L’Esprit de la liturgie 14

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  Aussi le jour de la résurrection est‑il le nouveau sabbat. C'est le jour où le Seigneur vient parmi les siens, les invite dans sa «liturgie», dans sa glorification de Dieu, et se donne à eux en partage. Le matin du «troisième jour » devient l'heure propre du culte chrétien. -------

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   La transition la plus visible de l'Ancienne à la Nouvelle Alliance est sans doute la transition du sabbat au jour de la résurrection. Le dimanche, ------On le considère de trois façons. Du point de vue de la Croix, c'est le troisième jour qui, dans l’Ancien Testament, est le jour de la théophanie, de l'entrée de Dieu dans le monde après un temps d'attente. D'après le schéma hebdomadaire, c'est le premier jour de la semaine. ------ le dimanche est le huitième jour. -----Dans le monde méditerranéen, ------- Le premier jour étant dédié au soleil, le symbolisme cosmique du dimanche rejoignit celui de la direction de la prière: le soleil annonce le Christ, le cosmos et l'histoire témoignent de lui à l'unisson. ------- le premier jour de la semaine, jour de la résurrection, est aussi le premier jour de la création. Le dimanche chrétien devient ainsi ------ une action de grâces --- pour la Création perpétuée, que Dieu conserve en dépit de toutes les tentatives de l'homme pour la détruire. --------- Ainsi le dimanche donne son sens véritable à l'injonction de la Genèse: Emplissez la terre et soumettez‑la! (Gn 1, 28.) Ce qui -- signifie ------: reconnaissez en elle un don de Dieu! Protégez‑la et prenez‑en soin comme des fils le feraient de l'héritage de leur père. -------- Les Pères

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appelaient le jour de la résurrection le «huitième jour». --------- Dans ce huitième jour qui se situe au lendemain du sabbat, le Christ a «franchi» le temps et l'a élevé au rang de l'éternité. -----Ainsi le huitième jour correspond‑il au temps nouveau qui a débuté avec la résurrection, et qui, en un certain sens, court déjà parallèlement à l'histoire. ------- La forme octogonale des baptistères vient de là. Elle est le symbole architectural du huitième jour, jour de la nouvelle Création, jour du baptême, qui nous fait entrer dans le temps nouveau inauguré par la résurrection.

 

------ Ignace d’Antioche a pu dire: «------nous sommes du Dimanche» ------Ainsi, semaine après semaine, le dies dominici, le «jour du Seigneur», célèbre la résurrection du Christ, sans pour autant rendre superflu le mémorial de la Passion de Jésus. En effet, il ressort clairement des Évangiles, surtout celui de Jean, que Jésus marchait consciemment vers son “heure”. Cette «heure de Jésus», qui peut offrir plusieurs niveaux d'interprétation, se réfère avant tout à un moment précis: la Pâque des juifs (c£ Ex 12). Jésus ne décide pas de mourir à n'importe quel moment. Sa mort a un sens pour l'histoire, pour l'humanité, pour l'univers. Elle devait donc prendre place à une heure déterminée, afin que la Pâque célébrée par la religion de Moïse depuis l'Exode passe d'un rite de substitution à la réalité du sacrifice vicaire du Christ.

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   La Pâque était à l'origine une fête de nomades; d'Abel à l'Apocalypse, l'agneau immolé est le symbole du Rédempteur, du sacrifice sans tache. ------ Le facteur déterminant fut la mise en relation des événements historiques de la Passion avec le calendrier liturgique juif. ------L'Église romaine----- liait directement la symbolique du dimanche à celle de la résurrection; selon elle, la Pâque chrétienne devait donc être célébrée le dimanche suivant la première pleine lune du printemps. ---------

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p85 LE TEMPS SACRÉ

 

----- dans la première épître de Pierre, --------le Christ est l'agneau «sans défaut» (cf Ex 12, 5), l'agneau « prédestiné dès avant la fondation du monde» (1, 20), ----- l'Apocalypse----- désigne le Christ comme l'agneau “égorgé dès l'origine du monde» (13, 8).1 Cette symbolique cosmique manifestait aux chrétiens de façon inouïe la dimension universelle du Christ, ainsi que la grandeur de l'espérance inscrite dans la foi chrétienne. ----------

 

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