LES «TOLÉRANTS» COMMENCENT À CRAINDRE POUR LEUR JOB.
CHAPITRE VI.
DEUXIÈME ANNÉE DE MINISTÈRE PUBLIC.
SOMMAIRE.
§ I. SECOND VOYAGE A JÉRUSALEM.
1. Les deux aveugles. Le muet possédé du démon. — 2. Explication rationaliste des miracles du Sauveur. — 3. La médecine scientifique en Judée. Système dérisoire des rationalistes. — 4. Le paralytique guéri à la piscine Probatique. — 5. Topographie de la piscine prtobatique. — 6. Témoignages de l'histoire relatifs à la piscine Probatique. — 7. La piscine Probatique et l'enseignement de l'Église. — 8. Preuves intrinsèques de la réalité du miracle opéré sur le paralytique. — 9. Discours de Jésus aux Juifs de Jérusalem. — 10. Révélation théologique renfermée dans le discours de Jésus. — 11. Jésus proclame sa divinité. — 12. Économie divine du mystère de l’incarnation.
§ II. RETOUR EN GALILÉE.
13. Caractères intrinsèques d'authenticité du récit évangélique. — 14. Les disciples de Jésus dans un champ de blé mûr. — 15. Le Sabbat second-premier. - 16. Guériason, le jour du sabbat, de l’homme à la main desséchée.
§ III VOCATION DES DOUZE APOTRES.
17. Vocation des douze. — 18. Instructions de Jésus-Christ à ses Apôtres. Mission divine. — 19. Perpétuité, au sein de l'Eglise, de l’enseignement et des institutions de Jésus-Christ, -.20. L'Exrême-Onction.
§ IV.CAPHARNAUM.
21. Le sermon de Jésus dans la plaine. La défaillance de Jésus à Capharnaûm. -22. Le fils de l'homme. — 23. Le Fils de Dieu. -24. Le serviteur du Centurion.
§ V. EXCURSION EN GALILÉE.
25. Résurrection du fils, de la veuve de Naim. - 26. Authenticité intrinsèque du récit évangélique. — 27. Le rationalisme et le ressuscité de Naim. -28. Les disciples du Précurseur envoyés à Jésus. Éloge de saint Jean-Baptiste par le Sauveur. — 29. Parmi les enfants des femmes, nul ne fut plus grand
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que Jean-Baptiste. — 30. Les villes maudites. — 31. Accomplissement de la prophétie du Sauveur relative aux villes maudites. — 32. Élection des soixante-douze disciples. — 33. Le sacerdoce dans l'Eglise. Le joug de l'Évangi1e. — 34. La pécheresse chez le pharisien Simon. Les saintes femmes. — 35. Identité de la pécheresse de l'Évangile avec Marie Magdeleine. — 36. Guérison du démoniaque gui était muet. Parabole du fort armé. — 37. La lutte entre le Verbe incarné et Satan, le prince du monde. — 38. Le signe de Jonas. Prédiction de la mort et de la résurrection du Fils de l'homme.
§ VI. LES PARABOLES.
Parabole du semeur. — 40. Interprétation donnée par le Sauveur à cette parabole. — 41. Parabole de l'ivraie. — 42. Parabole de la germination. — 43. Parabole du grain de sénevé. — 44. Paraboles du levain, du trésor caché, de la perle, et du filet. — 15. Caractère divin des paraboles. — 46. La tempête apaisée sur le lac de Tibériade. — 47. La barque de l'Église et les tempêtes sociales.
§ VII MORT DE SAINT JEAN-BAPTISTE.
48. Le festin ensanglanté. Salomé la danseuse. La tête de saint Jean-Baptiste. — 49. Caractères intrinsèques de vérité du récit évangélique. Détails traditionnels.
§ I. Second voyage à Jérusalem.
