Darras tome 42 p. 168
16. Un autre appel qui éveille toutes les sympathies des âmes sacerdotales, fut adressé au Concile par le docteur Maupied. Maupied, de professeur en Sorbonne devenu vicaire à Guingamp, était un homme de grande doctrine et de forte conviction : il avait pu, mieux qu'un autre, étudier sur pièce l'invasion du
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laïcisme dans le sanctuaire ; il pensa qu'à cette heure solennelle, il fallait avoir le courage de dire tout haut ce que chacun pense tout bas. Dans cette juste pensée, il composa un volume intitulé : Le futur concile et, dans ce volume, il aborda la plus grave question des temps actuels. Cette question, c'est l'abandon, au pouvoir civil, des nominations épiscopales, droit qui empiète sur la souveraine autorité du pape et ne lui laisse, dans le choix des pasteurs, qu'une autorté réduite à quelques cas extraordinaires de refus. Ces élèves de César, habituellement ennemis de l'Église, s'inspirent des passions qui ont fait leur fortune. Devant César, ils sont sans force ; devant Pierre, ils sont peu respectueux de ses droits ; et contre leurs prêtres, surtout contre les plus distingués par le savoir et la vertu, ils s'arment de toutes les rigueurs de l'arbitraire. A la cour, ils sont rampants; à Rome, ils sont séditieux ; dans les presbytères ils sont despotes. Le Concordat de Léon X avait éprouvé, pour avoir mis à l'écart les élections canoniques, une longue résistance, et trois siècles n'avaient pas épuisé les regrets qu'éveillait dans les âmes saintes la remise du choix des évêques à l'oppresseur traditionnel de l'Église. Ces regrets persistants avaient fait le succès de la Constitution civile du Clergé, qui, sans cela, n'eût pu obtenir un seul suffrage. Napoléon se garda bien d'abandonner une disposition si favorable à son despotisme. Dès que le Concordat fut signé, il fit entrer, parmi les évêques, des ci-devant constitutionels, toujours bons pour l'esclavage, puisqu'ils restaient rebelles au Pape; et, pendant tout son règne, il sut choisir, parmi les prêtres, ces créatures serviles qu'il tenait avec des croix et des titres de noblesse, âmes viles dont les réunions en 1809 et en 1811, font l'opprobre de l'histoire. Les Bourbons, moins prompts au despotisme, choisirent aussi pour évêques leurs créatures, ces pauvres évêques qui, en 1823, signaient le premier article de la Déclaration de 1682, et, en 1828, n'osaient pas s'opposer à la persécution. Louis-Philippe avait trouvé ainsi, pour le refus de la liberté d'enseignement, des complices mitrés, et si Dieu n'eût pas brisé sa
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couronne, il songeait à se faire un épiscopat accompli à ses velléités schismatiques. Dès que Napoléon III entra en lutte contre le Saint-Siège, il choisit, et son ministre s'en vantait en pleine chambre, ses évêques, parmi les tardigrades les plus bouchés du gallicanisme et parmi les plus assortis à ses projets de persécution. Naguère Ferry pouvait se vanter, comme un autre Baroche, d'avoir pu proscrire les religieux, supprimer la liberté d'enseignement, spolier l'Église en France de tous ses droits, parce que le choix des évêques est laissé au persécuteur de l'Église. On peut des ennemis accepter la leçon.
