LES PRINCIPES DE LA THEOLOGIE CATHOLIQUE 13

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Don et devoir ‑ la petite voie

 

--------- dans les paroles de Jésus : ‘En vérité je vous le dis, si vous ne retournez à l'état des enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux” (Mt 18,3). Behm donne ce commentaire: “Être enfant,,. cela signifie être petit, avoir besoin d'aide et s'y montrer disposé. Celui qui se convertit devient petit devant Dieu..., prêt à le laisser agir en soi. Les enfants du Père Céleste que Jésus annonce... sont à son égard tout simplement en état de réceptivité. Il leur donne ce qu'ils ne peuvent pas se donner à eux‑mêmes... Cela vaut aussi de la métanoia. Elle est un don de Dieu et ne cesse pas pour autant d'être une exigence et un devoir”.

 

------ Thérèse de Lisieux -------- a proposé la «petite voie” ‑ l'accueil quotidien du Seigneur et la marche quotidienne vers Lui. -------- le ------- Jésuite irlandais William Doyle, tué en 1917 à Ypres, et qui était né la même année que Thérèse. On a de lui des mots aussi splendides que celui‑ci: “Je ne crois pas qu'il me serait possible de trouver dans ce que je fais la moindre nourriture pour la vanité et la fierté.., pas plus qu'un joueur d'orgue de Barbarie ne peut tirer vanité de la belle

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musique qu'il produit quand il tourne la manivelle... J'ai honte quand les gens me louent... Comme un piano devrait avoir honte si on le félicitait de la belle musique qui sort de ses touches »72.

 

   I.F. Görres ajoute cette remarque : « La sainteté cachée dans l'Église, c'est quelque chose. On peut penser qu'il y a des douzaines de telles personnes... dont on ne remarque rien”73 . ---------

 

------- Jean XXIII. Celui qui lit son Journal est d'abord déçu et ne peut pas croire que celui qui a suivi cette ascèse démodée de séminaire et le grand Pape du renouveau sont une seule et même personne. Mais il faut voir l'un dans l'autre pour le voir correctement, pour le percevoir dans son intégralité. Ce journal, commencé à une époque où Thérèse vivait encore, est en vérité une “petite voie », pas du tout une voie de grandeur76. Il commence par la spiritualité moyenne d'un prêtre italien, directeur de séminaire en ces années‑la, spiritualité un peu sentimentale, un peu étroite et pourtant grande ouverte sur l'essentiel. Et c'est justement en suivant avec persévérance cette voie qu'a mûri l'ultime simplicité spirituelle qui ouvre le regard et qui a embelli ce vieil homme, petit et gras, par un rayonnement venant de l'intérieur. Là tout est don, et pourtant tout est conversion ‑ métanoia, celle qui fait les chrétiens et forge les saints. “On peut penser qu'il y a des douzaines de telles personnes”, dit I.F. Görres ‑ en vérité nous devrions tous essayer d'appartenir à ce nombre. ---------

 

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