Islam 18

Darras tome 30 p. 489


II. LES TURCS ENTAMENT L'EUROPE

 

10. La plus grande gloire du pontificat de Grégoire XI  est  dans les efforts incessants qu'il fit pour opposer une digue aux progrès des Turcs. En 1371, les guerres et les divisions des peuples d'Occident laissent le champ libre aux irruptions de ces barbares en Europe ; ils en profilent pour infliger aux Grecs et aux Latins du   Le­vant des défaites et des maux sans nombre. Douloureusement ému de cet état de choses, le Vicaire de Jésus-Christ jette le cri d'alarme et conjure tous les princes chrétiens de faire trêve à leurs aveugles dissensions pour réunir leurs forces  contre les Infidèles.   Remar­quons surtout les exhortations pontificales adressées en  ce sens  à Jean captai de Buch, le plus grand capitaine de l'armée anglaise à cette époque, au doge de Venise, au comte de Flandre. Inutile  ap­pel ! les Occidentaux persistèrent dans leurs luttes fratricides, et le sultan Amurât, dont les faciles victoires portaient le ravage  et la mort dans les plus belles provinces de l'Europe orientale avec la ra-

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1 Walslxg., in Eduard. m; et in Richard., n, nnn. 1377.

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pidité de l'incendie, put reculer de jour en jour les bornes de son empire. Smyrne avait alors pour gouverneurcle noble Génois Pierre Itaccanelli, qui sollicitait son rappel. Grégoire, craignant que le boulevard du christianisme en Asie ne tombât de nouveau sous la domination des Turcs, enjoignit sur l'heure à Raymond Bérenger, grand-maître des chevaliers de Rhodes, de donner le commande­ment de cette place au capitaine le plus brave et le plus habile qu'il pourrait trouver. Pierre II, roi de Chypre, étant au-dessous de sa tâche à cause de sa jeunesse, la régence de ce royaume fut confiée au même grand-maître de Rhodes, avec le titre d'internonce aposto­lique, et, comme conseil, la reine-mère Eléonore, le franciscain Pierre d'Aragon, oncle maternel, Jean et Jacques de Luzignan, oncles paternels du roi. Pendant ce temps les progrès des Turcs étaient faits pour inspirer de plus en plus de sérieuses alarmes. Ils venaient de gagner sur les Grecs, les Valaques et les Rasciens con­fédérés une grande bataille ; ils pouvaient porter plus loin leurs étendards victorieux; dans ce but, des troupes fraîches avaient été appelées d'Asie. En 1372, la Dalmatie, la Macédoine, l'Achaïe, l'empire de Constantinople, tant pour la partie qui obéissait à Jean Paléologue que pour celle qui obéissait à Philippe de Tarente, les Rasciens et les Valaques étaient sur  le  point de tomber sous le joug.

 

   11.  Le Souverain Pontife donna des instructions précises   pour la garde de Smyrne au génois Ottobon  Catalusio, qui venait d'en prendre le gouvernement; et, comme la guerre était en Angleterre, en France, en Espagne, que l'Italie était pleine de troubles, que la Germanie n'était pas suffisamment pacifiée, il tourna les yeux vers Louis de Hongrie pour l'exciter à la croisade contre Amurat. Le doge de Venise, André Contareno, fut sollicité de prêter à Louis le concours des forces maritimes de la République ; ce qu'il promit. Il promit en outre d'envoyer des représentants en Béotie, au con­grès de Thèbes, qui allait se tenir en vue d'une alliance étroite entre les princes d'Occident et d'Orient contre les Turcs. Le Pape engagea de plus Jean Paléologue, qui venait de voir la majeure partie de ses Etals ravagée par  les Infidèles, maintenant prêts  à

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fondre sur le reste, à réunir le plus de troupes qu'il pourrait, sans attendr l'issue du congrès. Enfin, le Saint-Siège ne négligea rien pour assurer le succès de l'expédition qu'il préparait contre les envahisseurs de l'Europe. De futiles querelles entre marchands génois et vénitiens résidant à Chypre allumèrent la guerre entre chrétiens et faillirent rendre vaines toutes les mesures prises par le Pape 1. Les Turcs étaient maîtres de la majeure partie de l'Epire et de la Macédoine. Jean Paléologue, qui ne possédait plus de son empire écroulé que Thessalonique et Constantinople, justement effrayé, fit partir en 1373, comme ambassadeur auprès du Pape et des rois occidentaux, le prince Jean Lasearis, de la race des empe­reurs de ce nom. Tout ce qu'on put décider pour le moment à la Cour pontificale fut l'organisation d'une flotle de douze vaisseaux, qui surveillerait l'Hellespont et la mer Egée pour fermer aux Barba­res l'accès de l'Europe, quand l'Europe était envahie! Ces prépara­tifs étaient le dernier souci des Turcs ; les Grecs, les Basciens, les Bulgares ne pouvaient plus leur tenir tête. Ils voulaient pénétrer plus avant dans le territoire des catholiques, ils méditaient l'assu­jettissement de la Hongrie; mais il ne se sentaient pas de taille à lutter avec Louis, qui venait de joindre la Pologne à ses autres Etats. Ils s'allièrent avec les Tartares, que les armes hongroises avaient tenus en respect jusque-là. Louis se tint prêt à tout événement, et, pour n'être pas inférieur en forces, pria le Souverain Pontife de publier la croisade, ce qui lui fut accordé.

