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§ I. Mort de Constantin le Grand.
7. « Jules, romain d'origine, dit le Liber Pontificalis, avait pour père Rusticus. Il siégea quinze ans, deux mois, sept jours, sous le règne de l'hérétique Constance, fils de Constantin le Grand, depuis le III des ides de février (6 février), du consulat de Félicien et Titianus (337), jusqu'à la veille des ides d'avril (12 avril), du con-
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sulat de Constance V et Constantius Gallus (352). Le saint pontife eut à souffrir les plus cruelles tribulations; il subit un exil de dix mois et ne put revenir sur le siège du bienheureux Pierre, apôtre, qu'après la mort du tyran (Magnence). Il érigea, dans la ville de Rome, deux basiliques, l'une près du forum, l'autre sur la voie Flaminia. Il ouvrit trois catacombes: la première sur la voie Flaminia, la seconde sur la voie Aurélia, la troisième sur la voie Portuensis. Par une constitution, il défendit aux clercs de plaider à d'autres tribunaux qu'à ceux de l'Église. Il statua que les notaires ecclésiastiques tiendraient un registre exact de tous les faits concernant l'histoire du temps, de toutes les causes examinées et jugées par l'Église avec le texte de la sentence, de tous les actes, donations, échanges, testaments et affranchissements. Il ordonna que chaque année ces registres fussent remis à l'archiviste du siège aposto-lique. En trois ordinations célébrées à Rome, au mois de décembre, Jules imposa les mains à dix-huit prêtres, quatre diacres et neuf évêques destinés à diverses églises. Il fut enseveli sur la voie Aurélia dans la catacombe de Calepodius, au troisième milliaire de Rome, la veille des ides d'avril (12 avril 352). Après lui le siège pontifical demeura vacant vingt-cinq jours. »
8. L'avènement de saint Jules I coïncidait avec des faits politiques de la plus haute gravité. Le roi de Perse, Sapor II, celui-là même auquel Constantin avait adressé une lettre si pressante en faveur des chrétiens, rompit tout à coup l'alliance qu'il avait con- tractée avec l'empire. Une seconde ambassade vint apporter cette nouvelle à Constantinople, et mit dans l'accomplissement de sa mission une arrogance à laquelle les Romains n'étaient plus habitués. Sapor se décorait fastueusement des titres de roi des rois et de frère du soleil. Il redemandait les provinces du Tigre, conquises trente ans auparavant par Galerius1. « Je surpasse en valeur, en puissance, en gloire, tous mes prédécesseurs, disait-il avec orgueil. Les traités qu'il leur a plu de signer jadis ne m'engagent pas. Je pourrais élever des réclamations beaucoup plus considérables.
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1. L'expédition de Galerius avait eu lieu en 297.
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Mais la modération convient à ma grandeur. Je n'oublie pas cependant que mes ancêtres ont possédé toutes les provinces comprises entre l'Euphrate et le fleuve du Strymon en Macédoine. Aujourd'hui je veux bien me borner à revendiquer les pays usurpés dernièrement par les Romains en Mésopotamie. » Un tel langage équivalait à une déclaration de guerre. Constantin ne s'y méprit pas. Il donna immédiatement des ordres pour que l'armée se réunit en Orient. Les préparatifs furent immenses. L'empereur visita en personne les principales cités de la Syrie et de la Palestine, pour rassurer les populations par sa présence, reconnaître les points stratégiques qu'il importait de munir et se rendre compte de l'état des esprits. Ces préoccupations ne le détournaient pas des pensées religieuses et des pratiques de piété qui faisaient le fond de sa vie. « Il manda les évêques qu'il aimait le plus, dit Eusèbe, leur fit part de ses projets et leur demanda de l'accompagner dans son expédition. II voulait avoir partout, près de sa personne, des ministres de Jésus-Christ, qui pussent célébrer les divins mystères 1. Les évêques lui promirent de l'accompagner et de ne pas le quitter un seul instant. Il ne nous est pas permis, dirent-ils, de vous soutenir par les armes ; mais nous combattrons à vos côtés par nos prières et par l'oblation du saint sacrifice. — L'empereur parut touché de leur dévouement, il leur en témoigna sa reconnaissance et indiqua à chacun d'eux l'itinéraire qu'il aurait à suivre pour venir se joindre à l'expédition, lorsqu'elle se mettrait en marche. Cependant il fit construire, en forme de tente, une église portative, décorée avec tout le luxe que pouvait permettre sa destination spéciale. C'était là le lieu de repos, de prière et de sainte retraite, qu'il se ménageait pour les campements. Il espérait s'y réunir avec les évêques. Toutefois, l'expédition n'eut pas lieu. Effrayé des armements formidables dont la renommée portait jusqu'à lui la nouvelle, l'arrogant Sapor envoya d'autres ambassadeurs chargés de propositions de paix. L'empereur, vrai fils de
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1. On conviendra que cette précaution eût été fort inutile, si Constantin n'avait pas encore à cette époque eu reçu la baptême, puisque, simple catéchumène, il lui aurait été interdit d'assister aux divins mystères.
