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LES  « TOLÉRANTS »  NE TOLÈRENT PAS QUE L’UNIVERS S’AGITE AUTOURS DU BERCEAU.

 

§ III. Les Mages. Fuite en Egypte.

 

  13. «Après que Jésus fut né à Bethléem de Juda, aux jours du roi Hérode, dit saint Matthieu, des Mages vinrent d'Orient à Jérusalem. Ils disaient: Où est le roi des Juifs qui vient de naître? Car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus l'adorer. —Le roi Hérode, en entendant ces paroles, fut troublé, et toute la ville de Jérusalem partagea son émotion. Il fit mander tous les princes des prêtres avec les scribes du peuple, et les interrogea, pour apprendre, de leur bouche, en quel lieu le Christ devait naître. — A Bethléem de Juda, répondirent-ils. C'est ainsi qu'il a été écrit par le Prophète: Et toi Bethléem, terre de Juda, tu n'es pas la moindre parmi les principautés de Juda, car c'est de toi que sortira le chef qui régnera sur Israël mon peuple 1. — Alors Hérode manda en secret les Mages, s'informa soigneusement de l'époque où l'étoile leur était apparue, et les envoya à Bethléem, en disant: Allez, prenez les informations les plus exactes sur l'enfant, et quand vous l'aurez trouvé, revenez me le dire, afin que moi aussi j'aille l'adorer. —Après cet entretien avec le roi, les Mages partirent. Or, l'étoile, qu'ils avaient vue en Orient, reparut à leurs yeux; elle les précéda, jusqu'au moment où elle vint se reposer sur le lieu où

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1.      Mich., V, 2.

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était l'enfant. En apercevant de nouveau l'étoile, ils éprouvèrent une joie indicible. Pénétrant donc dans la maison, ils trouvèrent l'enfant avec Marie, sa mère, et se prosternant ils l'adorèrent; ouvrant ensuite leurs trésors, ils lui offrirent comme présents, de l’or, de l'encens et de la myrrhe. Avertis ensuite par un songe de ne pas retourner près d'Hérode, ils revinrent en leur pays par un autre chemin. Quand ils se furent retirés, l'Ange du Seigneur apparut en songe à Joseph et lui dit: Lève-toi, prends l'enfant et sa mère, et fuis en Egypte; tu y resteras jusqu'à ce que je t'avertisse de l'heure du retour, car Hérode va faire rechercher l'enfant, pour le mettre à mort. — Se levant donc, Joseph prit l'enfant et sa mère, et, cette nuit même, partit pour l'Egypte 1.»

  14. Des Mages, venus, du fond de l'Orient, pour adorer la royauté naissante du Dieu de l'étable; une étoile se reposant sur la demeure où Marie tient son fils dans ses bras; le vieil Hérode tremblant sur

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1. Matth., II, 1-14. L'Adoration des Mages ne précéda point la Purification. Immédiatement après le départ des illustres étrangers, la sainte Famille, dans la nuit même, partit pour l'Egypte. Les lecteurs qui désire- raient étudier à fond cette question de chronologie évangélique en trouveront tous les éléments réunis par le P. Papebrock [Acta Sanctor., tom. I, April.), et le P. Patrizzi (De Evangel, lib. Ill, dissert, xx, tom. II, pag. 277, édit. Frib. Brisg., 1853). On pense généralement que l'Adoration des Mages n'eut lieu qu'un an après la naissauce de Jésucs-Christ; c'est du moins le sentiment des doctes Bollandistes. Quant au séjour de la sainte Famille à Bethléem pendant un aussi long intervalle, il n'a rien qui doive surprendre, si l'on tient compte de toutes les données qui nous sont fournies par le texte saccé. 1° L'Évangile nous apprend, que la sainte Vierge habitait Nazareth, avant son mariage (Luc I, 27); mais il ne nous dit pas le moins du monde que saint Joseph y fût fixé. 2° Loin d'attribuer cette résidence, même intentionnelle, à saint Joseph, avant l'époque où il reçut la mission sublime d'être le gardien de Marie Immaculée et le père nourricier de Jésus, l'Évangile suppose précisément le contraire. En effet, alors qu'avertie par l'Ange, la sainte Famille quittera l’Égypte pour revenir eu Palestine, ce n'est point en Galilée, où était située Nazareth, que Joseph se propose de retourner, mais dans la tribu de Juda (in Judaeâ), où était située Bethléem. La crainte d'Archélaûs, fils d'Hérode, qui régnait en Judée, et l’avertissement divin le déterminent seuls à revenir à Nazareth. Et l'historien sacré note cet incident, comme une circonstince providentiellement ménagée, en dehors de toutes les probabilités humaines : Ut adimpleretur quod dictum est per prophetas Quoniam Nazarœus vocabitur. (Matth,, II, 23.)