 

12. Pendant ce temps les Génois, avides de vengeance, et ne voulant pas comprendre que le roi de Chypre ne  pouvait être  rendu responsable d'une injure faite par des Vénitiens à leurs compatriotes résidant sur ses terres, faisaient des préparatifs de guerre  dont la nouvelle causa une telle émotion en Chypre qu'on  n'y songea même pas à défendre coutre les Infidèles les  possessions  acquises en Asie sous le règne précédent, et que les Turcs  s'emparèrent  de Satalieh, ou ils rétablirent l'Islamisme. Les Génois, impatients d'ou­vrir les hostilités contre les Cypriotes, avaient envoyé en avant  le

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1 Fouet., de belle Veneto., n.    - Bizak., flist. Gemiens., ann. 1372. — Geoko Stella., Chron., eoil. anno.

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légiste Damien Cattaneo avec une flottille de sept vaisseaux, qui suffit à la prise de Nicosie, le l6 juin 1373, à celle de Paphos, sept jours après. Cattaneo, dans le ravage des côtes, employa une sin­gulière tactique, qui réussit à merveille, pour fomenter des discor­des parmi les Cypriotes ; pendant qu'il incendiait les propriétés des uns, il faisait respecter scrupuleusement celles des autres, et ces derniers étaient bien vite soupçonnés d'entretenir de secrètes intel­ligences avec lui. Sur ces entrefaites arriva Pierre Fregoso avec une flotte de trente-six vaisseaux, qui se joignit à la flottille arrivée en éclaireur; le siège de Famagouste fut entrepris et mené avec vigueur. Les discordes des assiégés hâtèrent le succès des assiégeants : cinq vaisseaux de la flotte royale ayant été perdus corps et biens dans la première rencontre, la reine Eléonore, certaine de trouver dans le triomphe des Génois le moyen de venger l'assasinat de son mari, pressa la reddition de la ville, qui fut remise au vainqueur le 10 octobre. Les assassins du précédent roi furent immédiatement arrêtés et bientôt après punis du dernier supplice ; Jacques de Luzi-gnan et deux fils de Jean de Luzignan, prince d'Antioche, furent emprisonnés. Le roi Pierre, réduit aux abois, n'obtint la paix qu'aux plus dures conditions ; il dut céder Famagouste à la république de Gênes, promettre le paiement d'une indemnité considérable pendant quelques années,et livrer les plus illustres des siens en otages pour la garantie de sa parole 1. Les Turcs, songeant à profiter de ces fu­nestes discordes, se préparaient à reconquérir Smyrne en l'assiégeant par terre et par mer; le Pape, prévoyant cette attaque donnait la garde de cette place aux chevaliers de Rhodes et la recommandait particulièrement au grand-maître.

 

   13. Grégoire XI, persuadé que le meilleur  moyen  d'arrêter  les Turcs se trouverait dans la conversion des Grecs schismatiques, pressait l'œuvre de la réunion des deux Eglises. Mais Jean Paléologue ne pouvait pas attendre les secours de l'Occident, que la persistance des Grecs dans le schisme retardait sans cesse; il ne vit qu'un moyen, sinon de conjurer, au moins de  retarder la

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1 Ojforg. Stella, Annal. Genuens., ann. 1373.

