Foi vérité tolérance 43

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------- On ne peut comprendre une fois pour toutes le décalogue. A mesure que grandit notre prise de conscience de nos responsabilités historiques,

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de nouvelles perspectives s'offrent à nous et nous percevons des dimensions insoupçonnées de sa signification.

 

D'où notre progression vers la totalité de la vérité, d'une vérité qu'un moment donné de l'histoire ne saurait porter tout entière (cf. Jn 16, 12 s.)

 

Pour le chrétien, l'interprétation que nous offrent la parole, la vie, la passion et la résurrection du Christ constitue l'instance suprême d'une interprétation qui débouche sur une profondeur jusque‑là inconnue.

 

Puisqu'il en est ainsi, l'écoute humaine de la Bonne Nouvelle de la foi n'a rien de la réception passive d'une information auparavant ignorée, mais elle est réveil d'une mémoire ensevelie, mise en oeuvre de l'intelligence vive qui, en nous, est en attente de la lumière de la vérité.

 

Cette intelligence constitue un processus actif qui, seul, confère à la recherche rationnelle toute sa force, à la mesure de sa responsabilité.

 

Quand le décalogue se déploie en intelligence rationnelle, il fournit la réponse à la réclamation intérieure de notre être; il n'est donc pas l'antithèse de notre liberté, mais sa forme réelle. Il est le fondement de tous les droits de la liberté et la force véritablement libératrice de l'histoire humaine.

 

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    Est totalement fausse la vision de la liberté comme affranchissement de toutes les normes et comme extension continue des libertés individuelles. A moins de se transformer en mensonge et en autodestruction, la liberté doit s'orienter sur la vérité, c'est‑à‑dire sur ce que nous sommes vraiment et sur tout ce qui correspond à notre nature.

 

Car l'homme est un être de, un être avec, un être pour, et la liberté ne peut exister que dans la coexistence ordonnée des libertés. Le droit n'est donc pas le contraire de la liberté, mais sa condition, ce qui la constitue en elle‑même.

 

La libération ne consiste pas dans le rejet du droit et des normes, mais dans la purification de soi et dans celle des normes, de façon à rendre possible une coexistence humaine des libertés.

 

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------- jamais n'existera un ordre idéal des choses, un ordre totalement juste28. Celui qui élève cette prétention ne dit pas la vérité. La foi au progrès n'est pas fausse à tous égards, mais faux est le mythe d'un monde futur totalement libéré où tout serait différent, et bon. Nous ne pouvons jamais qu'ériger un ordre relatif, dont la justice restera relative.

 

-------- Répétons‑le: l'idée que le combat pour la liberté doit viser à la transformation du monde est un mythe. L'histoire chemine toujours cahin‑caha. En ce qui concerne la nature morale de l'homme, elle n'avance jamais droit, mais à coups de répétitions.

 

 Notre devoir est de lutter en faveur de la meilleure conception de la coexistence humaine, donc de maintenir le bien qu'on a atteint et de vaincre le mal existant en se défendant contre l'irruption des forces destructrices.

 

   Nous devons désormais renoncer au rêve de l'autonomie absolue d'une raison enfermée dans sa suffisance. La raison humaine à besoin de l'appui des grandes traditions religieuses de l'humanité.

 

Elle peut

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parfaitement critiquer telle ou telle d'entre elles. La pathologie des religions est la maladie la plus grave de l'esprit humain, et elle existe bel et bien. Mais il n'y a pas à exclure a priori celles‑ci en les subordonnant à des biens en fait très relatifs mais posés comme des absolus.

 

Les systèmes athées de l'époque moderne nous offrent bien des exemples de passions religieuses aliénées, c'est‑à‑dire aussi de maladies mortelles de l'esprit humain. Là où on nie Dieu, on ne construit pas la liberté, mais on sape son fondement, et donc on la détruit.

 

Quand on se débarrasse des traditions religieuses les plus pures et les plus profondes, on arrache l'homme à sa vérité: il ne peut plus vivre que contre elle, et il devient esclave.

 

Même l'éthique philosophique ne saurait être purement autonome. Elle ne peut renoncer à l'idée de Dieu ou à celle d'une vérité de l'être, laquelle a un caractère éthique. S'il n'y a pas de vérité de l'homme, il n'y a pas non plus de vérité. Seule la vérité rend libre.

 

© Robert Hivon 2014     twitter: @hivonphilo     skype: robert.hivon  Facebook et Google+: Robert Hivon