Convocation du Concile 3

Darras tome 42 p. 143

 

  5. Après son charitable appel aux schismatiques d'Orient, Pie IX se tourna, le 13 du même mois, vers les hérétiques d'Occident. La sollicitude de toutes les âmes lui inspirait ce nouvel appel, si conforme d'ailleurs aux traditions de la Chaire Apostolique. On reconnaît, à ce seul trait du Vicaire de Jésus-Christ, le bon Pasteur de l'Évangile. Où sont les appels des hérétiques et des schismatiques aux fidèles enfants de la sainte Eglise? Soit qu'ils ne se sentent, pour cela, aucune vertu; soit qu'ils désespèrent du succès, ils condamnent leur inertie à un perpétuel silence. Que s'ils s'essaient timidement à parler, c'est pour provoquer à des luttes théologiques ou pour inviter à des conciliations rendues vaines, tantôt par l'incompatibilité des symboles, tantôt par les dissidences irréductibles du libre examen.

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p144 PONTIFICVT   DE   PIE   IX  (181!J-1S7S)

 

« Nous ne pouvons nous empêcher, écrivait le Pontife, à l'occasion du futur concile, d'adresser nos Paroles apostoliques et paternelles à tous ceux qui, bien que reconnaissant le même Jésus-Christ pour Rédempteur et se glorifiant du nom de chré­tiens, cependant ne professent pas la vraie foi de Jésus-Christ et ne suivent pas la communion de l'Église catholique. Et Nous faisons cela pour les avertir, les conjurer el les supplier, de toute l'ardeur de Notre zèle et en toute charité, de vouloir bien considérer et examiner sérieusement s'ils suivent la voie tra­cée par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur et qui conduit au salut éternel. Personne ne peut nier ni mettre en doute que Jésus-Christ lui-même, afin d'appliquer les fruits de sa rédemption à toutes les générations humaines, a bâti sur Pierre en ce monde son unique Eglise, c'est-à-dire l'Eglise une, sainte, catholique, apostolique, et qu'il lui a donné toute la puissance nécessaire pour que le dépôt de la foi fût conservé inviolable et intact, et que la même foi fût enseignée à tous les peuples, à toutes les races et à toutes les nations ; pour que tous les hommes devinssent par le baptême des membres de son corps mystique, et qu'en eux fût toujours conservée et rendue plus parfaite cette vie nouvelle de la grâce sans laquelle personne ne peut jamais mériter et obtenir la vie éternelle; enfin, pour que cette même Eglise, qui constitue son corps mystique, demeurât toujours stable et immobile dans sa propre nature jusqu'à la consommation des siècles, pour qu'elle vécût floris­sante et fut en état de fournir à tous ses enfants tous les moyens de faire leur salut. Or, quiconque veut examiner avec soin et méditer la condition où se trouvent les diverses sociétés religieuses divisées entre elles et séparées de l'Eglise catho­lique, qui, depuis Notre-Seigneur Jésus-Christ et ses Apôtres, a toujours exercé par ses pasteurs légitimes et exerce encore maintenant le pouvoir divin qui lui a été donné par le même Notre-Seigneur, celui-là devra se convaincre facilement que ni aucune de ces sociétés, ni toutes ensemble ne constituent en aucune façon et ne sont cette Eglise une et catholique que

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p145 §   I.  LA   CONVOCATION DU   CONCILE     

 

Notre-Seigneur a fondée et bâtie, et qu'il a voulu créer. Et l'on ne peut pas dire non plus en aucune façon que ces sociétés soient ni un membre, ni une partie de cette même Église, puis­qu'elles sont visiblement séparées de l'unité catholique. Car des sociétés pareilles étant dépourvues de cette autorité vivante et établie par Dieu qui enseigne surtout aux hommes les choses de la foi et la discipline des mœurs, et qui sert de règle en tout ce qui regarde le salut éternel, elles ont constamment varié dans leurs doctrines, et ce changement et cette instabilité dans ces so­ciétés ne cessent jamais. Chacun donc comprend parfaitement, chacun voit clairement et manifestement que cela est en opposi­tion complète avec l'Église instituée par Notre-Seigneur, puisque dans cette Église la vérité doit toujours demeurer stable et inac­cessible à tout changement, afin de conserver absolument intact le dépôt qui lui a été confié et pour la garde duquel la présence et le secours du Saint-Esprit lui ont été promis à ja­mais. Il n'est personne non plus qui ignore que ces dissensions de doctrines et d'opinions ont donné naissance à des schismes sociaux, qui ont enfanté eux-mêmes des communions et des sectes sans nombre, lesquelles se propagent tous les jours au grand détriment de la société chrétienne et civile.