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paix, les accueillit avec bonté et conclut un nouveau traité d'alliance avec leur maître. Or, on était à la veille de la fête de Pâques, la dernière que Constantin dût célébrer sur la terre. Il passa la nuit avec tous les fidèles à chanter les louanges du Seigneur1. »
9. « A cette époque, on achevait la basilique des Apôtres qu'il faisait édifier à Constantinople. Ce temple était d'une hauteur prodigieuse. Depuis le pavé tout en mosaïque jusqu'à la voûte, Constantin le fit entièrement décorer de marbres et de pierres précieuses. La voûte elle-même fut revêtue de lames d'or imbriquées. Cette ornementation d'une richesse inouïe se répéta à la surface extérieure du toit. En guise de tuiles, l'empereur fit mettre de l'or. Rien ne saurait donner l'idée de l'effet produit par le spectacle de cette magnifique décoration, lorsqu'on la voit étinceler dans les airs, sous les rayons du soleil. Autour de la basilique, règne une vaste plate-forme, à ciel ouvert, entourée d'une colonnade et de portiques. Là furent disposés les baptistères, les diaconies et toutes les constructions nécessaires à l'habitation des ministres du culte. Constantin, en élevant ce merveilleux édifice, voulait laisser à la postérité un monument de sa piété envers les saints apôtres. Mais, en dehors de ce but principal, il en avait un autre qu'on n'avail pas deviné jusque-là, et qui ne tarda pas à se manifester à tous. Dans sa pensée, il avait choisi ce lieu pour celui de sa sépulture. C'était pour lui une consolation extrême de savoir que son corps reposerait sous la protection des apôtres, et que, mort, il aurait part aux prières qu'on viendrait adresser à ces bienheureux dans leur basilique. Il fit donc sculpter douze tombeaux entourés de superbes colonnes, pour y déposer les reliques de chacun des membres du collège apostolique. Au milieu, il flt dresser un sépulcre vide. Ce devait être le sien. Quand tout fut ainsi disposé, on procéda à la dédicace du monument. L'empereur comptait, pour le salut de son âme, sur l'intercession des bienheureux apôtres. Ses vœux furent ratifiés au ciel, et Dieu les exauça trop tôt pour le bonheur du monde. Constantin suivit tous les exercices
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1. Euseb., Vit. Constant., lib. IV, cap. lvi, vru.
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de la semaine sainte et célébra avec allégresse la solennité pascale. C'était le terme de sa vie active. Le Dieu qui avait dirigé toutes ses actions allait l'appeler à son éternité bienheureuse1.»
10. « Au début de sa maladie, Constantin put cependant encore conserver quelque espoir. Les variations étaient brusques et passaient d’une extrémité à l’autre; mais bientôt ses souffrances prirent un caractère chronique. Il eut d’abord recours aux bains chauds de Constantinople ; puis il se fit transporter a Helenopolis, l’ancienne Constance, en Cilicie, dont les eaux étaient en réputation. Il n’en éprouva aucun soulagement. D’ailleurs ses espérances n’étaient plus de la terre ; il avait compris que sa fin était proche. Dès lors il ne songea qu'à se préparer à la mort ; il croyait d'une foi ferme que, par la vertu des paroles secrètes et du sacrement salutaire, toutes les fautes que l'humaine faiblesse avait pu lui faire commettre seraient effacées devant Dieu. Dans cette pensée, il vint s'agenouiller dans la basilique d'Hélénopolis, dédiée au martyr saint Lucien. Là il demanda pardon au Seigneur; il confessa ses péchés, et, après cet humble aveu, reçut l'imposition des mains du ministre de Jésus-Christ. Ce fut alors qu'il revint à Nicomédie 2. » —Tout ce récit d'Eusèbe que nous avons fidèlement reproduit, ne semble guère se prêter à l'hypothèse d'un baptême in extremis. C'est pourtant à cet endroit de la narration de l'évêque de Césarée que se trouve intercalé le fameux épisode du baptême de Nicomédie, dont nous croyons avoir suffisamment démontré l'invraisemblance, l'impossibilité et la très-réelle supposition posthume. Il serait, je pense, inutile de revenir sur ce point. La villa impériale, voisine de Nicomédie, où l'empereur vint mourir, se nommait Achyron. Aucun de ses fils n'était à ses côtés, à cette heure suprême. Dès l'an 333, Constantin avait voulu présidé de son vivant au partage de l'empire; il croyait ainsi épargner au monde les secousses et les tiraillements que des rivalités posthumes pouvaient faire naître entre ses héritiers, quand il ne serait plus là pour imposer à chacun sa volonté toute-puissante. Ce calcul fut déjoué par les événements; tant il
