La communion de la foi 17

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Droit à la mission14?

 

   ------- n'est‑ce pas de la prétention de dire que Dieu ne pourrait pas nous offrir la vérité? Qu'Il ne pourrait pas nous ouvrir les yeux? N'est‑ce pas mépriser Dieu que de dire que nous sommes nés aveugles et que la vérité ne nous concerne pas?

 

N'est‑ce pas dégrader l'homme et son désir de Dieu que de devoir éternellement le connaître obscurément, comme à tâtons? Prétention qui va de pair avec celle‑ci qui consiste précisément à prendre la place de Dieu et à déterminer qui nous sommes, ce que nous faisons et ce que nous voulons faire et de nous et du monde. ----

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------- La mission exige avant tout la disponibilité au martyre, ---------Celui qui croit a trouvé dans la vérité la perle pour laquelle il est prêt à donner tout le reste, lui compris. Car il sait que c'est en se perdant qu'on se trouve, que seul le grain de blé tombé en terre porte beaucoup de fruit.

 

Celui qui croit et peut dire: « nous avons trouvé l'amour », celui‑là doit répandre le don. Il sait qu'en faisant ainsi il ne violente personne, il ne détruit l'identité de personne, il ne brise aucune culture, mais qu'il les affranchit, leur permettant d'atteindre à leur propre grandeur; il sait que repose sur lui une responsabilité « C'est une nécessité qui

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m'incombe. Oui, malheur à moi si je n'annonçais pas l'Évangile » (1 Corinthiens 9, 16).

 

Bien avant Paul, Jérémie avait déjà exprimé une expérience semblable: La parole du Seigneur a été pour moi source d’opprobe et de moquerie tout le jour. Je me disais: je ne penserai plus à lui, je ne parlerai plus en son nom; mais c'était en mon coeur comme un feu dévorant... » (Jérémie 20, 8‑9). -------

 

-------- ce qui nous est offert de la connaissance de Dieu, ce qui nous est offert de son amour qui nous regarde dans le Coeur ouvert de Jésus, devrait nous presser afin que toutes les extrémités de la terre puissent voir le salut de Dieu (Isaie 52, 10, Psaume 98, 3).

 

La position de la foi au Christ dans l'histoire des religions et dans l'histoire de l'esprit

 

---- La Parole faite homme n'est pas entrée dans un monde qui n'en connaissait rien. Elle a dardé à l'avance ses rayons dans le monde et elle a ainsi éveillé le désir de l'humanité.

 

-------- Les Pères n'ont pas trouvé les semences du Verbe dans les religions païennes mais dans la philosophie, c'est‑à‑dire dans le procès que la raison

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critique intente aux religions------------

 

C'est là que les Pères virent la préhistoire véritable du christianisme, là où l'homme s'est affranchi des pratiques et des traditions pour accéder au Logos, c'est‑à‑dire pour comprendre le monde et le divin par la puissance de sa raison.

 

----------------- Le christianisme se situe par ses origines du côté d'une raison critique à l'égard des religions au nom de la recherche de la vérité et se voit avant tout comme préparée par celle‑ci.

 

-------- le christianisme a pu se rattacher aux religions dans ses formes de culte, de liturgie --------

L'exemple le plus impressionnant d'une telle continuité dans la transformation se trouve dans l'image de Notre‑Dame de Guadalupe. Sa vénération commence à l'endroit où auparavant avait cours le culte de l'image éminente de « notre vénérée mère dame serpent”, l'une des plus importantes déesses locales. .----

 

------ le fait qu'elle présente son visage sans masque

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------signifie « qu'elle n'est pas une déesse mais une mère de miséricorde; car les dieux indiens portaient un masque. Ceci est amplifié et approfondi par le symbole du soleil, de la lune et des étoiles.

 

Elle est plus grande que les dieux locaux parce qu'elle recouvre le soleil sans pour autant l'éteindre. La dame est plus puissante que la plus haute divinité, le dieu soleil. Elle est plus puissante que la lune du fait qu'elle se tient sur elle, sans pour autant l'écraser [...]16”.

 

Dans les formes et les symboles avec lesquels elle apparaît, c'est toute la richesse des religions précédentes qui est assumée et portée à l'unité à partir d'un nouveau centre qui provient d'une nouvelle hauteur. Elle se situe pour ainsi dire au‑dessus des religions, mais elle ne les foule pas aux pieds.

 

 Guadalupe est ainsi, à bien des égards, une image de la relation du christianisme aux religions: tous les courants confluent en elle, sont purifiés et renouvelés mais pas anéantis. C'est aussi une image de la relation de la vérité de Jésus‑Christ aux vérités des religions: la vérité ne détruit pas, elle purifie et unit.

 

© Robert Hivon 2014     twitter: @hivonphilo     skype: robert.hivon  Facebook et Google+: Robert Hivon