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son trône; Jérusalem émue au souffle messianique, qui lui revient des extrémités de l'Arabie; le Sanhédrin juif, les Scribes fournissant une interprétation du texte de Michée, si claire, si nette, si positive, que la prophétie semble de l'histoire; tant de miracles révoltent nos modernes rationalistes! Si Jésus-Christ eût été le fils d'Auguste, on ne trouverait point extraordinaire que le monde se fût agité autour de son berceau. Mais Jésus-Christ est le fils de Dieu, et l'on ne veut pas que son avénement ait été entouré de signes divins. La majesté du ciel ne saurait se choisir une cour; les rationalistes ne le permettent qu'aux majestés de la terre. Aussi, avec quel dédain ils parlent de «la légende, fruit d'une grande conspiration, toute spontanée, qui s'élaborait autour de Jésus, même de son vivant! Déjà peut-être, disent-ils, couraient, sur son enfance, plus d'une anecdote, conçue en vue de montrer, dans sa biographie, l'accomplissement de l'idéal messianique, ou, pour mieux dire, des prophéties que l'exégèse allégorique du temps rapportait au Messie. D'autres fois, on lui créait dès le berceau des relations avec les hommes célèbres, Jean-Baptiste, deux vieillards, Siméon et Anne, qui avaient laissé des souvenirs de haute sainteté; Hérode-le-Grand; des astrologues Chaldéens qui, dit-on, firent vers ce temps-là un voyage à Jérusalem 1.» Ces quelques lignes représentent, à elles seules, dans l'Evangile rationaliste, toute la narration de la naissance de saint Jean-Baptiste, de l'Annonciation, de la Nativité divine à Bethléem, de la Circoncision, de la Présentation au Temple et de l'Adoration des Mages. Quoi! tant de faits, d'une notoriété universelîe, au sein de nos sociétés chrétiennes, en ce peu de mots! Tout un ensemble de récits, qui a converti le monde, illuminé et transformé des millions d'âmes, inspiré tant de génies, consolé tant d'afflictions, et créé sur la terre un art nouveau; la critique moderne a la prétention de résumer consciencieusement tout cela, dans une rapide prétention, et de le supprimer, sans discussion ni preuves, par un «peut-être!» Il n’est que trop vrai. Voilà pourquoi la science

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1. Vie de Jésus, pag. 24i, 242,

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digne de ce nom, a répondu, par une explosion de mépris, à ces frivolités retentissantes. Mais la foule a recueilli avidement les nouveaux sophismes. Ah! pour les multitudes déçues, auxquelles on arrache impitoyablement le pain de la parole divine, l'âme s'émeut d'un sentiment d'ineffable compassion; il est permis de redire la touchante exclamation du Sauveur: Misereor super turbam 1!