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1. Eusèb. Vit. Constant., lili. IV, cap. LX. — * Id., ibid., cap. iSi-
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est vrai que les grandeurs d'ici-bas, le prestige de la gloire, l'autorité des héros, ne sont qu'une vaine fumée ! Quoi qu’il en soit, dans cette première répartition entre vifs, Constantin le Jeune avait reçu en apanage les Gaules, l'Espagne et les îles Britanniques; il était allé établir sa résidence à Trêves, où nous l'avons vu offrir une si généreuse hospitalité à l'illustre proscrit saint Athanase. Constance, le second fils, eut l'Asie, la Syrie et l'Egypte. Le siège de son gouvernement fut Alexandrie. Dans ce foyer de l'arianisme, le jeune César contracta avec l'hérésie nouvelle cette alliance intime qui devait plus tard causer tant de maux à l'Église. Le troisième et dernier fils, Constant, avait été envoyé à Mediolanum (Milan), la nouvelle capitale politique de l'Occident, depuis que Rome était devenue exclusivement la métropole religieuse de tout l'univers. Constant régnait sur l'Italie, l'Illyrie et l'Egypte. En dehors de ces trois grandes divisions de territoires, Constantin meilleur parent que ne le disait plus tard Julien l'Apostat, avait ménagé pour deux de ses neveux, Delmace et Annibalien, des vice-royautés qui relevaient l'une de l'empire d’Occident, l'autre de celui d'Orient. Delmace avait été investi de la prémière, com-prenant la Thrace, la Macédoine et l'Achaïe ; Annibaiien avait reçu la séconde, composée de l'Arménie, du Pont, de la Cappadoce, et avait fixé sa résidence à Lybissa (Gebseh), où le pèlerin de l’ltinerarium Burdigalense le saluait en passant. On pourrait, avec quelque raison, trouver étranges ces dispositions suprêmes de Constantin le Grand. Plus que personne, il avait vu de près les inconvénients d'une souveraineté partagée. Dans son enfance et sa première jeunesse, jouet des passions hostiles de Galerius et des fantaisies despotiques de Dioclélien, il aurait dû sentir la profonde justesse de l'axiome d'Homère : Eïs xoîpanos esto. Au point de vue des sujets, mieux vaut un seul maître, fût-il exigeant et dur, parce qu'un homme n'a que des caprices restreints, tandis que plusieurs hommes en peuvent avoir à l'infini. Au point de vue des dynasties, une succession partagée équivaut d'ordinaire à un signal d'égorgements. Constance-Chlore avait parfaitement compris ces maximes gouvernementales. En laissant la couronne à
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son fils aîné, à l'exclusion de tous les autres, il rendit au monde un service éminent. Pourquoi Constantin, qui avait bénéficié per-sonnellement de la disposition paternelle, ne la rendit-il point ? Il serait fort difficile de le conjecturer à distance. C’est seulement qu'il avait un penchant de prédilection pour le moins digne de ses trois fils, et que toute sa tendresse était pour Constance. En confiant son testament au prêtre arien que sa sœur lui avait recommandé, Constantin lui fit jurer, sous la foi du serment, qu'il ne le remettrait qu'entre les mains de Constance. Lamentable aveuglement des plus grands hommes ! Constance n'avait aucune des qualités qu'on peut désirer dans les princes. Intelligence étroite, caractère faible avec de singuliers instincts pour la cruauté, tempérament flasque et mou, il n'avait que des prétentions sans mérite. Ainsi il se croyait un grand capitaine, parce qu'il tirait passablement de l'arc, et qu'il savait monter à cheval ; il affectait d'avoir une volonté ferme et indépendante, mais le premier venu de ses favoris exerçait l'autorité absolue dans tout l'empire, avec la simple précaution de dire toujours: L'auguste empereur l'ordonne. Constant, son plus jeune frère, avait de la noblesse et de la distinction dans l'esprit et le cœur ; mais il manifestait déjà des goûts de frivolité et de plaisirs qui pouvaient avec l'âge et la puissance devenir désastreux. Seul de ces trois princes, l'aîné, Constantin, dit le Jeune, était vraiment digne de son père ; il en avait la valeur et la bonté, la magnanimité et l'esprit de rectitude, l'amour du travail et les généreuses aspirations. Peut-être quelque ambition se joignait-elle à ces heureuses qualités. Mais il entrait à peine dans sa vingtième année, et l'on pardonne volontiers un peu d'ambition à cet âge. Quoi qu'il en soit, Constantin le Grand par son acte testamentaire maintenait toutes les dispositions qu'il avait prises de son vivant en faveur de ses fils et de ses neveux, rien ne devait être changé après qu'il aurait disparu de la scène politique. Dans la réalité, rien de ce qu'il avait réglé si soigneusement ne fut maintenu.
