La célébration de la foi 19

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   2. L'Eucharistie ne doit jamais être une autoactivité et une autoségrégation de la communauté. ---------

 

   ------ le Concile nous a rappelé avec beaucoup d'insistance que, dans le langage de l'Église, la liturgie se nomme actio. Elle est une action et c'est pourquoi il y a la participatio actuosa, la participation active de tous les fidèles. -------

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------ la tension intérieure propre à la liturgie. ------ ne vient pas de ce que nous nous faisons, mais de ce qui, ici, se fait, et que nous‑même tous ensemble nous ne pouvons justement pas faire.

 

-------- s'exerce ici un pouvoir que personne ne peut se donner à soi‑même, ------- le Tout‑autre se manifeste en réalité, ------- le Tout‑autre apparaît au milieu de nous.

 

------------- l'homme, -------- soupire après l'autre, le Tout‑autre, qu'il ne peut se donner à lui‑même. Derrière cette aspiration il y a celle de pouvoir surmonter la mort. Dans toutes leurs fêtes, les hommes ont recherché la vie qui est plus grande que la mort.

 

Le droit à la joie que cherche l'homme en fin de compte, vers lequel il tâtonne, errant d'un lieu à un autre, ce droit n'est véritable que s'il peut se maintenir devant le problème de la mort.

 

L'Eucharistie signifie que la Résurrection du Seigneur nous en donne le pouvoir, que personne d'autre ne peut nous donner. C'est donc trop peu de dire que l'Eucharistie est le repas de la communauté. Elle a coûté au Seigneur sa mort, et c'est seulement pourquoi elle peut être le don de la résurrection. -------

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------- il n'importe pas dans la liturgie qu'il y ait de la variété, mais qu'on expérimente toujours plus profondément ce qui, en elle, n'a pas besoin de varier parce qu'étant la réponse essentielle que nous cherchions. ------------

 

------- parfois, en voyant des communautés aller communier en masse, on ne peut s'empêcher d'être gagné par un secret malaise: trouve‑t‑on ici encore ce que saint Paul exigeait avec tant d'insistance des Corinthiens ‑ « discerne‑t‑on » encore le Corps du Seigneur (1 Co 11, 29) ?

 

On a quelquefois l'impression que la communion est considérée comme faisant partie du rituel, et qu'elle se déroule comme un rituel qui ne ferait qu'exprimer l'appartenance à la communauté.

 

---------- En communiant sans discernement, ------- nous ravalons le don du Seigneur à la banalité de ce qui relève de notre bon plaisir,

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----- Parce que l'Eucharistie n'est pas un repas rituel, mais la prière commune de l'Église, au cours de laquelle le Seigneur prie avec nous et se communique à nous, elle demeure précieuse et grande, elle demeure don véritable, même si nous ne pouvons communier. --------

 

-------- L'Eucharistie sous‑entend le baptême et toujours la pénitence. Le Saint‑Père l'a fait ressortir avec beaucoup d'insistance dans son encyclique Redemptor hominis. Il souligne que les premiers mots de la Bonne Nouvelle étaient convertissez‑vous.

 

«Le Christ qui nous invite au repas eucharistique est toujours le même Christ qui nous exhorte à la pénitence, qui répète le " convertissez‑vous"» (IV, 20). Là où disparaît la pénitence, l'Eucharistie n'est plus discernée, et elle est ainsi détruite en tant qu'Eucharistie du Seigneur.

 

Mais l'Eucharistie sous‑entend aussi le mariage et l'ordination sacerdotale ; l'organisation communautaire et publique de l'Église. L'Eucharistie sous‑entend la prière personnelle, la prière familiale et la prière communautaire extra‑liturgique.

 

Je ne mentionnerai que deux des plus riches et des plus profondes prières de la chrétienté, qui continuent toujours à conduire au fleuve de la prière eucharistique: le chemin de croix et le chapelet.

 

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© Robert Hivon 2014     twitter: @hivonphilo     skype: robert.hivon  Facebook et Google+: Robert Hivon