 

« En effet, quiconque reconnaît que la religion est le fonde­ment de la société humaine ne peut pas méconnaître et nier avec quelle puissance cette division de principes, cette opposi­tion et cette lutte de sociétés religieuses entre elles, agissent sur la société civile, et avec quelle violence cette négation de l'autorité établie par Dieu pour gouverner les croyances de l'es­prit humain et pour diriger les actions de l'homme, aussi bien dans sa vie privée que dans sa vie sociale, a soulevé, propagé et entretenu ces changements déplorables des choses et des temps, ces troubles qui bouleversent et accablent aujourd'hui presque tous les peuples.

 

« Que tous ceux donc qui ne possèdent pas l'unité et la vérité de l'Église catholique saisissent l'occasion de ce Concile, où l'Église catholique, à laquelle appartenaient leurs pères, montre
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p146     PONTIFICAT   UE   PIE   IX   (18-1G-1S73)

 

une nouvelle preuve de sa profonde unité et de son invincible vitalité, et que, satisfaisant les besoins de leur cœur, ils s'efforcent de sortir de cet état dans lequel ils ne peuvent être rassu­rés sur leur propre salut. Et qu'ils ne cessent point d'offrir les plus ferventes prières au Dieu des miséricordes, afin qu'il ren­verse le mur de division, qu'il dissipe les ténèbres des erreurs, et qu'il les ramène à la sainte Mère Église, dans le sein de la­quelle leurs pères ont trouvé les salutaires pâturages de la vie, dans laquelle seule se conserve et se transmet entière la doc­trine de Jésus-Christ, et se dispensent les mystères de la grâce céleste.

 

« Pour Nous, à qui le même Christ Notre-Seigneur a confié la charge du suprême Ministère apostolique, et qui devons, par conséquent, remplir avec le plus grand zèle toutes les fonctions d'un bon pasteur, et aimer d'un amour paternel et embrasser dans Notre charité tous les hommes répandus sur la terre, Nous adressons cette Lettre à tous les chrétiens séparés de Nous, et Nous les exhortons encore et les conjurons de revenir en hâte à l'unique bercail du Christ. Car Nous désirons ardemment leur salut en Jésus-Christ, et Nous craindrions d'avoir un jour à lui rendre compte à lui qui est Notre Juge, si Nous ne leur mon­trions pas, et si nous ne leur donnions pas autant qu'il est en nous le moyen assuré de reconnaître la voie qui conduit au sa­lut éternel. Dans toutes nos prières suppliant et rendant des actions de grâces, Nous ne cessons, ni le jour ni la nuit, de demander pour eux humblement et avec instance, au Pasteur éternel des âmes, l'abondance des lumières et des grâces céles­tes. Et comme, malgré Notre indignité, nous sommes Son Vi­caire sur la terre, les mains étendues, Nous attendons avec le désir le plus ardent le retour de nos Fils errants à l'Église catholique, afin de pouvoir les recevoir avec amour dans la maison du Père céleste et les enrichir de ses inépuisables trésors. De ce retour si désiré à la vérité et à la communion avec l'Église catholique, dépend non seulement le salut des individus, mais encore de toute la société chrétienne; le monde

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p147  §   I.   —   T.A   CONVOCATION   DU   CONCILE  

 

entier ne peut jouir de la paix véritable, s'il ne devient un seul troupeau sous un seul pasteur (1).