  15. Les réalités historiques dominent toutes les misérables arguties des rhéteurs. Vous n‘admettez pas qu’une étoile rayonne sur le berceau du Roi des cieux? Expliquez pourquoi les pseudo-Messies, qui voulurent à cette époque, usurper le rôle de libérateurs, choisirent le nom consacré de Fils de l’Etoile? Barchochébas, ne signifie pas autre chose, et l'on sait que le fameux imposteur juif, qui, sous ce titre, organisa la dernière insurrection hébraïque contre Rome (135), puisait toutes ses inspirations dans la science du rabbin Akiba. Il était donc constant, au sein du judaïsme, qu'une étoile signalerait l'avènement du Messie. Combien de fois les Pharisiens ne demandent-ils pas à Jésus-Christ un signe dans les cieux, pour confirmer la véracité de sa mission? Le Talmud de Babylone nous apprend que, vers l'époque de la naissance du Sauveur, «un grand nombre de gentils» se rendit à Jérusalem pour voir se lever l'étoile de Jacob 2. Ainsi, l'attente, provoquée par les oracles prophétiques, avait franchi les limites de la Judée, et envahi le monde. Expliquer pourquoi Virgile chantait, à Rome, le retour d'Astrée, la Vierge céleste, précisément au temps où l’Aster du texte Évangélique venait guider les Mages à Bethléem 3? Pourquoi le livre persan, intitulé Oracles magiques, affirme-t-il «qu'à une époque peu éloignée» une Vierge enfantera un Saint, dont l'apparition sera annoncée par une étoile 4?» Pourquoi enfin, la Sibylle chaldéenne, parlant des symptômes qui devaient précéder l'avènement d'une religion

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1 Marc, VIII, 2. — 2. Thalmud babylon., Shaneir., cap. ii. Ce passage important a été cité pour la première fois par D. Juan José Heydeck, rabbin converti, dans son ouvrage intitulé -. Defensa de la Religion christiana, tom. II, pag. 79, Madrid , 1798. — 3. Virgil., Eglog., cap. IV, 6. — 4. H. J. Schmitt» Rédemption du genre humain, pag. 66.

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plus pure, annonçait-elle «une lutte des astres, le triomphe d'une nouvelle étoile, et la chute du sabéisme des Mages1 ?» Les chrétiens n’ont pu réagir sur les inspirations de Virgile, sur les préjugés du rabbin Akiba, et des auteurs du Talmud; sur le pseudo-Zoroastre, qui écrivait les Oracles magiques. Maintenant, supposez que ces traditions, qui remuaient le monde, de l'Orient à l'Occident, aux derniers jours d'Hérode, n'eussent pas été d'une notoriété vulgaire, et le récit Évangélique n'a plus de sens. Que trois étrangers viennent aujourd'hui, dans l'une de nos capitales européennes, nous parler d'une étoile, aperçue au fond de l'Asie, et annonçant la naissance d'un enfant roi; leur parole n'ébranlera aucun souverain sur son trône; l'opinion publique restera impassible, et les trois visionnaires continueront leur chemin, sans soulever la moindre émotion autour d'eux. Il fallait donc des circonstances exceptionnelles, pour que l'arrivée des Mages à Jérusalem agitât, comme elle le fit, et le vieil Hérode, et le Sanhédrin, et les Scribes, et Jérusalem entière. Mais ces circonstances exceptionnelles, l'Évangéliste ne nous les explique pas. Donc l'Évangile fut écrit à une époque où leur souvenir vivait encore, au sein d'une génération contemporaine. Donc, de tous les côtés, éclate cette lumineuse authenticité du texte Évangélique, que l'incrédulité voudrait couvrir d'un voile de nuages.

  16. «Où est le roi des Juifs qui vient de naître? demandent les Mages. Nous avons vu son étoile en Orient, et nous venons l'adorer.» Une telle interrogation, appuyée d'un pareil récit, et jetée au milieu de nos civilisations actuelles, n'obtiendrait pas même l'honneur d'une réponse. Mais, dans le monde entier, et à Jérusalem surtout, à l'époque où elle se produisit, les esprits se préoccupaient unanimement de la naissance d'un Roi, et de l'avènement d'un nouvel Empire. Hérode, le tyran Iduméen, suivait, d'un regard plein d'anxiété, les diverses manifestations de l'espérance populaire. Tout à l'heure, il va faire massacrer les enfants de Bethléem; il voudra faire égorger, dans l'hippodrome de Jéricho, tous les chefs des familles

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1. Munter, Sirmbilder der Alten Christ, 2 heft,, Altona, 1825. IV.

