.
C'est ainsi que la Croix est vraiment devenue signe de rédemption, le signe de Jésus‑Christ, le signe par lequel nous nous rattachons à lui.
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C'est le mystère de Dieu qui ne vient pas dans le monde comme quelqu'un qui rétablit un ordre social juste par la puissance. Il est venu parmi nous pour souffrir pour nous et avec nous.
---- Sa puissance est puissance d'amour et de compassion, et le vrai visage de Dieu apparaît justement dans la souffrance. Dieu prend sur lui toute l'injustice du monde en souffrant, de
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p238 JESUS‑CHRIST
sorte que c'est dans les heures sombres que nous pouvons le connaître le plus intimement.
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p242 L 'ÉGLISE
Est‑ce de l'amour, ce qui vous lie si personnellement à l’Église?
On peut le dire. Elle est ma patrie, ma grande famille, et c'est pourquoi je lui suis lié par amour, comme on est lié à une famille.
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Il me semble que c'est justement une tentation de notre société hyperactive et rationnelle d'aborder l'Église à travers des commissions, des organismes, des conseils. On voudrait la rendre plus maniable et plus pratique, comme une oeuvre humaine, d'une certaine manière, où finalement les majorités décideraient ce qu'il faut croire et ce qu'il ne faut pas croire, et d'autres choses semblables. Par là on s'en éloignerait. Elle n'aurait plus ses racines dans la vie, et encore moins en Dieu.
Si nous voulons comprendre l'Église de manière correcte, nous devons la considérer, me semble‑t‑il, avant tout du point de vue de la liturgie. C'est là qu'elle est le plus elle‑même, c'est là qu'elle est en contact avec le Seigneur qui la renouvelle. Dans la liturgie, nous l'expérimentons nécessairement à partir de la Sainte Écriture, des sacrements et des grandes prières de la chrétienté. -----
On verra alors que l'Église a une plus grande profondeur: que la communion des saints en fait partie, la communauté de ceux qui nous ont précédés, ainsi que les saints anonymes et ordinaires. On verra qu'elle vit en une foule immense de croyants intérieurement reliés au Christ, en qui elle plonge ses racines. Le Christ est la force permanente qui alimente la vigne et fait qu'elle peut fructifier. En ce sens l'Église dépasse de loin ce que nous pouvons en saisir par les statistiques ou instituer par des décisions. Elle est un organisme vivant, en qui circule la vie même du Christ.
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p244 L 'ÉGLISE
-------- Il suffisait aux disciples de savoir que désormais ils avaient l'Esprit du Christ en eux et qu'ils devaient porter hors des frontières d'Israël cette paix qu'il leur a apportée ainsi que la nouveauté qu'il leur avait donnée.
----- le filet ne se déchirât.
Cette histoire est hautement symbolique et riche de sens nous ne pouvons pas l'analyser dans le détail ici. C'est une pêche magnifique. Ces hommes avaient travaillé toute une nuit en vain, et, pêcheurs expérimentés, ils pouvaient difficilement admettre que maintenant qu'il faisait déjà jour ils attraperaient encore quelque chose. Jésus cependant les envoie pêcher et, sur sa parole, ils y vont et en sont récompensés abondamment.
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Dans la salle de la Cène, une nouvelle promesse est adressée à Pierre. Lorsque tu seras converti, conforte tes frères. Il reçoit la mission d'être celui qui les fortifie dans la foi. Ce qui est important, c'est que ces traditions concernant Pierre se trouvent dans toutes les couches du Nouveau Testament. Nous les trouvons dans la tradition synoptique comme dans les écrits johanniques. Mais, même chez Paul, nous rencontrons la primauté de Pierre. --
Ce que nous transmet le chapitre 21 de Jean est un rite de succession. Pierre est chargé de prendre soin du troupeau de Jésus. Le Seigneur ajoute, dans la prédiction du martyre de Pierre, qu'il s'agit d'un service basé sur l'amour du Christ et qui ne peut être accompli que s'il est prêt à aller jusqu'au martyre. ------
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p246 L 'ÉGLISE
------ Luc a composé toute son oeuvre de manière très réfléchie et renvoie par là à la conception de Jésus, où l'Esprit Saint descendit pour que soit conçu l'homme Jésus. L'Esprit vient à nouveau, et c'est l'Église, «corps du Christ» qui est conçue et qui naît pour le temps de l'histoire. ------
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L'apostolicité renvoie à la liaison horizontale de l'Église qui traverse tous les temps. Elle est liée à son origine historique dans le groupe de ces onze hommes choisis par Jésus (les onze qui sont restés, avec en plus Matthias qui a été élu). ------