 

Mais pourquoi cet appel? d'où viennent en Occident ces erreurs dont le Pontife de Rome rappelle à lui les enfants? et ces erreurs ont-elles donc une si grande puissance destructive, qu'il faille, pour en conjurer les désastres, toute la grâce de la Chaire Apostolique ?

 

Après les invasions du IVe siècle, l'Occident voyait, sur son sol, deux races superposées, des civilisés corrompus et de fé­roces barbares. Pour tirer de ces éléments infirmes et rebelles, une force de vie, l'antiquité n'avait rien laissé dans son héri­tage : les puissances philosophiques n'avaient plus même une ombre d'existence; l'administration, la savante et forte adminis­tration Romaine, s'était minée par ses propres excès; l'agricul­ture, l'industrie, le commerce, ensevelis sous les flots du déluge envahisseur, avaient perdu la force première de leur fécondité ; la législation était tombée avec tout ce qu'elle devait soutenir ; l'Empire lui-même, malgré la majesté de son prestige et la grandeur de ses souvenirs, l'Empire avait disparu emportant, dans sa chute, les institutions qui, depuis quatre mille ans, protégaient la race humaine. Le monde occidental n'était plus, moralement, qu'un désert plein de tumultes, un Sahara glacé, où dominaient les Bédouins du Nord. Et il est mathématiquement démontré que, sans l'Église, l'Occident n'avait ni un gage d'avenir, ni un élément de progrès; il fut devenu, sous l'entraî­nement de ses passions, je ne sais quelle Chine obscure, san­glante et lâche, ou les ombres sinistres de l'histoire ne laisseraient voir aujourd'hui qu'une instabilité constante, des œuvres con­fuses, la haine cruelle et les monstrueux attentats.

 

Sous les vingt chocs destructeurs de l'invasion, l'Église seule survécut, l'Église seule fut une puissance féconde et souveraine. Dix siècles durant, elle agit sur les masses, imposant, par ses doctrines, les lois de l'esprit et de la conscience, offrant, dans son organisation hiérarchique et le jeu de ses institutions, le

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(1) Àcta officialia, t. I, p. 77.

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p148   pontificat ne i'ie ix (I81G-1878)

 

modèle de la société Européenne. Ce qui sortit de là, tout le monde le sait aujourd'hui : pendant tout le moyen-âge, l'his­toire de l'Europe, c'est l'histoire de l'Eglise. L'ordre intellectuel et moral, l'ordre social et religieux, les monastères et les écoles, les pèlerinages, la trêve de Dieu, la Chevalerie, les Croisades, le Saint-Empire : tout fut son ouvrage. A cette époque, comme dans d'autres, tout ne fut point parfait : il y eut des misères de tous genres, c'est l'apanage nécessaire de l'humanité; mais tout fut aussi parfait que le permettaient les embarras des circon­stances et l'éternel obstacle des passions humaines. Ce qui fut parfait surtout, à cette heureuse époque, ce sont les principes proclamés, et, pour l'ordinaire, triomphants. S'il s'élève une hérésie, elle est confondue; si un sectaire lève le drapeau de la révolte, il ne tarde pas à succomber. Une des notes caracté­ristiques du moyen-âge, c'est qu'à la longue, la vérité finit toujours par prévaloir contre l'erreur et le droit contre l'injus­tice. Sauf ce contingent de contestations minimes, qui font la préoccupation des gouvernements, sans altérer leur bonne harmonie, la raison va d'accord avec la foi, la science avec le dogme, la volonté avec la loi divine, l'État enfin avec l'Eglise. C’est le millénaire de la paix, telle que les peuples ne la rever­ront peut-être plus, millénaire célébré même par des voix protestantes ou impies, et dont le tendre Novalis, comme le dogmatique Haller, ont laissé de si brillants tableaux.

