La célébration de la foi 14

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LE PROBLÈME THÉOLOGIQUE

DE LA MUSIQUE SACRÉE

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3. Les bases théologiques de la musique sacrée

 

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---------Le chant liturgique s'était développé en passant de la Synagogue à l'Église ; aux psaumes s'étaient ajoutés très tôt des « chants 85 ».----------------

toute la richesse de sentiments et d'émotions de la prière d'Israël restait d'actualité.------

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4. Importance positive de la critique théologique de la musique

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---------- l'accueil de la musique dans la liturgie doit être un accueil en esprit, une transformation qui signifie à la fois mort et résurrection.

 

--------la valeur attribuée à la musique cultuelle dans les religions païennes ne tient pas la même place dans l'existence humaine que la musique qui glorifie Dieu à travers la création.

 

La musique païenne a, dans bien des cas, pour but de provoquer l'extase des sens par le rythme et le «melos » ; mais justement, ce faisant, elle n'introduit pas les sens dans l'esprit, mais tente de faire absorber l'esprit par les sens et de le délivrer par cette extase.

 

 Mais dans ce glissement sensuel, tel qu'il réapparaît dans la musique rythmique moderne, la place donnée à “Dieu», salut de l'homme, est tout autre que celle que lui donne la foi chrétienne.

 

Le réseau des coordonnées de l'existence, du cosmos en tant que formant un tout, a une organisation autre, voire opposée. En fait, la musique peut devenir ici «tentation” qui conduit l'homme là où il ne faut pas qu'il aille. La musique ne devient pas ici purification, mais plutôt griserie.

 

Si des restes de musique païenne africaine passent si facilement dans la musique païenne postchrétienne, cela peut tenir, vu de l'extérieur, à la ressemblance de leurs éléments formels déterminants ; cependant la raison profonde réside dans la convergence des conceptions spirituelles fondamentales, d'une intelligence de la réalité qui, au sein des “lumières” du monde technique, peut en définitive être “païenne” et, de ce fait, très fruste.

 

Une musique qui

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veut devenir moyen d'adoration a besoin d'être purifiée, c'est seulement ainsi qu'elle pourra elle‑même purifier et «élever ».

 

  Dans toute l'Église, on a combattu en faveur de cette juste spiritualisation ; et si le puritanisme des théologiens a souvent pu paraître entaché d'obscurantisme du point de vue musical, le développement de la grande musique sacrée occidentale, et même de la musique occidentale tout court, a cependant été le fruit de cette lutte

 

‑ l'oeuvre d'un Palestrina ou d'un Mozart ne serait pas concevable sans ce processus dramatique au cours duquel la création devint l'instrument de l'esprit, mais où l'esprit devint à son tour son et harmonie au sein de la création matérielle, atteignant ainsi une hauteur a laquelle il n'aurait jamais pu s'élever en tant qu'esprit « pur ».

 

La spiritualisation des sens est la véritable spiritualisation de l'esprit. Personne ne pouvait voir ni entendre à l'avance, au départ de ce cheminement, à quels résultats on aboutirait.

 

Il n'est donc pas possible de formuler a priori des critères qui permettraient de fixer ce que cette spiritualisation exige du point de vue musical, et ce qu'elle exclut, quoique les critères négatifs soient plus faciles à formuler que les critères positifs. -----------

 

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© Robert Hivon 2014     twitter: @hivonphilo     skype: robert.hivon  Facebook et Google+: Robert Hivon