Foi vérité tolérance 31

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Réflexions finales

 

-----------la philosophie -------- De même qu'elle doit être à l'écoute des connaissances empiriques qui mûrissent dans les diverses sciences, elle doit considérer comme une source de connaissances la tradition sacrée des religions et en particulier le message de la Bible.-------

 

il n'existe point de grande philosophie qui n'en ait reçu des lumières et des indications. Nous pensons à la philosophie de la Grèce et de l'Inde, à celle qui s'est épanouie au sein du christianisme.

 

Nous pensons

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aussi à des philosophies plus récentes qui, convaincues de l'autonomie de la raison comme dernière mesure de la pensée, restaient cependant tributaires des grands thèmes que la foi biblique a placés sur le chemin de la philosophie: Kant, Fichte, Hegel, Schelling ne seraient pas concevables sans les propositions de la foi, et Marx lui‑même vit pourtant, au coeur de son explication radicale, des horizons de l'espérance qu'il a empruntés à la tradition juive.

 

Là où la philosophie reste totalement sourde à ce dialogue avec la pensée de la foi, elle se termine ‑ comme Jaspers l'a formulé autrefois- dans une «rigueur qui devient creuse »71. À terme, elle se voit alors obligée de renoncer à la question de la vérité, c'est‑à‑dire de se renoncer elle‑même.

 

Car une philosophie qui ne se questionne plus sur ce que nous sommes, sur ce à quoi nous sommes destinés, sur l'existence de Dieu et la vie éternelle, a démissionné de sa tâche de philosophie.

 

------- Le commentateur, Jan Ross, saisit très exactement la quintessence du document pontifical quand il dit que le détrônement de la théologie et de la métaphysique a rendu la pensée « non seulement plus libre, mais aussi plus étroite », et il ne craint pas de parler d'un «abêtissement

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par l'incrédulité » (....)

 

En se détournant des dernières interrogations, la raison s'est aplanie et s'est rendue ennuyeuse, et est devenue incompétente pour résoudre les énigmes vitales du bien et du mal, de la mort et de l'immortalité ».

 

La voix du pape « a donné courage à de nombreuses personnes et à des peuples entiers, elle a également résonné durement et de façon coupante aux oreilles de beaucoup, et même suscité la haine, mais si elle se tait, ce sera un instant d'un silence effrayant ».

 

En effet, si on ne parle plus de Dieu et de l'homme, de péché et de grâce, de mort et de vie éternelle, tout ne sera plus que cris et lamentations. Le pape s'est opposé au danger d'un tel silence, avec la courageuse liberté d'une foi dénuée de toute crainte, et il rend ainsi un service non seulement à l'Église, mais à l'humanité, ce dont nous devons lui être reconnaissants.

 

© Robert Hivon 2014     twitter: @hivonphilo     skype: robert.hivon  Facebook et Google+: Robert Hivon