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ruine de son empire, et ce moyen était de contracter alliance avec les Turcs et de permettre à son fils Andronic de suivre avec quelques troupes les drapeaux d'Amurat. Cet expédient était d'autant plus commandé par les circonstances, qu'Andronic fomentait la révolte parmi les Grecs, s'appuyait sur les schismatiques irréconciliables, et n'était pas loin de tenter une seconde fois de détrôner son père. Déjà, en 1368, pendant qu'Amurat était occupé à ses incessantes expéditions militaires, son fils aîné Sauzi Zelebi, qui gérait le gouvernement des récentes conquêtes turques en Europe, après avoir établi sa résidence à Didymotique, avait formé avec Andronic le complot de partager l'empire des provinces euro­péennes ; chacun d'eux s'était même engagé à détrôner son père. Amurat, ayant eu vent de la conjuration, passa d'Asie en Europe avec une puissante armée, gagna les soldats de son fils par toutes sortes de promesses, poursuivit Sauzi, força Didymotique à se ren­dre, fit précipiter du haut des tours dans le fleuve les Grecs qui avaient pris part au complot, ordonna aux pères des Turcs engagés dans la même défection de les étrangler de leurs propres mains ; et les pères qui refusèrent d'obéir furent jetés pieds et poings liés dans le fleuve. Sauzi chargé de chaînes alla pourrir au fond d'un cachot, après qu'Amurat eut commis la barbarie de lui crever les yeux lui-même. Amurat eut ensuite une entrevue avec Jean Paléologue, et lui commanda d'infliger à son fils coupable le châtiment qu'il avait lui-même fait subir au sien : Le malheureux Jean n'osa pas refuser et versait un corrosif dans les yeux d'Andronic ; mais ce fut d'une main si tremblante, que le prince n'eut que la vue très-aflaiblie, sans en perdre absolument l'usage. Andronic, remis eu liberté quatre ans après ce tragique événement, ne pardonnait pas à son père d'avoir consenti à parodier à son égard la cruauté d'Amurat à l'égard de Sauzi ; mais il dissimulait son ressentiment, attendant une occasion qui lui permît d'essayer avec succès de le chasser du trône. C'est pourquoi Jean, qui sentit que les mécon­tentements fomentés par son fils parmi les Grecs touchaientde fort près à la révolte ouverte, s'accrocha en 1374 à une alliance nou­velle  avec Amural, comme à l'unique moyen qu'il eût de se sous-

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traire du même coup à l'invasion étrangère et à la guerre civile1.

 

   14. Cette détermination extrême n'eût pas été prise par l'empereur grec converti sincèrement à la Foi catholique, si le roi  Louis de Hongrie avait apporté à la conduite de la croisade contre les Turcs toute l'activité qu'il paraissait d'abord vouloir y mettre. Mais depuis, les différends survenus entre le Saint-Siége et lui, touchant les décimes de guerre, que le Pape avait expressément réservés en 1373 pour l'armée pontificale opérant en Italie, l'avaient refroidi au point de ne vouloir pas contribuer aux frais d'armement de la flotte qui devait être entretenue par les princes confédérés dans l'Hellespont. Cette attitude du prince hongrois montrait claire­ment qu'il ne cherchait qu'un prétexte pour ne pas remplir son engagement de marcher contre les Turcs. Pendant que les Occi­dentaux laissaient dans un complet abandon en Orient la cause de la Foi chrétienne, le génois François Catalusio, roi de la petite île de Mytilène, suppléait par la bravoure aux troupes qu'il n'avait pas et savait faire respecter des Barbares son petit état. Le Souve­rain Pontife en prit occasion pour lui recommander Smyrne, dont la conservation était fort compromise, parce que le nombre des soldats qui la gardaient avait diminué de plus de moitié, que ceux qui restaient ne recevaient pas leur solde, et que les Turcs, infor­més de ces circonstances, ne cessaient de travailler à corrompre ces derniers en leur offrant des sommes considérables. En même temps, il adressait des instructions précises au nouveau grand-maître des chevaliers de Rhodes, Robert du Juliers, à qui incom­bait le soin de veiller à la garde de cette ville5. Grégoire XI, afin de pouvoir travailler de plus près à la réunion des deux Églises et à la répression des Turcs, manifestait, en 1374, aux princes chré­tiens, la ferme résolution de rétablir au plus tôt le Siège Apostoli­que de Rome, ce dont il avait d'ailleurs nourri le désir depuis le pre-

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1 PnnAxzr.3, i, 1G, 17. — Cïialcondyl., de ici. Tarde, i, pag. 16 et senfp— Continuât. Daimul., llist. Venet., ano. 1373; apud .YIukator., de rch. Italie, lom. XII, pag. 443.

2.  Dos., p. 2, tom. III, Hisl. equit. Hieron.

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mier jour de son pontificat, sans avoir pu le réaliser encore. Au commencement de 1373, le retour des Grecs à la Foi catholique entrait dans une phase qui permit d'espérer la cessation prochaine du schisme : les conversions se multipliaient, et celle de Jean Cantacuzène, l'ancien usurpateur de la couronne impériale renversé par son beau-fils Paléologue, mais qui, malgré sa retraite au cou­vent, conservait une influence notable, semblait ne pouvoir qu'en entraîner un grand nombre d'autres.