11. Après qu'il eut jeté ce desnier regard du mourant sur le monde qu'il allait quitter, Constantin songea une dernière fois, dit
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Eusèbe, « à la royale ville de Rome. Il dicta des ordres pour que des distributions annuelles de vivres y fussent faites en son nom 1.» Ce legs du héros était sans doute un dernier hommage rendu aux pontifes qu'il avait jadis constitués « les juges rois » de l'univers. Tous ses moments, reprend Eusèbe, furent alors consacrés à la religion. Les tribuns, les officiers qui l'approchaient ne pouvaient retenir leurs larmes. Ils eussent voulu prolonger, aux dépens de la leur, une vie si chère. Ils se considéraient déjà comme des orphelins. Le prince leur disait en souriant : Ne m'enviez pas mon bonheur. Je vous quitte, mais je vais à Dieu. Or on était au dernier jour des solennités de la Pentecôte. A l'heure de midi, Constantin émigra vers le Seigneur, laissant en ce monde mortel sa mortelle dépouille, remettant à Dieu son âme, cette âme si intelligente et si noble, qui avait tant aimé Dieu ! Tous les assislants se proster-nèrent, déchirant leurs vêtements et se frappant la tête contre le sol. Le palais retentit de lamentalions, de plaintes et de lugubres clameurs. Ce n'était pas un maître, un souverain, un empereur, c'était un père que l'on pleurait. Les gardes et les centurions qui se tenaient aux portes, criaient qu'ils venaient de perdre leur sauveur, leur soutien, leur unique espérance. L'armée entière ressemblait à un troupeau sans pasteur. La population de Constantinople se répandit dans les rues, en poussant des hurlements de désespoir. On voyait, dans la foule, des visages effarés qu'on eût dit frappés de la foudre. Le malheur public prenait pour chacun le caractère d'un deuil particulier. Il semblait que la mort du prince eût tari pour tous les sources de la vie. Le corps de l'empereur fut déposé dans un cercueil d'or massif; on le recouvrit de pourpre; les soldats voulurent le porter sur leurs épaules jusqu'à Constantinople. Là il fut déposé dans la grande salle du palais. Des candélabres d'or, disposés autour du catafalque, brûlaient jour et nuit. La multitude entourait cet appareil funèbre et ne voulait pas s'en détacher. Les officiers, comtes, juges et magistrats, continuaient à venir chaque jour, à l'heure autrefois marquée pour leurs audiences.
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1.Euseb., Vit. Constant., lib. IV <-»p. lxih.
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14. Le testament de Constantin fut remis, selon ses ordres, entre les mains de Constance. Mais l'armée, le sénat et le peuple, dans une acclamation unanime, déclarèrent qu'ils ne voulaient obéir à d'autres souverains qu'aux descendants directs du héros. C'était exclure Delmace et Annibalien, pour lesquels le défunt empereur avait réservé une royauté indépendante. Sans respect pour cet acte suprême d'impériale volonté, les deux jeunes princes furent dépouillés de leur part d'héritage. L'émotion populaire alla plus loin encore : Delmace et Annibalien furent massacrés. La proscription s'étendit jusque sur Julius Constantius, frère de Constantin. Le patrice Optât, le consul Ablavius, furent immolés à ces féroces vengeances. Les bourreaux recherchèrent en vain, pour leur faire subir le même sort, deux enfants de Julius Constantius. L'un
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1 L'Eglise et l'Empire romain au iv« siècle, tom. Il, pag. 376 et suit.
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s'appelait Gallus, du nom de Galla sa mère ; l'autre issu d'un second lit avait pour mère Basilina, parente d'Eusèbe de Nicomédie.
Il se nommait Julien; la postérité devait plus tard adjoindre ù ce vocable l'épithète méritée d'Apostat. Gallus et Julien, âgés l'un de douze et l'autre de six ans, furent sauvés par le dévouement de Marc, évêque d'Aréthuse. Le prélat les fit sortir du palais en les dissi-mulant sous son manteau ; il les cacha durant quelques jours sous l'autel même d'une basilique. Nous verrons comment Julien, nou-veau Joas, se montra reconnaissant. Ces tragiques événements, s'ils ne furent point ordonnés par Constance, ne furent pas du moins empêchés par lui. Le sang qui inaugurait son règne ne lui faisait pas peur. Deux ans après, Constantin II, dit le Jeune, tombait sous le poignard fratricide (340), de sorte que l'empire se réduisit à deux grandes divisions : l'Occident gouverné par Constant, l'Orient où régna Constance. Le crime, la honte, le déshonneur prenaient possession de l'héritage de Constantin le Grand,