 

Au XVIe siècle, cet ordre est troublé par l'éclat d'une terrible révolte. Du fond de la Saxe, un moine libertin lève la voix contre la Papauté, c'est-à-dire, contre la puissance civilisatrice du moyen-âge. A son appel, toutes les passions s'ameutent; toutes les erreurs, autrefois vaincues, relèvent la tête; tous les principes de désordre prennent corps dans des institutions, et, pour se perpétuer, se placent sous la sauvegarde d'une règle essen­tiellement destructive. Ce qui a fait le protestantisme, je n'ai point à le dire, Bossuet a décrit les variations de ses symboles; Mœhler et Nicolas ont essayé d'en exposer la philosophie conventionnelle; le P. Perrone a dénoncé les vices de sa mé-

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p149 § I. —  LA  CONVOCATION DU  CONCILE

 

thode; Balmès et l'abbé Martin ont montré son influence sur la civilisation; vingt autres ont écrit son histoire. Sans entrouvrir ici ces grands horizons, le protestantisme nous apparaît comme l'incarnation historique de la rébellion. Par là qu'il nie la souve­raineté du Saint-Siège, il pose le principe de tous les schismes; par là qu'il proclame le libre examen rationaliste, il pose le principe de toutes les hérésies; par là qu'il aboutit à la justifi­cation sans les œuvres, il pose le principe de toutes les corrup­tions. Honte de la chair, orgueil de l'esprit, révolte érigée en droit divin: voilà tout le protestantisme.

 

Le protestantisme se présente ainsi sous deux aspects contra­dictoires : comme doctrine positive, il n'est que la religion du caprice, le symbole du changement, et, sous ce rapport, il ne fait guère que se désorganiser et se dissoudre, pour se dissoudre et se désorganiser encore; comme doctrine négative, par là qu'il fait appel à tous les mauvais instincts, qu'il provoque leurs fureurs et les légitime, il jouit d'une formidable puissance.

 

On peut dire, en un sens, que le protestantisme est mort; on peut dire, dans un autre sens, qu'il est encore plein de vie; et, dans les deux sens, avoir parfaitement raison.

 

Le protestantisme, en effet, n'est pas même un assemblage d'hérésies, il n'est qu'un cadre d'erreur : « moins une religion, disait Vinet, que le lieu d'une religion. » On le symboliserait exactement par un cercle, indéfiniment extensible, dont la mo­bile circonférence peut toujours être portée au-delà de toute erreur. Il nie, et plus il nie avec audace, et plus il porte loin l'au­dace de ses négations, plus il est le protestantisme.

 

A ce titre, le protestantisme d'aujourd'hui sympathise, par ses doctrines, avec tous les écarts de l'impiété et tous les attentats de la révolution.

 

Le but que poursuit actuellemement l'impiété, c'est la de­struction de toute l'organisation officielle du christianisme. Plus d'Église, plus de Pape, plus d'évêques, plus de prêtres : voilà sa devise. Suivant ses rêves, le principe religieux n'est nullement dogmatique. C'est une impression passagère, un sentiment per-

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p150      po.vnnCAT de pie ix (1816-1878)

 

sonnel, une conviction aussi respectable que la conviction con­traire, en tous cas, un fait purement individuel, parfaitement libre, que chacun règle suivant ses caprices.

 

Le but que poursuit actuellement la révolution, c'est d'appli­quer, à l'ordre social, le principe radical de destruction que l'impiété veut appliquer à l'Eglise, l'aire table rase: tel est, en abrégé, ce double programme.

 

Le principe du mal social et religieux, c'est l'erreur absolue ; son contraire c'est l'absolue vérité. Le principal pour sauver l'ordre, c'est de sauver la vérité, car c'est sauver le principe de la vie.

 

Je dis la vérité : ce ne sont pas, en effet, les vérités qui manquent à notre temps; elles abondent comme les débris d'un grand naufrage, jetés et repris par la tempête, sur les grèves de l'Océan : elles se mêlent, elles se croisent, elles se heurtent : il y a anarchie de vérités. Mais la vérité intégrale et souveraine, la vérité-principe, à laquelle doivent naturellement se subor­donner toutes les vérités, la vérité, en un mot, voilà ce qui manque, ou plutôt à quoi nous manquons : et cependant le salut est à ce prix.