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princières, sans doute pour éteindre sous des flots de sang les aspirations nationales. On conçoit donc le trouble que la parole des Mages dut jeter dans l'âme ombrageuse du monarque, et l’émotion, en sens inverse, qu'elle excita parmi la foule des Hébreux. Mais ni Hérode, ni ses sujets ne s'étonnent de l'apparition d'une étoile, et du rapport qui pouvait exister entre un tel phénomène et la naissance d'un nouveau Roi des Juifs. «Une étoile se lèvera au-dessus de Jacob 1, avait dit le fils de Béor. Cette prophétie, enregistrée dans les Livres de Moïse, portée par l'émigration en Babylonie, en Perse, en Chaldée, n'avait cessé de fixer les regards d'Israël. Une Étoile, le Messie, étaient deux termes qui soulevaient toutes les poitrines, et faisaient palpiter tous les cœurs des enfants de Juda. Quand des Mages, c'est-à-dire les héritiers Chaldéens, ou Perses, de l'antique science des astres, vinrent dire à Jérusalem: «Nous avons vu l'Étoile: où est le Roi des Juifs?» leur parole fut aussi naturelle et aussi intelligible que si, de nos jours, au bruit du canon annonçant la naissance de l'héritier d'un trône, un étranger demandait: Où est le palais du roi qui vient de naître? J'entends le signal de son entrée en ce monde. — La prophétie de Balaam n'avait point été interprétée dans un sens allégorique: son texte d'ailleurs s'y refusait; elle avait été prise au pied de la lettre, et étudiée avec une persévérance telle que les Juifs étaient arrivés à préciser l'époque de sa réalisation. On lit, dans le Talmud, que la venue du Messie devait avoir lieu lorsque la conjonction de Saturne et de Jupiter se ferait dans le signe des Poissons; or, Kepler a démontré que cette rencontre s'était faite l'an de Rome 747, année qui touche celle de la naissance de Jésus-Christ. Les Pharisiens étaient tellement persuadés de la vérité de ce calcul astronomique qu'ils ne craignirent pas, suivant le témoignage de Joseph, de prédire à Hérode lui-même la chute prochaine de son trône. Enfin, la crovance sur ce point était à la fois si répandue et si uniforme que Philon, vivant en ce temps à Alexandrie, prédisait, d'après un phénomène céleste, observé par lui, que

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2. Numer., xxiv, 17. Voit» tom. li de cette Histoire, pag. T^i

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les Juifs allaient se réunir, de tous les points du monde, pour inaugurer l'empire de la paix.

  17. Tant de témoignantes, concordants et précis, retombent comme un poids écrasant sur les pauvres rationalistes, qui nous entretiennent «d'anecdotes et de légendes spontanément élaborées.» L'Évangile est un monument qui a ses racines dans l'histoire, et son sommet dans les cieux. Il est donc certain qu'une étoile, apparue en Orient, amena des Mages au berceau de Jésus-Christ. Si le signe céleste n'eût pas illuminé la maison de Bethléem, le monde aujourd'hui encore ne croirait pas à la divinité du Verbe fait chair. Cela est tellement vrai, que non-seulement Barchochébas, mais le prophète de la Mecque, Mahomet lui-même, ne purent rattacher à leur cause les convictions des Orientaux, qu'en se faisant précéder par une extraordinaire apparition d'étoile. Chacun sait que le météore, connu maintenant sous le nom de comète de Halle, se rapprocha de la terre en l'an 612, et que Mahomet, commençant alors son rôle public, profita de la circonstance pour répondre aux exigences de la prophétie, et donna ce phénomène comme le signe de sa prétendue mission. Ce n'est pas le miracle d'une éloile annonçant aux Mages la naissance du Christ, qui étonne le plus l'historien, c'est l'incroyable légèreté du rationalisme, qui glisse sur de pareils faits, sans même soupçonner leur importance. On conserve, à la Bibliothèque impériale de Paris, un fac-similé d'une inscription trouvée en Chine, à Syn-gnan-fou, et remontant à l'an 550 de notre ère. Elle est à peine de deux ou trois siècls plus jeune que le zodiaque de Denderah, qui fait partie du même dépôt, et que la science incrédule attribuait libéralement à une époque antéhistorique. On lit, dans l'inscription de Syn-gnan-fou, ces paroles textuelles: «La Perse, contemplant la splendeur du Messie, vint payer le tribut.» Le scepticisme contemporain, voudrait-il nous dire pourquoi il n'a pas créé, autour de l'inscriptien chinoise, la célébrité factice dont il avait doté naguère le marbre fameux de Denderah? Nous ne le savons que trop. La conspiration du silence est parfois aussi habile que celle des renommées en commandite. Mais que nous importent ces artifices du parti-pris?