1.«Une des fêtes solennelles des Juifs était proche, dit l'Évangéliste, et Jésus se rendit à Jérusalem 1. Deux aveugles, mêlés à la foule, le suivaient en criant: Fils de David, ayez pitié de nous. — Jésus s'étant arrêté dans une maison, les aveugles s'approchèrent de lui. Il leur demanda: Croyez-vous que je puisse vous guérir? —Oui, Seigneur, répondirent-ils. —Alors il toucha leurs paupières en disant: Qu'il vous soit fait selon votre foi. — A l'instant, leurs yeux s'ouvrirent. Ne parlez à personne de ce qui vient de se passer, dit Jésus. —Mais ces hommes, une fois éloignés, apprirent sa puissance à tout le pays d'alentour. Après leur départ, on lui amena un muet, possédé du démon. Jésus chassa l'esprit impur, et le muet parla. Témoin de ces prodiges, le peuple fit éclater son
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1. Jean, v, 1. Nous ne voulons pas entrer dans la discussion élevée sur le sens de l'expression: Fête des Juifs, employée par l'Évangéliste. Les uns pré- tendent que cette fête était la Pâque d'autres croient que c'était la solennité des Pourim. Nous aloptons volontiers la première opinion, sans pouvoir donner ici la suite des considérations qui nous y déterminent.
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admiration,en disant: Jamais rien de semblable n'a paru en Israël! — Cependant les Pharisiens allaient répétant: C'est par la vertu de Béelzébub, prince des démons, qu'il chasse les esprits impurs! — Jésus continuait à traverser les cités et les bourgades, enseignant dans les synagogues, prêchant l'Évangile du royaume des cieux et guérissant toutes les maladies. A la vue des multitudes qui se pressaient sur ses pas, ses entrailles s'émurent de compassion; il les comparait à des brebis abandonnées, sans pasteur et sans défense; et il disait à ses disciples: La moisson est immense, et les ouviers sont rares. Priez donc le maitre du champ d'envoyer enfin des moissonneurs 1.»
…….. On amène au Sauveur un démoniaque, qui était muet. Jésus chasse le démon, et rend la parole à ce malheureux. …………..
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……. «La médecine scientifique, fondée depuis cinq siècles par la Grèce, dit-il, était à l'époque de Jésus, inconnue des Juifs de Palestine, Dans un tel état de connaissances, la présence d'un homme supérieur, traitant le malade avec douceur, et lui donnant par quelques signes sensibles l'assurance de son rétablissement, est souvent un reméde décisif. Qui oserait dire que dans beaucoup de cas, et en dehors des lésions tout à fait caractérisées, le contact d’une personne exquise ne vaut pas les ressources de la pharmacie? Le plaisir de la voir guérit. Elle donne ce qu'elle peut, un sourire, une espérance, et cela n'est pas vain 1. ………………
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------- Le rationalisme, qui voudrait inventer une histoire nouvelle pour son usage, n'est pas heureux dans cette tentative. Mais que dire de sa théorie pathologique, et des maladies pour lesquelles «le contact d'une personne exquise, la présence d'un homme supérieur, un sourire, une espérance,» sont des remèdes décisifs! Des maladies que «le plaisir de voir un grand homme guérit radicalement! Qu'on veuille bien en référer à toutes les commissions de physiciens, de docteurs et de chimistes! Qu'on organise, d'après ce système, assurément fort économique, le service de nos hôpitaux, des maisons de santé, des asiles de sourds-muets et d'aveugles! Il se trouvera bien, en France, quelques «hommes supérieurs,» «quelques natures d'élite,» quelques personnes exquises.» On les suppliera de se laisser toucher et voir à cette immense famille de moribonds et d'infirmes; il sera permis alors d'affirmer que leur «contact ou leurs regards valent les ressources de la pharmacie et que cela n'est pas vain!» En vérité, il semblerait que la Judée, au temps de Notre-Seigneur Jésus-Christ, eût été le théâtre d'une épidémie de malades imaginaires! Ou plutôt, il semble que de nos jours, pour offrir au public de pareilles pauvretés, on ait compté sur une épidémie de cécité intellectuelle!
LES «TOLÉRANTS» COMMENCENT À CRAINDRE POUR LEUR JOB.