L’Esprit de la liturgie 2

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---------- un ordre social qui ne connaît pas Dieu diminue l'homme. Culte et justice ne peuvent être totalement dissociés: Dieu a un droit sur la réponse de l'homme, sur l'homme lui‑même, et là où cette exigence n'est plus reconnue et disparaît, l'ordre du droit humain s'effondre à son tour, parce qu'il lui manque la pierre angulaire, soutien de tout l'édifice.

 

------- Ayant reçu, dans l’Alliance, la «forme» de vie qui l'a constitué en peuple de Dieu, Israel a trouvé accès à la terre promise. Dans la mesure où cette relation intérieure se perd, la relation à la terre elle aussi s'altère.

 

Chaque fois qu'Israël se détourne de la juste adoration, abandonne Dieu pour des idoles ‑ les puissances et les valeurs de ce monde ‑, il perd sa liberté. Lorsque la perte de la Loi est totale, elle entraîne l'expulsion et l'exil.

 

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------ en bordure du désert, “au‑delà du Jourdain ». ----- Moïse récapitule une fois encore le message du Sinai. Il rappelle que la liberté et la cohésion de la communauté d'Israël dans la Terre promise sont subordonnées à son adhésion à la loi de Dieu, laquelle ordonne les affaires humaines dans leur juste perspective, celle de réalités qui prennent leur origine et trouvent leur finalité en Dieu.

 

   Nous découvrons ainsi que le «culte», considéré dans toute son ampleur, dépasse l'acte liturgique. Il embrasse l'ordonnance de l'existence humaine dans son entier, au sens où l'évoque saint Irénée : «La gloire de Dieu c'est l'homme vivant, mais la vie de l'homme est la vision de Dieu» (Ac/v. Haer. IV 20, 7).

 

C'est la vie même de l'homme, l'homme vivant, l'homme juste, qui constitue l'adoration, le véritable culte rendu à Dieu. Toutefois, l'existence de l'homme ne devient vie que si elle tire sa forme du regard qu'il porte sur Dieu.

 

Le rôle du culte est précisément de nous faire entrer dans ce regard et de nous conduire à vivre de cette vie qui glorifie Dieu.

 

-------- Posons d'abord que l'homme qui écarte Dieu du concept de réalité n'est un réaliste qu'en apparence, puisqu'il s'abstrait de Celui en qui nous avons la vie, le mouvement et l'être (Ac 17, 28).

 

Le rapport à Dieu détermine tous les rapports, ceux des hommes entre eux et ceux des hommes avec le reste de la Création. L'adoration, qui nous relie à Dieu, est donc constitutive de l'existence humaine.

 

Elle l'est d'autant plus qu'elle permet à l'homme de dépasser sa vie quotidienne, de participer déjà à la façon d'exister «du ciel», du monde de Dieu.

 

En ce sens, la liturgie anticipe la vie future ‑ ----------Sans cette ouverture vers le ciel, notre vie ne serait qu'une existence emmurée et vide.

 

------- la véritable liturgie demande que Dieu réponde et montre de quelle façon nous pouvons l'adorer; elle présuppose la présence concrète de l'Autre qui, en se révélant à nous, nous montre l'orientation de notre propre existence ---------

 

   ------ le culte du veau d'or ---------- Dirigé par le Grand Prêtre Aaron: -------- un exemple d'apostasie ---- subtil, qui ne conduit pas directement de Dieu vers un faux dieu.

 

 Tout au contraire, le peuple se propose de glorifier le Dieu qui a conduit Israel hors d'Égypte, convaincu de pouvoir représenter adéquatement sa puissance mystérieuse sous la forme d'un jeune taureau. Apparemment tout est correct, y compris le rituel sans doute accompli dans les règles.

 

--------l'apostasie concerne un autre aspect, moins perceptible. Elle tient au fait que le peuple, ne supportant plus que Dieu soit invisible, lointain, mystérieux, le met à son niveau, le fait descendre dans le tangible.

 

Un tel culte ne sert donc plus à élever l'homme vers Dieu mais à abaisser Celui‑ci au niveau de l'humain, à rendre Dieu accessible n'importe où, n'importe quand.

 

En apparence l'homme adore Dieu, en réalité il le manipule et se place

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L'ESPRIT DE LA LITURGIE

 

au‑dessus de lui. ------ c'est un culte auto‑généré, engendré par un sentiment de toute‑puissance. --------qui se cherche et se termine en un acte de banale autosatisfaction.

 

---------- c'est une apostasie sous le manteau du sacré. ------------

 

© Robert Hivon 2014     twitter: @hivonphilo     skype: robert.hivon  Facebook et Google+: Robert Hivon