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On n'a pas attendu la découverte du monument chinois pour croire à l'Évangile. Ce n'est pas l'inscription de Syn-gnan-fou qui dictait au philosophe Platonicien Chalcidius, en l'an 250, ces autres paroles: «étoile, annonçant non pas des morts ou des maladies, mais la descente d'un Dieu sur la terre, apparut à des Chaldéens, illustres par leur science, et leur habileté dans l'astronomie. A la vue de ce nouvel astre, ils se déterminèrent à quitter leur patrie, pour aller à la recherche du Dieu. Quand ils l'eurent trouvé, ils lui rendirent les hommages dus à la Majesté divine, voilée sous la figure d'un enfant 1.» Un siècle avant Chalcidius, Celse, l'ennemi juré du nom chrétien, ne soupçonnait même pas la possibilité de nier un fait aussi notoire que l'arrivée des Mages à Jérusalem, après l'apparition d'une étoile extraordinaire 2. Vers l'an 103, Justin, élevé au sein du paganisme, recueillait, à Sichem, les traditions presque contemporaines de l'histoire de Jésus-Christ. Le souvenir des Mages et de l'étoile de Bethléem était encore vivant: Justin le proclame, dans son entretien avec le juif Tryphon, et son interlocuteur ne songe pas un instant à révoquer en doute l'authenticité d'un récit, que toutes les mémoires avaient conservé 3.

   18. Voilà comment le texte Évangéhque s'appuie sur les réalités les plus positives. A l'heure où nous écrivons ces lignes, on montre encore, sur le chemin de Bethléem, une source appelée Fontaine-des-Mages; et la tradition nous apprend, qu'en cet endroit, l'étoile miraculeuse apparut de nouveau aux yeux des voyageurs. Quels monuments le rationalisme moderne oppose-t-il à tant de traditions positives? Quoi! un apocryphe obscur aura eu cette fortune d'inventer une légende, dont chaque mot se trouvera confirmé par l'histoire contemporaine, les prophéties antérieures, les traditions universelles, les souvenirs de toutes les générations, sur tous les points de la terre! Une telle apparence de vérité, autour d'une légende, vous paraît fort naturelle; le hasard vous suffit pour l'expliquer! Eh bien, un lettré, qui, pour être apocryphe, n'est cepen-

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1.      Chalcid., In Platonis Timœum Commentar., pars II, cap. vu, § 125, pag. 219.

2.      Origen.,Contra Celsum, lih.l, cap.i.\ul; Patrtl.grœc,tom.Xf,  col.768.

3.       Justin., Dialog. cum Tryph,; Patrol. grœc. tom. VI, col. 657.

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dant pas obscur; qui disposait de toutes les ressources de la philologie, de la science historique et critique, vient d'écrire la Vie de Jésus, en 459 pages. Expliquez pourquoi le hasard, si complaisant pour les apocryphes, l'a tellement peu favorisé, qu'on ne rencontre pas, dans son ouvrage, une seule ligne qui ne soit démentie par tous les monuments, par tous les témoignages, par tout l'ensemble et par chaque détail de la civilisation contemporaine de Jésus-Christ!

LES  « TOLÉRANTS »  NE TOLÈRENT PAS QUE L’UNIVERS S’AGITE AUTOURS DU BERCEAU.

 

 

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