 

   13. Le Pape, ne voulant point perdre les bénéfices  d'une  occasion si favorable, essaya d’entraîner dans ce  mouvement   Emmanuel, fils de l'empereur. Emmanuel avait la garde de la frontière de Macédoine comme gouverneur de la province de Thessalonique. Il résolut d'enlever Phères aux Turcs. Amurat, instruit de ce projet, en conçut une grande colère, et chargea Kharatin, son meilleur général, d'assiéger Thessalonique et de ne reparaître à sa cour qu'en lui amenant Emmanuel chargé de chaînes. Réduit à la der­nière extrémité dans cette place, le fils de Jean essaya d'en sortir pour se réfugier auprès de son père ; mais les Turcs le forcèrent à chercher asile d'un autre côté, à Lesbos, d'où il gagna l'Asie. Il se concilia l'amitié d'Amurat par une attitude qui ne laissait aucun doute sur son dévouement, et devint un précieux auxiliaire des Turcs pour l'assujettissement de la Grèce à leur domination. Amu­rat avait également en son pouvoir le roi de Mysée Dragosès et Pogdane, souverain des peuples du Rodope, avec d'autres princes européens, comme les chefs des Triballes grecs et albaniens. En­touré de ces princes et de ceux de l'Asie-Mineure, il faisait marcher sous ses drapeaux des soldats de toutes les nations qui habitaient ces contrées1. C'est en présence de cette situation précaire des inté­rêts chrétiens que le Souverain Pontife, dût-il se montrer impor­tun, redoubla ses démarches pour que Louis de Hongrie n'aban­donnât pas le projet, auquel il avait souscrit, d'une croisade con­tre les Turcs. Louis fit la sourde oreille. Le vicaire de Jésus-Christ alors se tourna plus que jamais vers les chevaliers de Rhodes, avec

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1.  Pdranz., i, 16. — Chalcondyx., 'le reb. Turcic, i.

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l'espoir de pousser au-delà des mers les membres de leurs maisons de Bohême, de France, de Navarre, de Castille, de Portugal, d'Aqui­taine et d'Angleterre. Les Vénitiens et les Génois furent conviés à prendre part à cette expédition, et Jeanne de Naples à l'augmenter d'abord des forces qu'elle réunissait pour une tentative en Terre-Sainte, qui pourrait être faite plus tard. Jeanne réunissait en effet des troupes pour une campagne en Syrie, parce que des hommes pieux qui retournaient d'Orient lui avaient dit qu'un grand nom­bre de Sarrasins de ces contrées inclinaient au christianisme, et que le moment était propice par conséquent pour avoir raison des au­tres.

 

   16.  Cette prophétique menace  que  la  religion de Mahomet était près d’être anéantie par les chrétiens, se  répandait  à  cette heure et s'accréditait de jour en jour parmi les Sarrasins de Syrie et d'Afrique ; Jean du Châtel, Nicolas Malavena, Corselet d'Hamcour, Jean Pelizon et d'autres, qui jouissaient de la considération universelle, s'étaient rendus à la Cour Pontificale pour y faire con­naître cet état des esprits chez les Infidèles. Grégoire en profita pour exhorter les rois de France et d'Angleterre, les ducs de Bour­gogne et de Lancastre, le célèbre capitaine Du Guesclin en particu­lier à reprendre sous leur patronage les anciens projets de déli­vrance de la Terre-Sainte. Les rois et les princes parurent assez indifférents à cet appel ; mais plusieurs nobles, pleins du désir de propager la Foi, de signaler leur vaillance, d'acquérir los et renom, offrirent au Saint-Siège de consacrer leurs personnes et leurs biens à cette expédition, et le nombre fut si grand des fidèles enflammés de ce généreux désir, qu'on voyait la possibilité d'organiser une armée des plus brillantes et de l'entretenir aux frais de ceux qui se présentaient pour en faire partie, ou bien avec les aumônes d'autres personnes pieuses. Le Pape, cependant, pour agir en toute connais­sance de cause, désigna deux hommes des plus considérés à cette époque, Jean Baliol du diocèse de Cambrai et Jacques Mortarol du diocèse de Saint-Jean de Maurienne, pour parcourir la Chrétienté et dresser, sous les yeux des évêques et des autres prélats, une liste de tous les fidèles qui étaient résolus à prendre la croix, avec men-

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tion exacte des ressources qu'ils consacreraient à la guerre sainte. Le retour du royaume de Chypre à son ancienne splendeur se pré­sentait comme une des conditions nécessaires au succès de cette entreprise. Grégoire, pour adoucir les clauses trop dures que le roi Pierre avait été obligé d'accepter des Génois victorieux, employa l'influence des Cours de France et d'Aragon. Mais ces négociations durent être momentanément négligées pour travailler à l'apaise­ment des dissensions intestines qui déchiraient la république de Gênes, où l'évêque de Verceil avait formé une conjuration redou­table contre le doge Dominique de Campofregoso.

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