Dieu de Jésus-Christ 8

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------- Quand l'existence de la famille, la paternité et la maternité de l'homme, sont diffamés comme étant des obstacles à la liberté ; quand le respect, l'obéissance, la fidélité, la patience, la bonté, la confiance sont qualifiés d'inventions des dirigeants, quand on apprend à nos enfants que la haine, la méfiance et la désobéissance sont les vraies vertus de l'homme qui se libère ‑ alors le créateur et sa création sont eux‑mêmes mis en question.

 

La création dans son ensemble doit alors être remplacée par un autre monde, que l'homme se bâtira. ---------- là où la totalité du réel est calomniée, là où le créateur est dénigré, l'homme coupe ses propres racines. ----------

 

   -------- Heisenberg:

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la création n'est pas seulement l'affaire de la raison théorique, de la contemplation et de l'étonnement: elle est une « boussole » (17).

 

Les Anciens parlaient de droit naturel. Aujourd'hui celui‑ci est tourné en ridicule, et il est certain que, de ce côté, il y a eu beaucoup d'abus. Mais l'essentiel demeure cependant ceci: il y a le droit « par nature », qui se guide sur la création et qui rend possible en même temps le droit des peuples, au‑delà des frontières des différents Etats.

 

Il y a ce qui est droit par nature et qui précède notre législation de telle sorte que, parmi tout ce que les hommes inventent, tout ne peut pas, et de loin, être « juste » il peut y avoir des lois qui, bien que lois, ne sont pourtant pas «justice», mais injustice.

 

La nature elle‑même, parce qu'elle est créée, est une source du droit. Elle indique les limites à ne pas franchir. L'actualité immédiate de cette question est manifeste: là où on fait du meurtre d'une vie innocente un droit, on transforme l'injuste en juste.

 

Là où le droit ne protège plus la vie humaine, on peut le mettre en doute en tant que droit. Affirmer cela, ce n'est pas vouloir imposer aux autres la morale spécifiquement chrétienne au sein d'une société pluraliste: il y va de l'«humanité », de ce qu'il y a d'humain en l'homme, qui ne peut pas faire de l'écrasement de la création une libération sans se leurrer lui‑même profondément. ------

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------ C'est à ce niveau que, en dernier ressort, se joue le combat pour que l'homme soit vraiment homme, et le chrétien ne peut se dispenser de l'assumer --------- justement du fait que son libérateur n'est personne d'autre que le Créateur.

 

--------- N'y a‑t‑il pas aussi, dans ces efforts inquiets pour barrer la route, de la manière la plus silencieuse et la plus sûre possible, à toute vie humaine nouvelle, une peur profonde devant l'avenir ? Il semble y avoir en cette peur deux éléments différents.

 

D'une part elle provient certainement de ce que le don de la vie ne nous paraît plus avoir de sens, parce que le sens du don a lentement disparu ; on reconnaît là le désespoir devant sa propre vie, qui ne voudrait pas imposer à d'autres l'obscur chemin de l'homme.

 

Mais d'autre part il y a pourtant également, de toute évidence, tout simplement la peur de la concurrence, la peur de la restriction que l'autre va certainement devenir pour moi. L'autre, celui qui vient, devient un danger.

 

L'amour vrai est une mort,

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un effacement devant l'autre et pour l'autre. Cette mort, nous n'en voulons pas. Nous voulons rester nous‑même et épuiser la vie en restant le moins possible partagé ou dérangé.

 

Que nous soyons justement en train de détruire notre propre avenir par une telle soif de vivre, que notre vie elle‑même tombe par là aux mains de la mort ‑ cela, nous ne nous en apercevons pas, ne voulons pas nous en apercevoir.

 

   --------- la foi au Dieu créateur est en même temps foi au Dieu de la conscience. C'est parce qu'il est créateur qu'il est proche de chacun de nous dans la conscience. Dans la foi en la conscience se manifeste le contenu tout personnel de la profession de foi en la création.

 

La conscience est au‑dessus de la loi: elle distingue entre la loi qui est juste et la loi qui est injuste. La conscience, c'est la priorité de la Vérité ; ce qui veut dire: elle n'est pas un principe fantaisiste, mais l'expression de la foi en la connivence secrète entre l'homme et la vérité.

 

Par la conscience nous sommes complices de la vérité ; ainsi la conscience nous provoque‑t‑elle en même temps à aller toujours plus avant dans la recherche de la vérité.

 

   Je crois en Dieu le Créateur: prions‑le afin que nous «apprenions» ce que cela signifie.

 

© Robert Hivon 2014     twitter: @hivonphilo     skype: robert.hivon  Facebook et Google+: Robert Hivon