Darras tome 22 p. 52
26. L'occasion ne se fit point attendre. « Le samedi saint (4 avril 1075), jour du baptême solennel in albis, reprend le chroniqueur, les chanoines cardinaux de la basilique de Saint-Ambroise voulurent, pour la consécration de l'eau baptismale, se servir du chrême que Gothfred leur avait envoyé1. Mais Herlembald s'y opposa. Un prêtre, du nom de Luitprand, d'origine plébéienne, fit, par son ordre, la cérémonie avec du chrême bénit par un évêque catholique et donna le baptême aux catéchumènes. Tous les chanoines, les chevaliers, les capitanei sortirent alors en tumulte de l'église, déclarant qu'on leur faisait injure en confiant l'administration du baptême au fils d'une servante. Ils quittèrent la ville, appelant le peuple aux armes ; grand nombre de partisans les suivirent. Tous jurèrent de venger l'honneur de saint Ambroise et s'engagèrent par serment à accepter pour métropolitain celui que le roi voudrait leur donner. Quelques jours après, cette multitude militairement organisée rentra dans la ville. Herlembald se présenta avec une faible escorte à leur rencontre, essayant de calmer leur fureur par une harangue pacifique. Mais des cris de mort s'élevèrent de tous les rangs et couvrirent sa voix. Herlembald,
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1 On se rappelle que déjà l'année précédente le même fait s'était produit (Cf. n» 3 de ce présent chapitre).
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saisissant alors l'étendard de saint Pierre, fit appel à ses soldats et s'élança de sa personne au milieu des ennemis. Entouré par eux, il ne tarda point à succomber sous leurs coups. Sa petite escorte fut dispersée en un clin d'œil. Le cadavre du héros chrétien fut dépouillé de tous ses vêtements ; les vainqueurs prirent plaisir à lui infliger le supplice posthume de la flagellation. Après quoi, chaque soldat une pierre à la main vint la jeter sur cette dépouille sanglante, formant ainsi un tumulus qui devait être le monument de la vengeance des chevaliers milanais. Le prêtre Luitprand, qui portait la croix devant Herlembald, saisi par les furieux, eut les oreilles et le nez coupés. Après ces hideux exploits, les vainqueurs entrèrent dans la cité au chant des hymnes triomphales et se rendirent tout armés à la basilique de Saint-Ambroise pour remercier le Seigneur de leur succès. Le lendemain, clercs et laïques se réunirent de nouveau dans la cathédrale ; après le chant des litanies, une absolution solennelle fut donnée par les prêtres, et chacun retourna en paix dans sa demeure1. »
27. « Mais, reprennent les actes, la paix ne saurait être le partage des impies. » Gothfred et ses fauteurs avaient espéré que le meurtre d'Herlembald les mettrait enfin en possession du siège de Milan, depuis si longtemps l'objet de leurs féroces convoitises. Il n'en fut rien. «A peine informé du tragique événement, dit Bonizo, le roi Henri IV, suivant la promesse faite aux capitanei, se hâta d'envoyer en Lombardie le comte Eberhard son conseiller intime et l'un de ceux que le concile romain avait frappés d'anathème. Dans l'intervalle une horrible persécution sévit contre tous les catholiques milanais ; ceux dont on put se saisir furent égorgés, les autres quittèrent la ville et leurs biens furent confisqués au profit des vainqueurs. La plupart se réfugièrent à Crémone où les fidèles leur offrirent une généreuse hospitalité. Avant de quitter leur patrie, ils avaient voulu, par un dernier acte de courage, rendre les honneurs de la sépulture au martyr Herlembald. La nuit même qui suivit le combat, silencieusement réunis près du tumulus,
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1. Acta, loc. cit., col. 1197.
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ils en avaient écarté les pierres ensanglantées, et chargeant les précieuses reliques sur leurs épaules les avaient honorablement ensevelies dans une petite église du voisinage dédiée à saint Denys. La nouvelle de la mort d'Herlembald, accueillie avec des transports de joie par le roi de Germanie, consterna tous les cœurs chrétiens dans l'univers entier, depuis la ville de Rome jusqu'aux extrémités de la mer Britannique. Comment est-il tombé, disait-on, le héros du Christ, le preux chevalier qui combattait les combats du Seigneur ! Sur sa tombe visitée par de pieux pèlerins des miracles s'opéraient en grand nombre1. » Le pape Grégoire VII écrivit au vénérable Luitprand, associé par ses souffrances à la gloire du chevalier martyr, une lettre qui est comme un acte de canonisation 2. « Cependant, reprend Bonizo, le comte Eberhard arrivé en Lombardie tint une cour plénière, curiam congregavit, à Roncaglia. Il y félicita les Milanais, leur rendit grâces au nom du roi son maître du meurtre d'Herlembald, déclarant que pour les récompenser d'un tel service, Henri IV les invitait à lui envoyer une députation en Germanie et promettait de leur donner pour archevêque la personne qu'ils voudraient élire. Il promulgua ensuite un décret en vertu duquel tous les membres de la Pataria étaient mis au ban du royaume comme ennemis du roi et criminels de lèse-majesté.
