p12 MYSTÈRE ET SACREMENT DE L'AMOUR
------ Le problème pastoral aboutit au problème théologique des sacrements. Il ne s'agit plus du problème d'une autre époque, c'est-à-dire d'expliquer comment les rites et les paroles nous communiquent la grâce de Dieu.
Au Moyen Âge, les réalités sacramentelles faisaient partie de l'héritage indiscutable de la tradition chrétienne. On discutait sur le septénaire sacramentel mais non pas sur l'idée même de sacrement.
Les sacrements étaient simplement accueillis comme un donné fondateur de l'Église elle-même. La modernité a brisé le lien entre l'âme et le corps, entre l'intellect et les sens, entre la foi et les sacrements;
le besoin même d'une réalité comme les sacrements n'est plus évident, puisque la philosophie moderne des Lumières a circonscrit le progrès religieux à «une spiritualisation toujours plus grande de la religion, qui devait être purifiée de tout rapport avec les sens et avec la matière3 ». La théologie libérale se limite à cette vision et exige une justification « morale » de toute la réalité chrétienne au détriment de la dimension sacramentelle.
