La célébration de la foi 8

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La forme definitive (suite)

 

------- Ce qui est décisif pour ce type de sacrifice, c'est la confession d'action de grâces; elle est (comme nous l'avons vu) «liturgie sacrificielle de confession ».

 

Si confesser le salut divin devenait partie intégrante du sacrifice, ce rite pouvait alors apparaître comme un pendant au sacrifice lui‑même. La coupe correspond à la proclamation, le sacrifice au repas de la toda» (p. 118).

 

---------- le schéma juif comme le schéma hellénistique attendent tous deux Celui qui est lui‑même le Verbe et qui est à la fois le Logos crucifié et le Juste sauvé des profondeurs de la mort. -----

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p57

 

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-------- « Le sacrifice à Dieu, c'est un esprit contrit ; un coeur contrit et broyé, ô Dieu, tu ne le méprises pas » (v. 19). Dans ce texte, « le sacrifice extérieur de la toda» apparaît «également intériorisé, si bien qu'il devient souffrance, offerte en sacrifice, de notre propre vie »

 

---------- le but poursuivi semble être d'intérioriser totalement la Torah. Ce n'est pas une critique raisonnée du sacrifice qui s'exprime dans ces psaumes, mais l'intégration totale de l'homme dans la réalité même du sacrifice, intégration enracinée dans la profonde piété qui se manifestait dans le sacrifice d'action de grâces »(p. 121).

 

   La deuxième idée que je voudrais mentionner se rattache en particulier aux psaumes 22 et 69.

 

La souffrance mortelle de l'orant se montre là « poussée au paroxysme, au point d'atteindre la souffrance primordiale » ; et de ce fait “la délivrance devait faire sauter toutes les limites de l'histoire... et devenir le signe de l'irruption eschatologique de la basileia.

 

L'expérience fondamentale qu'a la piété de la toda de la mort et du salut a été approfondie jusqu'à l'absolu dans une perspective apocalyptique, et la délivrance de la mort a conduit à la conversion du monde, à la participation des morts à la vie et à la proclamation éternelle du salut (ps 22,28 sq.)» (p. 121).

 

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--------- « Le repas du Seigneur est la toda du Ressuscité » (p. 122). --------- “Dans l'ancienne toda, le sauvé offrait en sacrifice, pour lui et sa communauté, un animal. Mais le Ressuscité, lui, s'est donné lui‑même ; le sacrifice est son sacrifice, c'est son existence physico‑terrestre qui a été sacrifiée...

 

La nourriture du repas sacré, représentée par le pain du sacrifice est, sous le rapport de son caractère sacré en tant que sacrifice, le corps de Jésus...

 

Le pain ne signifie pas le corps de Jésus au sens d'une analogie, mais il est, dans sa nature même, en tant que substance du repas dans le repas sacrificiel de la toda, le sacrifice de Jésus » (p. 123).

 

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p59

 

---------- le Nouveau Testament ne voulait que rendre possible dans le Christ une compréhension totale de l'Ancien: tout l'Ancien Testament est un mouvement de passage vers le Christ, une attente de Celui en qui toutes les paroles de ce Testament allaient devenir une réalité, l' «alliance » prenant ainsi toutes ses dimensions pour devenir la nouvelle alliance.

 

Et enfin, la signification de la Présence réelle et la théologie intégrale de la liturgie pascale des chrétiens se voient donner leur fondement biblique et salvifique : --------

 

---------- Le résultat essen-­

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p60

 

tiel, à savoir le lien étroit entre sacrifice de la toda et Eucharistie, entre piété de la toda et christologie, me paraît entièrement assuré. ---------------

 

© Robert Hivon 2014     twitter: @hivonphilo     skype: robert.hivon  Facebook et Google+: Robert Hivon