Satanisme 8

Darras tome 33 p. 311

 

Tel fut ce fameux traité de Passau, qui éta­blit l'hérésie sur une base solide en Allemagne et fit évanouir toutes les espérances que Charles avait conçues de rendre l'autorité impé­riale absolue et héréditaire dans sa famille. On s'occupa fort peu dans les négociations du roi de France ; Henri fut traité comme doit l'être tout prince qui prête son nom et ses subsides aux au­teurs d'une guerre civile ; il n'affecta pas moins un grand zèle pour le maintien de l'ancienne constitution et des libertés de l'Empire allemand. En attendant l'ouverture de la diète, Maurice mena son armée en Hongrie et en remit le commandement au généralissime impérial. Il ne jouit pas longtemps d'ailleurs du fruit de ses victoi­res. Son allié, le margrave de Brandebourg-Culmbach, avait refusé de souscrire au traité de Passau, et plein de colère contre Maurice, s'était séparé avec ses troupes de l'armée des princes, pour assou­vir sur le sud de l'Allemagne, sa cupidité trompée et ses haines sauvages. C'était un méchant homme, aussi pervers que cruel, qui, plusieurs fois, avait écrit et signé de son sang des pactes avec le dia­ble et se flattait d'en avoir reçu dans ses infâmes entreprises des secours visibles. Après avoir mis à feu et à sang les évêchés de Trêves, de Bamberg, de Wurzbourg, après avoir trahi successive­ment l'Empereur et le roi de France, ce digne précurseur de Mansfeld et les Christian de Brunswick vint menacer, en 1533, les états de son ancien ami. L'électeur marcha à sa rencontre et le battit complètement à Lieverskausen; mais frappé d'une balle au milieu de la victoire, Maurice expira le 11 juillet 1553, à l'âge de trente-deux ans : lorsque Charles-Quint apprit la nouvelle de sa mort, il s'écria en pleurant : « 0 mon fils Absalon. »

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