Le docteur Maupied, jetant, à travers l'histoire, un regard plein de tristesse, montrait les fâcheux effets de ces nominations si pauvrement épiscopales et demandait le retour aux élections canoniques, à la discipline de Trente, au droit pontifical. Le droit canon dans les évêchés, le travail avec honneur dans tous les presbytères, lui paraissaient des consignes impératives de la Providence. « Les créatures du Césarisme nous blâmeront, dit-il, et, s'il leur était possible, nous anéantiront encore plus qu'elles ne l'ont fait! car entre elles et les âmes dévouées à l'Eglise, il n'y a pas plus de paix possible qu'entre Aman et Mardochée, deux noms qui disent tout. » Mais la vérité qui est Dieu, n'est que dans l'Église et ses solennels enseignements. C'est au concile qu'il appartient de réagir contre cette absorption de l'Eglise par l'État; contre ce choix d'évêques qui ne sont pas tous détestables, mais desquels c'est déjà trop qu'ils soient médiocres, et contre cet effacement du clergé qui réduit à rien l'élite des intelligences. «Le Clergé d'avant la révolution n'arrivait aux cures que par voie de concours ; il était contraint de savoir la théologie et le droit canon; il était habitué à pratiquer ce droit et à le faire pratiquer; et ce fut là une des causes qui préservèrent du schisme et de l'hérésie un si grand nombre d'ecclésiastiques et de fidèles. Aujourd'hui la divine constitution de l'Église, sa doctrine, ses lois sont ignorées du plus grand nombre : l'arbitraire a partout remplacé la pratique
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du droit (1). » Cette absence du droit connu et respecté met nos églises dans un état irrégulier, les laisse souvent sans règles; elle nous pousse à une terrible dissolution. « Les évêques s'étant affranchis de la juridiction du pape et de l'obéissance aux lois, leur propre juridiction s'écroulerait à son tour. Les prêtres, qui reçoivent dans l'ordination, le pouvoir d'absoudre; les diacres qui reçoivent le pouvoir d'enseigner déclareraient que la suspense ou la restriction de leur pouvoir est abusive. Leur opposerait-on l'obéissance qu'ils ont promise à leurs évêques dans l'ordination? Mais ceux-ci ne l'ont-ils pas promise aussi au Souverain-Pontife, à ses décrets et aux lois de l'Église. Les prêtres et les diacres allégueraient donc pour se dispenser d'obéir, les mêmes raisons que ceux-ci auraient alléguées au Pape pour éluder le devoir de l'obéissance (2). » C'est pour remédier à de si grands maux, prélude des dernières catastrophes, que le docteur Maupied conjurait le Concile de rendre au Pape les nominations épiscopales, de rétablir partout le droit canon, des concours, de justes jugements. Autrement, la France, suspendue depuis un siècle sur le penchant de l'abîme, finira par y tomber !
Au concile, lorsque le groupe gallican-libéral arrivera avec ses illusions et ses trames secrètes; lorsqu'il voudra faire du concile une assemblée parlementaire, dressant elle-même son règlement, nommant ses commissions, élisant son président, qui devait être Dupanloup, le Mirabeau de la circonstance ; lorsque les évêques gallicans déposeront ces postulata qu'a recueillis Conrad Martin, évêque de Paderborn et qu'il a pubiiés avec l'approbation de Pie IX : alors, en présence du dessein avoué de dépouiller le pape de ses prérogatives suprêmes, le docteur Maupied se lèvera encore, au nom de la science et du patriotisme pour opposer postulata à postulata, pour insister sur la nécessité d'observer pratiquement
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(1)Le futur Concile, p. 192.
(2)Pacca, Mémoires sur les affaires d'Allemagne, pièces justificatives.
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tout le droit pontifical, planche de salut après tant de naufrages. Les événements ne devaient pas permettre à la haute assemblée de venir à ce renouvellement du droit. Le concile devait seulement, par la proclamation de l'infaillibilité, saper par la base et couper par la racine tous les projets de particularisme et d'arbitraire. Les passions des hommes peuvent toujours faire du mal à nos églises; elles ne le peuvent plus au nom d'un arbitraire coloré des semblants du droit.
17. Pendant que ces pieuses pensées occupaient l'Eglise, une tempête allait éclater. Le cardinal Antonelli avait adressé, aux Nonces, la prière de faire envoyer, à la secrétairerie d'État, de tous les pays de la chrétienté, des correspondances relatives aux affaires du Concile. Deux correspondances adressées de Paris furent insérées dans la Civilta cattolica, revue romaine, publiée par les Jésuites, dans les conditions ordinaires de toutes les publications analogues. Ces correspondances énuméraient, sur les travaux du Concile, quelques réflexions probables, entre autres la présomption que le Concile serait court et acclamerait la définition de l'infaillibilité. Cette publication mit le feu aux poudres libérales. Le prince de Hohenlohe, ministre du pauvre fou qui gouvernait la Bavière, crut devoir appeler, sur les opérations du futur concile, les rigueurs des autres gouvernements. A l'entendre, la définition de l'infaillibilité serait plutôt une décision politique qu'un acte ecclésiastique ; elle allait faire du Pape, une espèce de petit dieu et tous les princes devaient prendre leurs précautions contre les caprices de cette omnipotence. Cette éventualité n'éveilla pas les ombrages des gouvernements européens ; la Prusse, l'Autriche-llongrie, la Belgique, la Suisse, l'Espagne, le Portugal et la France, répondirent en substance : Qu'elles laisseraient aux Évêques toute liberté d'opiner, au concile, comme ils l'entendraient; et que si les décrets rendus portaient atteinte aux prérogatives des pouvoirs civils, ces pouvoirs se sentaient assez forts pour se défendre. Econduit par les puissances, ce Hohenlohe, qui pourtant avait un frère cardinal et qui passa de-
