Doellinger

Darras tome 42 p. 396

 

65. Nous devons une courte mention à quelques savants d'Al­lemagne. lgnace-Amand Dœllinger, né à Bamberg en 1799, ve­nait de recevoir la prêtrise en 1822, lorsqu'il fut nommé chape­lain du diocèse. En 1826, après la publication de son premier ouvrage: La doctrine de l’Eucharistie dans les trois premiers siècles, il fut appelé à Munich pour y enseigner l'histoire de l'É­glise. En 1845, il représentait l'université de Munich aux états de Bavière ; en 1851, délégué au parlement de Francfort, il se prononça pour la séparation absolue de l'Église et de l'Etat. En 1861, il osa se prononcer, aux applaudissements des impies, contre le pouvoir temporel des Papes ; et en 1868, voulut entrer, avec le prince de Hohenlohe, dont il devint le pourvoyeur théologique, dans le mouvement contre la définition éventuelle de l'infaillibilité du Pontife Romain. Après le Concile, rebelle à l'É­glise, il devint le chef des schismatiques Allemands, connus sous le nom de vieux catholiques, sans doute pour marquer que ce qu'ils font n'est pas nouveau. Sepp, Schulté, Friedrich, Reinkens, Reusch et plusieurs autres le suivirent dans sa rébellion, grands enfants qui se plaignent du despotisme du Pape, pri­sonnier au Vatican et qui se trouvent à l'aise sous la discipline de Bismarck. On doit à Dœllinger un Manuel de l'Histoire de l’Église, analogue à celui d'Alzog et dans le même esprit ; les Origines du Christianisme, 2 vol.   traduits par  Léon  Bore ;  La

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p397  §   II.   — LES   ÉCRIVAINS ECCLÉSIASTIQUFS   SOUS  LE PONTIFICAT DE PIE IX 397

 

Religion de Mahomet, (1838); La Réforme, son développement intérieur, 3 vol. in. 8° (1846) ; une esquisse sur Luther et un certain nombre de brochures de circonstance ; Hippolyte et Callixte, à propos des Philosophumena , Paganisme et judaïsme, 4 vol. consacrés à l'étude de l'avènement du Christianisme et complétés par un volume sur les rapports de l'Église avec la synagogue ; L’Église et les Églises, titre singulier d'un ouvrage où il se rencontre encore quelque chose de bon. Dans tous ces ouvrages, on trouve des marques d'un esprit mal équilibré, et sous couleur d'impartialité, hostile au Saint-Siège. Les ouvrages de Doellinger sont d'ailleurs mal composés et d'un homme qui ne sait pas faire un livre. L'érudition est immense, mais mal di­gérée, incohérente et obscure. Dans ses derniers écrits contre Rome, Doellinger avait pris pour pseudonyme Janus, person­nage à deux faces, destiné à cacher la sienne, mais il se laissa voir et s'est depuis obstiné misérablement dans le schisme : cette obstination est le plus terrible argument contre sa petitesse d'esprit. Dans ses récriminations, Doellinger a accusé les catho­liques libéraux français de l'avoir poussé en avant et de n'avoir pas eu le courage de le suivre, comme il prétend qu'ils l'avaient promis. On découvrira ces mystères plus tard.

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