St Césaire d’Arles 1

Darras tome 14 p. 112

 

   23. De tous ces noms, le plus illustre est celui de Césaire, qui avait succédé à saint AEonius sur le siège métropolitain d'Arles, en 502. Césaire manifesta de bonne heure des dispositions extraordinaires à la vertu et à la piété. A l'âge de sept ans, il se dépouillait souvent de ses habits pour en revêtir les pauvres. A dix-huit ans, il s'échappa de la maison paternelle et courut se jeter aux pieds de saint Syl­vestre évêque de Chalon-sur-Saône, sa patrie, le conjurant de lui donner la tonsure cléricale et de l'admettre au service de l'Église.

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1 Labbe, Concil., tom. IV, col. 1381-139C.

 

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p113 CHAP. II.   —  ÉGLISES   DES   GAULES.

 

   Le saint pontife ne crut pas devoir s'opposer à une vocation si ex­ceptionnellement précoce. Césaire demeura deux ou trois ans près de lui; et se rendit ensuite à Lérins, cette pépinière de l'ordre mo­nastique. Il y devint bientôt le modèle des religieux. Sa réputa­tion était telle qu'à la mort de saint AEonius, métropolitain d'Arles, le clergé et le peuple de cette ville choisirent unanimement Cé­saire pour évêque. L'humble religieux, au bruit de son élection, alla se cacher dans un sépulcre, demandant à l'asile des morts un abri contre les honneurs que lui voulaient décerner les vivants. On dut l'en tirer de force, pour placer sur le chandelier cette lumière qui devait éclairer la maison du Seigneur (502). Cé­saire n'avait encore que trente-trois ans. Il signala les débuts de son épiscopat par plusieurs saints établissements. Il ordonna que les clercs réciteraient tous les jours dans la basilique de Saint-Étienne l'office de tierce, sexte et none, avec les hymnes convenables. Il fonda un hôpital où l'on recueillait les malades pauvres, qui y étaient servis avec le plus grand soin. On y ré­citait l'office divin, comme dans l'église cathédrale, mais on le faisait à voix basse, de peur d'incommoder les malades. Aucune misère n'était étrangère au cœur miséricordieux du saint évêque. Il institua une œuvre de charité pour le rachat des captifs. La pensée que quelque malheureux pouvait se trouver à côté de lui, privé de secours, ne lui laissait pas un seul instant de repos. Il en­voyait ses serviteurs parcourir les rues de la ville, pour lui amener les indigents, les pauvres, qu'il aimait et qu'il soula­geait comme les membres souffrants de Jésus-Christ. Il fondait en même temps un monastère de femmes, qu'il mit sous la conduite de sainte Césarie, sa sœur. Il y prescrivit une clôture sévère. Les religieuses ne sortaient jamais et personne n'entrait dans l'in­térieur du monastère, pas même dans l'église, à l'exception des évêques et des prêtres qui venaient y offrir le saint sacrifice. Les religieuses ne pouvaient rien posséder en propre. Leur vie était une suite de prières, d'occupations pieuses, d'austérités et de mortifications. La règle de saint Césaire fut adoptée depuis par de nombreuses communautés de filles.

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