p18 Du sens de l'existence chrétienne
-------- saint Marc résume le message du Christ dans ce seul mot: « Les temps sont accomplis et le Royaume de Dieu est tout proche repentez‑vous et croyez à la Bonne Nouvelle (Mc 1, 15).
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p19 Sommes‑nous sauvés ?
------- Israel avait aspiré ardemment à un royaume dont le roi ne serait plus un homme, mais Dieu lui-même, le vrai Maître du monde et de l'histoire. Seul son règne à Lui, lui qui est la Vérité et la Justice, était capable d'apporter aux hommes le salut et le droit. Or ------ maintenant les temps sont accomplis, maintenant le Royaume de Dieu est arrivé. On comprend aisément l'immense espérance soulevée par une telle proclamation. -------
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p20 Du sens de l'existence chrétienne
------ la grandeur du message du Christ, c'est que précisément il n'a pas seulement parlé des âmes et de l'au‑delà, mais qu'il s'est adressé à l'homme
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p20 Du sens de l'existence chrétienne
tout entier, avec sa corporalité, son insertion dans l'histoire et dans la communauté humaine, et qu'il a promis le Royaume de Dieu à l'homme vivant en chair et en os parmi d'autres hommes engagés dans cette même histoire. ----------
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p25 Sommes‑nous sauvés ?
-------- L'Avent est une réalité aussi pour l'Église. ------Il n'y a qu'une seule histoire indivisible qui, dans son ensemble, est marquée par la faiblesse et la médiocrité de l'homme mais qui, dans sa totalité aussi, est soumise à l'amour miséricordieux de Dieu qui enveloppe et porte sans arrêt cette histoire 3.
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p27 Sommes‑nous sauvés ?
------- Les bergers de Bethléem, -----ont dû suivre le même chemin. L'ange leur dit: «Et ceci vous servira de signe : vous trouverez un nouveau‑né enveloppé de langes et couché dans une crèche. » (Lc 2, 12). ------ le signe, c'est que les bergers n'en trouveront aucun, mais simplement Dieu devenu Enfant et malgré le voile, ils devront croire à la proximité de Dieu. Leur signe à eux, c'est d'apprendre à découvrir Dieu dans l'incognito de son mystère, --------
-------- le véritable signe choisi par Lui, c'est l'incognito, à commencer par le chétif peuple d'Israël et l'enfant de Bethléem jusqu'à Jésus expirant sur la croix en s'écriant:
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as‑tu abandonné? » (Mt 27, 46). ---------
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p28 Du sens de l'existence chrétienne
--------- Pascal a exprimé cette vérité dans sa grandiose théorie des trois ordres. L'ordre de la quantité vient le premier, il est prodigieux et incommensurable, il est l'objet inépuisable des sciences de la nature. L'ordre de l'esprit vient ensuite ‑deuxième ordre de réalité ‑ il apparaît comme un pur néant en regard de la quantité, puisqu'il n'occupe pas d'espace quantitativement mesurable. Et pourtant un seul esprit (Pascal prend comme exemple l'esprit mathématique d'Archimède), un seul esprit est plus grand que l'ordre tout entier du cosmos quantitatif, car cet esprit, dépourvu de poids, de longueur et de largeur, est capable de mesurer toute l'étendue du cosmos. Mais l'ordre de la charité est encore au delà. Lui aussi est un pur néant dans l'ordre de l' « esprit », de l'intelligence scientifique, dont Archimède est le représentant, car il échappe à la démonstration scientifique et n'y apporte aucune contribution. Et
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p29 Sommes‑nous sauvés ?
pourtant, à nouveau, le moindre mouvement de charité est infiniment plus grand que tout l'ordre de l' « esprit », parce que lui seul représente la puissance vraiment créatrice, vivifiante, seule capable de sauver 5. C'est dans ce « néant » de la vérité et de l'amour ‑ qui est cependant en réalité le véritable Tout ‑ que veut nous introduire l'incognito de Dieu qui, pour cette raison, demeure dans ce monde le Dieu caché et ne peut être trouvé que dans l'incognito.
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