La communion de la foi 24

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La communauté comme source de morale

 

   --------mores, ce sont d'une part les moeurs, les habitudes, le style de vie d'un peuple, comme nous parlerions aujourd'hui de l'american way of life. En même temps, ce terme caractérise, avec l'ensemble des habitudes de vie, l'élément moral proprement dit: -------

 dans l'usage du Concile de Trente, --------- la «morale » n'est pas un code abstrait de normes de comportement, mais suppose un

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way of life communautaire, dont elle reçoit l'évidence et la possibilité de sa réalisation. Historiquement, la morale n'est justement pas le domaine de la subjectivité, mais elle est garantie par la communauté et se rapporte à la communauté. Dans le style de vie de celle‑ci sont conservées les expériences de générations dans lesquelles a joué ce qui peut porter et ce qui peut détruire une société, ce qui peut équilibrer et maintenir dans l'équilibre le bonheur de l'individu et la solidarité de l'ensemble. Toute morale nécessite un « nous », avec ses expériences pré-rationnelles et supra-rationnelles, dans lesquelles non seulement parle l'évaluation du moment, mais où coule la sagesse des générations. ---------Il est vrai, ici, que la morale nécessite le «nous » et qu'elle a besoin du lien avec les expériences des générations passées, avec le savoir ancestral de l'humanité.

 

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--------- la morale n'a jamais été dans l'histoire simplement ramenée à l'expérience et à l'habitude. Son caractère absolu n'a pu être compris autrement qu'à partir de l'absolu du vouloir divin: en dernier ressort, la morale a été fondée sur la révélation de la volonté

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divine, seule origine possible de la communauté et qui se trouvait donc garantie par la communauté en tant que telle.

 

--------- nous sommes maintenant en mesure de constater que la foi des chrétiens correspond, sur un certain nombre de points, aux traditions fondamentales de l'humanité. La foi chrétienne elle aussi est déterminée par la conviction que seul Dieu peut être la mesure de l'homme, et que seule une volonté divine peut se constituer en devoir absolu. La foi chrétienne elle aussi est persuadée que la révélation se fait nôtre sous la forme vécue d'un “nous” , --------- -------en matière de morale, ceux qui conforment le plus leur vie à l'être profond de l'Église, les saints, sont ceux qui ont le plus droit à la parole.

 

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Qu'est‑ce que la conscience? Comment s'exprime‑t‑elle?

 

----- Une --------interprétation voit la conscience comme la voix de Dieu en nous. Ici, la rigoureuse inviolabilité de la conscience est clairement fondée: en elle est donnée une instance plus haute que le droit humain; la réalité d'une telle immédiateté entre l'homme et Dieu lui donne une dignité absolue. --------

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------- Robert Spaemann --- dit la chose suivante: « la conscience est un organe, pas un oracle5 ». -------- Mais elle nécessite, en tant qu'organe, une croissance, une formation, et de l'exercice. --------- l'homme est « un être qui a besoin de l'aide d'autrui pour devenir ce qu'en fait il est de lui‑même6». ------- L'homme est de lui‑même un être qui possède un organe de connaissance intérieure du bien et du mal. Mais pour devenir ce qu'il est ainsi de lui‑même, il a besoin de l'aide d'autrui: la conscience nécessite la formation et l'éducation, elle peut s'étioler, elle peut être écrasée, elle peut être faussée, de telle sorte

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qu'elle ne parle plus que de façon étiolée et déformée. Le silence de la conscience peut se transformer en une maladie mortelle pour des civilisations entières. Dans le Psaumes renaît sans cesse la demande que Dieu purifie celui qui prie de ses fautes cachées. Il considère comme le plus grand des dangers pour lui de ne plus les reconnaître comme péchés, et ainsi de succomber objectivement en toute bonne conscience. C'est une maladie d'être incapable d'avoir mauvaise conscience, comme c'en est une d'être incapable de ressentir la douleur, dit à son tour Spaemann. ------- Sa faute est en réalité d'avoir si bien brisé sa conscience qu'elle ne lui permet plus de voir ce qu'il doit voir, en tant qu'homme.

 

   En d'autres termes: la conscience comprend pour l'homme une obligation, à savoir le devoir de l'entretenir, de la former. ---------- De même que nous formons notre langage en essayant de nous guider sur les grands écrivains, de même il s'agit d'être attentif aux vraies normes de la conscience, -------- Si je crois que l'Église vient du

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Seigneur, alors le magistère de l'Église a un droit d'être considéré comme un facteur primordial dans la formation de la conscience,----------

 

 

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