 

Le Souverain-Pontife s'adresse donc aux protestants, non pas pour discuter, comme s'il doutait de son droit ou de son minis­tère, mais pour offrir la vérité entière comme récompense de l'acte de foi; et à ceux qui, voulant s'humilier devant Dieu, gardent, malgré leur esprit, des illusions, il offre, pour caté­chistes, des docteurs.

 

Et si le monde doit être sauvé, c'est là ce qui le sauvera des négations du libre examen et des attentats du rationalisme.

 

C'est l'immense danger de l'Église d'être restée le seul incor­ruptible adversaire de la révolution et de l'impiété; c'est aussi son immense honneur, et ce sera son salut. Que la révolution et l'impiété achèvent leur œuvre; elles n'entasseront que des ruines, et si les peuples ne consentent pas à mourir, il faudra bien qu'ils reviennent aux sources de la vie.

Qui les leur découvrira? La philosophie? elle disserte, elle

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p151   §   I.   — LA  CONVOCATION  DU  CONCILE 

 

n'affirme pas et ne donne point la vérité. La science ? elle sera devenue de l'histoire naturelle et il faut aux hommes un breu­vage divin. Le protestantisme? mais il ne sera plus qu'un ratio­nalisme vague et hésitant. Que restera-t-il donc? Ce qui survivait au IVe siècle, l'Église : l'Église pour recueillir les âmes fatiguées d'incroyance et les retremper dans les lumières de la foi; l'Église pour tirer l'ordre de ses propres ruines et recommencer la société de l'avenir.

 

L'annonce d'un immense péril, l'indication d'un remède certain : voilà ce qu'il faut voir dans le charitable appel du Pape aux hérétiques d'Occident. Et en s'adressant aux hérétiques, il s'adresse à l'incrédulité sous toutes ses formes, à tous ceux qui, en perdant la foi, ont perdu la vérité. N'est-ce pas une appli­cation nouvelle, aussi grande que pressante, du mal de Tertullien : Unum gestit ne ignorata damnetur? Plaise à Dieu que personne ne condamne l'Église sans l'avoir entendue! Et plaise à Dieu que le rejet de la vérité ne soit pas la cause de notre réprobation!

 

En présence de l'appel aux protestants, un prêtre de l'Église d'Ecosse, le docteur Cumming avait adressé plusieurs lettres à l'archevêque de Westminster pour savoir si les protestants appe­lés au Concile ou à son propos, pourraient y remettre en cause les points de doctrine définis par le Concile de Trente. Pie IX ré­pondit au docteur Manning que l'Église ayant reçu de Jésus-Christ l'infaillibilité, ne pouvait pas révoquer en doute les doc­trines définies par les précédents conciles. Ce qui est acquis est acquis ; sur les choses définies, il n'y a plus lieu à discus­sions dubitatives. Les protestants, à propos du concile, sont invités à se rattacher, par le lien de l'unité indissoluble, à l'É­glise de leurs aïeux et à s'arracher au malheureux état de di­vision qui met en péril leur salut. On ne les appelle pas à dis­cuter, mais à se soumettre. Des protestants prétendaient que l'É­glise leur refusait le moyen de résoudre leurs difficultés, objec­tion vaine, car enfin on ne peut pas sérieusement prétendre que l'Église doit réunir un concile, toutes les fois que les Protestants

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p152          pontificat de pie ix (1846-1878)

 

pourront venir à l'Unité. Du reste, Pie IX ne reste pas insensible au cri des âmes : il expose, par une seconde lettre, que les pro­testants de bonne foi peuvent s'adresser à lui, il leur donnera des docteurs et des directeurs. Qu'ils viennent en grand nombre, il dilatera ses entrailles et ouvrira ses grands bras pour les re­cevoir et les embrasser. Les lettres du docteur Cumming mon­trent qu'il ne comprenait pas le profond mystère de la conversion des âmes. On vient à Dieu par la foi, non par la dispute ; par l'humilité et non par les triomphes de la logique. Un concile est un acte de foi et de vertu; les prolestants, qui veulent en faire une arène de combats, ont perdu le sens des choses divines.

© Robert Hivon 2014     twitter: @hivonphilo     skype: robert.hivon  Facebook et Google+: Robert Hivon