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1 Bonizo. Ad amie, lib. VII; toc. cit., col. 840.
2. Acta, col. 1498. La translation solennelle des reliques de saint Herlembald n'eut lieu qu'en 1093, en présence du pape Urbain II et d'Arnulf archevêque légitime de Milan. Voici l'inscription qui fut gravée alors sur le monument érigé en l'honneur du chevalier martyr :
Hic Htrlembaldus miles Christi reverendus Occisus tegitur, qui cœli sede pt-.y:vr. Incestus reprobat simonias et quia damnât, Hune Veneris servi perimunt Simonisque maligni. Vrbanus summus pr&sul dictusque secundus, Noster et Àmulfus pastor pius atque benignus, Hujus membra viri tumulant translata beati.
(Watterich. tom. I, p. 318.)
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Cet édit sanguinaire fut aussitôt mis à exécution à Plaisance ; mais les citoyens de Crémone, auxquels on voulut l'étendre, déployèrent une telle énergie que le comte dut surseoir aux proscriptions. L'intervention de la très-pieuse Béatrix le força même à relâcher les prisonniers faits à Plaisance. Cependant les capitanei et tous les trafiquants d'églises et de bénéfices s'étaient concertés dans le but de choisir un archevêque. Bien qu'ils eussent jadis prêté serment de fidélité à Gothfred, ils l'écartèrent d'un commun accord et fixèrent leur choix sur un sous-diacre milanais nommé Thédald, alors attaché à la chapelle du roi, personnage de haute naissance et de forte taille, plus chargé d'embonpoint et de richesses que de vertus 1» Thédald avait lui aussi engagé sa foi à Gothfred; ce qui ne l'empêcha point d'accepter l'investiture royale. Henri IV n'eut pas davantage souci de Gothfred, sa créature de la veille, qu'un caprice du lendemain rejeta pour jamais dans l'obscurité et l'oubli. Encore moins se préoccupait-il de l'existence d'Atto, canoniquement élu pour le siège de saint Ambroise et attendant à Rome sous la protection du pape l'occasion de rentrer à Milan, occasion qui ne devait jamais non plus se présenter. Ce que le roi de Germanie tenait surtout à affirmer, c'était son mépris pour le décret conciliaire portant abolition des élections et investitures royales. Thédald reçut donc la crosse et l'anneau de la main ensanglantée du bourreau de la Thuringe et de la Saxe ; les mêmes évêques de Lombardie qui avaient trois ans auparavant sacré Gothfred à Novare se réunirent à Milan pour sacrer le nouvel élu du roi. Vainement par deux lettres datées du 8 septembre 1075, Grégoire VII essayait de rappeler ces prélats simoniaques au sentiment de la pudeur et du devoir. « Vous ne sauriez ignorer, mandait-il à Thédald, que le siège de Milan, auquel vous prétendez, appartient à un titulaire légitime; vous ne pouvez donc pas l'usurper sans encourir les censures canoniques et l'anathème du saint siège 2 » Une encyclique adressée à tous les évêques de la province de
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' Bonizo. Ad amie, loc. cit
2. S. Greg. VII. Epist., vm, lib. III, col. 437.
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Milan tenait le même langage. « Nous vous informons, disait le pape, que malgré ses engagements écrits et confirmés de vive voix par ses ambassadeurs, le roi de Germanie vient d'investir Thédald de l'église cathédrale de Milan. Or, le titulaire légitime de ce siège vit encore. Nous vous interdisons donc, en vertu de notre autorité apostolique, de procéder au sacre de Thédald, et nous le citons lui-même à comparaître au prochain concile de Rome pour y rendre compte de sa conduite 1 » Thédald n'en fut pas moins sacré par ces évêques indignes. S'il ne reçut point l'institution canonique du pape, il eut du moins la gloire d'être installé par le cardinal apostat Hugues le Blanc, que Wibert de Ravenne délégua pour cette cérémonie. «Après quoi, dit Bonizo, Hugues et Thédald se concertèrent sur les moyens à prendre pour entraîner le roi à une rupture ouverte avec le saint pape Grégoire, et Hugues se rendit aussitôt en Germanie 2. » Wibert de Ravenne restait en Italie avec le traître Cencius : l'orage qui se préparait devait bientôt éclater des deux côtés à la fois.