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puis au service de la Prusse, s'adressa aux universités de Wurtzbourg et de Munich. L'université de Wurtzbourg, par l'organe des professeurs Hettinger et Hergenroether, fit une réponse convenable ; l'Université de Munich fut partagée : la minorité opina comme les professeurs de Wurtzbourg ; la majorité, inspirée par Dœllinger, déclara tout net qu'au cas où le concile définirait l'infaillibilité, il violerait non seulement la doctrine catholique, mais la sécurité des gouvernements. Ce même Doellinger, grand érudit, mais esprit faible, qui n'avait jamais su faire un livre, publiait, en même temps, dans la Gazette d’Augsbourg cinq articles où il disait : Que le Concile du Vatican n'était qu'une conspiration des Jésuites; qu'il se proposait uniquement la dogmatisalion du Syllabus, le nouveau dogme de l'Assomption de Marie et l'infaillibilité des Papes. A propos de l'infaillibilité, il repassait, quatre cents pages durant, toutes les ordures de l'histoire. Et cela parce que le Pape avait refusé un évêché à Doellinger. Ces articles, réunis en volumes, sous le pseudonyme de Janus, furent flétris par les éloges de tous les impies. En France, ils parurent à la librairie qui éditait le monomane Jacolliot, le fanatique Laurent, Pierre Leroux, Proudhon et Strauss. « Le parti des catholiques libéraux allemands, disait le traducteur, redoute tout ce qui vient de Rome : sous le programme des Jésuites, il entrevoit des rêves insensés de lamaïsme et de despotisme suranné. Les Allemands ne se résignent point au joug qu'on leur propose. A leurs yeux, incarner le dogme dans un vice-Dieu, c'est ériger la guerre civile en article de foi au sein des Etats modernes. Le christianisme, condensé et refroidi à Rome, meurt; il faut, suivant eux, décentraliser la fonction religieuse des peuples catholiques et reconstruire les Églises nationales ».
18. Les articles de Doellinger parurent en volume sous ce titre : le Pape et le Concile; et furent réfutés par Hergenroether. A ces articles trop délayés et trop savants pour la foule, Dœllinger ajouta bientôt des Considérations proposées aux Évêques du Concile sur la question de l’infallibilité. C’est un écrit de vingt
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pages in-8', divisé en vingt-six paragraphes numérotés. En voici tout le système :
La règle de la foi est la tradition; pour rendre témoignage de la tradition, toutes les Églises sont d'une égale autorité. Quand une question s'élève, il n'y a donc qu'un moyen de la résoudre : la délibération commune de toutes les Églises. Pendant mille ans et plus, on n'a pas eu d'autre loi. Aucun privilège, aucune autorité supérieure n'était reconnue à l'Église romaine. Mais peu à peu la soif de la domination gagna cette Église, et dès le sixième siècle elle commença à préparer les moyens à l'aide desquels elle devait un jour usurper l'autorité souveraine. Sciemment, systématiquement elle travailla pendant six cents ans à se créer des titres faux; et au treizième siècle elle put recueillir enfin le fruit de son œuvre d'iniquité et de mensonge.
Ces affirmations auraient besoin de preuves. Dœllinger n'en peut trouver qu'en falsifiant les textes. Par exemple, pour le fameux texte du Concile de Florence, il prétend que les Romains l'ont altéré et accommodé à leurs idées ambitieuses ; or l'original du Concile, examiné par le chanoine Cecconi, donne le texte allégué par les Romains et le fabrificateur, c'est Dœllinger. Par exemple encore, quoi de plus connu que le fameux texte de saint lrénée où il est dit que Propter potiorem principalitatem, necesse est omnem Ecclesiam convenire? Dœllinger efface le convenire, le necesse, le propter potiorem principalitatem et en conclut que Rome a tiré originairement sa puissance du concours des foules. De sorte que, d'après lui, les foules se portant aujourd'hui à Paris, à Londres et à New-York, c'est là qu'il faut saluer la puissance prépondérante, le privilège dogmatique. Qu'il invective contre les fausses Décrétales d'Isidore, contre les textes faussement attribués aux Pères Grecs, cela se comprend. Mais quand il cherche à mettre saint Thomas dans le sac des imposteurs, lui dont les doctrines se lient si profondément dans la plus parfaite unité, cela ne se comprend plus. Pour couronner son système, après avoir mis son autorité sur la fraude et le mensonge, l'Eglise Romaine l'aurait
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imposée par la violence et la tyrannie, principalement par l'Inquisition et l'Index. En sorte qu'à la place de l'Eglise Romaine, Mère et maîtresse de toutes les Eglises, Doellinger mettrait des républiques fédératives, ayant, pour centre commun, le concile, et pour dernier juge, pas d'autre que le sentiment de chaque diocèse. D'où suit que, non seulement le Pape n'est pas infaillible ; mais, dans l'Eglise, il n'y a pas de primauté.
