La communion de la foi 23

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Les sources de la morale

Évêques et théologiens face aux problèmes éthiques

 

-------- Il est de plus en plus manifeste aussi que le véritable mal du monde moderne, c'est son déficit en matière de morale. ---------- on reconnaît à peu près partout que le déséquilibre entre la capacité technique et le développement moral représente la question‑clé de notre temps et qu'en conséquence le renouvellement de la morale n'est pas l'affaire de quelques zélateurs luttant à la remorque du développement, mais un devoir de tout premier plan pour l'humanité en général. --------- =================================

 

p146 DISCERNER ET AGIR

 

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LES QUATRE SOURCES DE LA CONNAISSANCE MORALE ET LEURS DIFFICULTÉS

 

Réduction à l'« objectivité”?

 

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----- Une question s'élève -------: y a‑t‑il pour l'homme des buts auxquels il doive nécessairement obéir? -----------

 

  La subjectivité et la conscience

 

   Nous le voyons donc: en matière de morale, il ne peut y avoir de spécialiste comme il y en a pour la micro-électronique ou l'informatique. Platon le savait déjà qui disait que l'on ne peut mettre en « formules” ce que signifie le mot «bon»2. ------

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p149 LES SOURCES DE LA MORALE

 

---------- nous pouvons évaluer le monde, parce que et dans la mesure où nous l'avons transformé en “objet”; face à cet « objectif», objet de la science, reste ensuite le «subjectif», le monde de l'incalculable et de la liberté. La religion et la morale reçoivent en partage une retraite tranquille dans le «subjectif». Elles représentent le « subjectif», c'est‑à‑dire qu'elles ne sont pas dignes du rang de science, car on ne peut les soumettre aux critères universellement valables de la connaissance. Mais ce subjectif, dans lequel seul décide, en dernier recours, le goût de chacun, existe bien. Il est évident qu'une telle réduction subjective de la morale ne permet pas de résoudre les grands problèmes objectifs de notre temps, qui exigent une réponse morale3. ---------La conscience est comprise par beaucoup comme une sorte d'apothéose de la subjectivité, comme le rocher de bronze où vient se briser même le magistère: contre la conscience il n'y a, dit‑on, aucune instance; la conscience, elle, paraît être finalement la subjectivité élevée au rang de critère dernier. -------

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La volonté de Dieu et sa révélation

 

   Si nous continuons à suivre la piste «conscience » à travers la tradition, nous rencontrons un autre élément fondamental du domaine moral. L'idée de conscience, dans l'histoire, est inséparable de l'idée de responsabilité de l'homme devant Dieu. Elle exprime largement l'idée d'un savoir commun à l'homme et à Dieu; de là vient l'absolue exigence de la conscience face aux autres instances. L'histoire de la morale est inséparablement liée à l'histoire de l'idée de Dieu. Face au caractère de nécessité des lois naturelles, l'agir moral signifie alors le libre « oui » de volonté à volonté, l'accord de l'homme avec la volonté de Dieu, et ainsi la juste appréhension des choses de ce monde. Comme source dernière de la morale, on devrait alors uniquement considérer la révélation de la volonté divine sur l'homme, la connaissance des commandements divins, où se clarifient les fins propres de l'homme et du monde. Si on fonde ainsi objectivement la morale sur la révélation, la question suivante se pose tout de suite: comment connaître la révélation comme révélation? Comment peut‑elle se montrer comme telle?

 

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