28. L'arrivée du cardinal apostat en Allemagne coïncida avec l'assemblée de Gerstungen (22 octobre 1075), indiquée pour la reprise des hostilités contre la Saxe. Fier de sa précédente victoire, le jeune roi avait lui-même mis fin à la comédie de ses deux ambassadeurs, attendant depuis trois mois à Rome la députation qui devait les relever d'un poste dérisoire. Sans prendre la peine d'écrire directement au pape, il avait chargé la duchesse de Toscane et la comtesse Mathildo d'informer le pontife qu'au lieu d'une négociation secrète à établir entre eux, il préférait une discussion publique en présence des évêques et des seigneurs de son royaume. C'était une sorte de défi jeté à la majesté pontificale que le roi se proposait d'outrager bientôt avec le concours de toute la faction du clergé simoniaque et clérogame. Avec un cynisme qui ne prenait même plus la peine de se contraindre, Henri distribuait de nouveau à ses courtisans les évêchés et les abbayes. La cathé-
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1 Epist. ix, col. 438.
2. Bonizo, toc. cit., col. 841.
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drale de Liège étant venue à vaquer, fut donnée à un homme de guerre en récompense des services rendus dans la dernière campagne. L'abbaye de Fulda fut mise à l'encan. Au jour marqué pour ces sacrilèges enchères, la grande salle du palais se transforma en une véritable foire. Tous les prétendants, munis de sacoches pleines d'or, faisaient leurs offres, enchérissant à l'envi les uns sur les autres. Témoin de ce spectacle et stimulant toutes les convoitises, le roi demeura longtemps sans faire connaître sa pensée. Enfin, éclatant de rire, il désigna de la main un pauvre moine qui s'approcha tout tremblant. « Celui-ci, dit-il, n'a rien à me donner, mais je veux faire un heureux, » et il lui remit la crosse abbatiale. Ces caprices de désintéressement ironique n'étaient pas communs; Henri s'en dédommageait par d'autres marchés plus lucratifs. C'est ainsi qu'il vendit l'évêché de Bamberg à un personnage ignoble nommé Robert, lequel devint ainsi, au grand scandale du clergé et du peuple, le successeur du maquignon Hérimann. Les églises de Fermo et de Spolète en Lombardie, eurent le même sort. En de pareilles dispositions le roi se trouvait d'avance gagné à toutes les offres que venait lui faire Hugues le Blanc. Elles étaient les mêmes que Robert Guiscard, bien qu'excommunié par Grégoire VII, avait si énergiquement repoussées. Il s'agissait de déposer le pape et de le remplacer au gré du roi. Le cardinal apostat promettait que ce changement ne souffrirait aucune difficulté ; Cencius, chargé de la plus grosse besogne, devait se rendre maître de la personne du pontife; après quoi, un concile tenu en Allemagne sous les yeux du roi déposerait Hildebrand et lui donnerait un successeur.
29. Henri ne recula point devant un pareil programme. Il était alors dans toute l’exaltation du triomphe. Les seigneurs du royaume, fidèles au rendez-vous, étaient reunis avec leurs troupes à Gerstungen. Toutefois Rodolphe de Souabe, Welf de Bavière et Berthold de Carinthie s'étaient abstenus. Les torrents de sang versés en Saxe et en Thuringe leur avaient inspiré une telle horreur que, rentrés dans leurs duchés et épouvantés du crime auquel ils avaient pris part, ils s'étaient imposé eux-mêmes une péni-
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tence publique et un jeûne de quarante jours. Ils firent connaître par un message que, touchés de la grâce de Dieu, ils avaient juré de ne plus reprendre les armes contre un peuple innocent, victime de fureurs implacables. En même temps ils offrirent leur médiation pour négocier un traité de paix. Leur offre fut acceptée. Ils firent les premières démarches auprès de l'armée saxonne, et une conférence s'ouvrit sous leurs auspices entre les délégués des deux partis. Le roi exigeait comme condition indispensable la remise entre ses mains des seigneurs et des évêques de la Saxe et de la Thuringe. Quand Sigefrid de Mayence, qui parlait au nom de Henri, eut fait entendre cette proposition léonine, les Saxons portant la main à leur épée se levèrent : « Mieux vaut, s'écrièrent-ils, mourir sur un champ de bataille que dans l'exil ou dans un cachot. » On parvint non sans peine à calmer ce mouvement belliqueux. Henri s'engagea par serment à laisser aux chefs saxons leur vie, leurs biens et leur liberté, «bornant, disait-il, ses justes représailles à un acte public de soumission. » Les députés royaux prêtèrent un serment analogue. Ils jurèrent que les seigneurs de Saxe et de