Doellinger jouait son jeu avec autant d'intelligence que de fanatisme. L'Allemagne est orgueilleuse ; elle est particulièrement fière de sa science, dont elle ne met pas en doute la supériorité ; elle est animée aussi de sentiments traditionnels d'hostilité contre Rome, et depuis Arminius jusqu'à Luther, jusqu'à Doellinger, il est bien peu d'Allemand qui ne songe à enlever des aigles au Gapitole ou des bannières au Vatican. Dans son organisation civile et son économie religieuse, elle a fait, à ses passions, grande place. L'empire du monde doit lui appartenir ; n'a-t-elle pas, pour soutenir cette suprématie, d'invincibles légions? L'hégémonie intellectuelle ne doit pas moins lui convenir, et dans ce but, pour la formation de ses prêtres, elle néglige beaucoup la pratique des vertus, mais s'efforce de les remplacer par la science. De là une certaine infatuation nationale, sensible dans ces hommes d'Eglise, plus sensible dans les fidèles. Par son opposition au concile, Doellinger caressait donc habilement la fibre nationale ; il soulevait à la fois le clergé, les fidèles et les gouvernements; il se montrait mauvais prêtre, mais bon allemand. Munich lui conféra le droit de bourgeoisie; des émules coururent sur ses brisées. Dans le grand duché de Bade, on répandait un écrit, où il était dit que Rome voulait établir l'absolutisme religieux et qu'il fallait réagir contre cet entraînement funeste. Un autre prêtre, Froschammer, non content de rejeter l'infaillibilité du Pape, répudiait l'infaillibilité des évêques et noyait l'Eglise dans l'océan des opinions humaines. Au nom de la science allemande, élevée au dessus de l'Eglise, on se précipitait dans le gouffle impur du rationalisme.
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19. Les libéraux, non contents d'agiter le public par la presse, essayèrent, par des adresses, de capter l’épiscopat. Par là, de simples laïques se mettaient de la partie. Parmi eux, se trouvaient des penseurs qui opposaient modestement leur jugement an jugement de l'Église. D'après leur savante ignorance, il n'était pas besoin de concile pour réformer le peuple chrétien, la science devait suffire. La Gazette d'Augsbourg décernait naturellement, à ces fagolteurs d'adresses, des brevets de bons et sincères chrétiens, éclairés surtout de toutes les lumières de leur temps et de leur pays. Mais on ne vit point leur figure, et on ne sut jamais bien qui avait écrit ces fameuses adresses, ni combien les avaient signées. Le texte s'étala complaisammenl dans les feuilles publiques et fournit, aux passions, un nouvel aliment. Ensuite l'adresse de Coblentz fut envoyée à l'évêque de Trêves qui n'y répondit point; l'adresse de Bonn fut remise à l'archevêque de Cologne qui se contenta d'en accuser réception. En somme, ces adresses demandaient la séparation de l'Église et de l'État, le gouvernement des paroisses par des comités communaux, des diocèses par des synodes diocésains, des Églises de chaque pays par des conciles nationaux, synodes et conciles perfectionnés à la moderne, d'après la théorie naturaliste des droits de l'homme et du citoyen, la nomination des Évêques par le peuple, la suppression de l'Index, etc. Ainsi les catholiques libéraux d'Allemagne s'unissaient au cabinet de Munich, et par lui à la Prusse et aux autres gouvernements protestants, pour chercher à ôter la liberté au Concile, pour l'empêcher de toucher à certaines questions, en même temps, ils soulevaient ces mêmes questions, les livraient aux vents des discussions publiques, ne s'apercevant pas qu'en agissant de la sorte, ils mettaient le Concile dans la nécessité de réagir. On s'attaquait aux fondements mêmes de l'Église, on demandait une réforme complète de sa constitution ; on voulait subordonner le Pape aux évêques, les évêques au clergé, le clergé aux laïques. Sous prétexte que l'ordre surnaturel est distinct de l'ordre naturel, on prétendait que l'Église n'a rien à voir dans celui-ci, qu'elle doit le lais-
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ser tout entier aux gouvernements dont on fait les souverains pontifes, les juges suprêmes, les interprètes infaillibles de la religion naturelle; et lorsque de telles doctrines étaient prêchées par des laïques masqués, par des prêtres anonymes, par des facultés de théologie, avec l'appui des gouvernements persécuteurs, on eut voulu qu'un Concile se tint sans y prendre garde !