Thuringe ne souffriraient aucun dommage ni dans leur personne ni dans leurs fiefs, et qu'aussitôt qu'ils auraient, par leur reddition volontaire, satisfait à la majesté royale, ils seraient immédiatement rendus à la liberté et à leur patrie, sans rien perdre de leurs privilèges. A ce prix, et malgré leur défiance, malgré le désespoir de leurs plus zélés partisans, les chefs saxons consentirent à l'humiliation qu'on exigeait d'eux. Le 25 octobre 1075, Henri vint prendre place sur un trône dressé dans la vaste plaine d'Ebra, non loin de Spire. Ses troupes étaient rangées en demi-cercle, laissant libre un large espace qu'on ne pouvait traverser sans être en vue de toute 'armée royale. Là, s'avancèrent tous les princes et seigneurs de la Saxe et de la Thuringe, ayant à leur tête Wécel archevêque de Magdebourg, saint Bennon évêque de Misnie, Burcbard évêque d'Halberstadt, Othon de Nordheim, Magnus duc de Saxe, et son oncle le comte Hermann. Chacun d'eux vint successivement s'agenouiller au pied du trône et se rendre au roi, qui les remet-
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tait à la garde des divers princes dont il était entouré. La journée entière suffit à peine à ce lugubre défilé. Le lendemain, au mépris de ses serments, le roi parjure fit emprisonner ces captifs volontaires, les reléguant dans des forteresses lointaines, en Bavière, en Bourgogne, en Lombardie. Tous leurs biens, fiefs et domaines furent confisqués et distribués comme une proie à l'avidité des courtisans. Il spolia même quelques seigneurs saxons qui n'avaient pris aucune part au soulèvement de leur pays, et enrichit de leurs dépouilles ses favoris les plus intimes, entre autres Ulrich de Cosbeim. L'armée fut ensuite licenciée, et Henri revint célébrer sa victoire dans la ville de Worms1. Le cardinal apostat dut comprendre qu'un prince qui se jouait ainsi de la bonne foi publique, du droit des gens, des larmes et du sang de ses sujets n'hésiterait pas plus à outrager la majesté du vicaire de Jésus-Christ qu'il n'hésitait à fouler aux pieds les serments prononcés au nom de Dieu et à la face du monde.
30. Il en eut bientôt une nouvelle preuve. Le vénérable Annon de Cologne, après un épiscopat de vingt-sept ans, mourut le 4 décembre 1075. Ses derniers jours avaient été remplis d'amertume et d'angoisses. L'archevêque de Magdebourg Wécel, dont Henri IV venait de s'emparer si traîtreusement, était son frère ; l'évêque d'Halberstadt Burchard, également jeté dans les fers, était son cousin. Lui-même avait vu ses jours menacés par une émeute dont le roi avait soudoyé les chefs. Sa maison épiscopale fut envahie par une horde de factieux qui poussaient des cris de mort, et le bon pasteur, sauvé par le dévouement de quelques fidèles, dut fuir une cité dont il était le père. Ramené en triomphe par le peuple des campagnes voisines, Annon pardonna aux coupables et leva l'excommunication fulminée contre eux. Aux douleurs morales se joignirent les souffrances corporelles. Il lui vint aux pieds des ulcères qui dévorèrent les chairs vives jusqu'à mettre les os à nu, puis montant aux jambes envahirent le corps entier. Il mourut ainsi dans d'admirables sentiments de résignation
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1 Bruno Magdetmrg. Bell. Saxon.; Patr, Lat„ tom, CXIjYJI, col, 533.
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et de pénitence, frappé comme Job, et épuré par la main de Dieu. Il fut enterré au monastère de Sélingstadt qu'il avait fondé. Toute l'Allemagne le pleura. Des miracles sans nombre s'opérèrent à son tombeau et glorifièrent sa mémoire. Le lendemain même de cette mort, le jeune roi, comme pour insulter au deuil public et afficher sa haine persévérante contre le saint précepteur dont les leçons lui avaient si peu profité, investit par la crosse et l'anneau en qualité d'archevêque de Cologne un des ministres de ses infâmes plaisirs, un ignoble valet, nommé Hidulphe. Les courtisans, habitués par état à toutes les ignominies, ne purent taire leur indignation; le clergé, tout simoniaque qu'il fût, essaya quelques réclamations vaines; tout le peuple de Cologne se souleva. Mais Henri demeura inflexible ; Hidulphe fut sacré et prit possession d'un siège qu'il profanait. Hugues le Blanc dut être satisfait d'une telle conduite. Le roi ne faisait plus mystère de ses véritables sentiments; il déclarait sa résolution d'entamer contre le pape une guerre implacable. Ces heureuses nouvelles, mandées à Wibert de Ravenne et au traître Cencius, stimulèrent leur zèle et précipitèrent le dénoûment du complot ourdi à Rome.